SALT LAKE CITY, Utah (PC) - Jamie Salé et David Pelletier ont le sentiment d'avoir été volés. Ils vont cependant pouvoir vivre avec la décision des juges. Surtout celle du juge français qui a fait pencher la balance du côté des Russes.


"Quand j'aurai 50 ans, je vais être en paix. Avoir l'esprit en paix, c'est ça le bonheur", a déclaré le patineur de Sayabec après un point de presse extrêmement émotif. "Les gens vont se souvenir de notre performance."

Pelletier avait quand même la rage au coeur.

"Après une telle soirée, on a le goût de couper ça court. J'ai pas vu les Russes mais on me dit qu'ils ont fait deux erreurs. Quand je vais regarder ma médaille, je vais toujours trouver qu'elle ne luit pas assez", a-t-il ajouté en faisant allusion à la médaille d'argent.

"J'étais content quand j'ai vu les notes pour les éléments techniques. J'attendais ensuite les six. On en a déjà eus une dizaine avec notre programme. Mais ils ne sont jamais venus."

Pelletier a dû retenir ses larmes lors du point de presse.

"Ca fait six mois que je ne dors plus. Les attentes étaient tellement élevées. On me parlait toujours de la médaille lorsque j'allais à l'épicerie ou la quincaillerie. J'allais pourtant juste m'acheter un marteau.

"J'ai l'impression de vivre un cauchemar même si je ne veux pas briser mon rêve olympique", a-t-il ajouté.

Jamie Salé a aussi versé quelques larmes devant la presse internationale.

"Je vais répondre à vos questions si je peux finir de pleurer, a-t-elle blagué. Mais nous venons de vivre des moments très émotifs.

"Ce fut une longue journée. J'étais prête à patiner dès midi."

Salé a été victime d'un incident durant la période d'échauffement. Elle est entrée en collision avec Sikharulidze.

"J'ai perdu le souffle et j'ai eu mal à l'estomac. Mais il n'était pas question que je n'offre pas ma meilleure performance.

"J'aime ce sport et c'est pourquoi je le pratique, a-t-elle ajouté. J'aime me retrouver dans les airs, j'aime patiner avec David, j'aime notre "chimie". Personne ne pourra nous prendre ça. C'est difficile pour nous. Mais nous avons senti l'amour du public."

La chorégraphe du couple, Lori Nichol, n'a pas été aussi généreuse.

"Ils ont été volés, a-t-elle lancé. Ce ne fut pas la bonne décision d'après ce que je sais du patinage artistique. C'est le moment de s'interroger sur notre sport. Je suis gênée pour mon sport. Heureusement, leur performance va demeurer dans l'esprit des gens plus longtemps que leur médaille."