MONTREAL (PC) - À 25 ans, Geneviève Simard compte déjà 10 ans d'expérience au sein de l'équipe nationale de ski alpin et elle vivra, le mois prochain à Turin, ses deuxièmes Jeux olympiques. À la lumière de ses performances sur le circuit de la Coupe du monde ces dernières années, plusieurs observateurs la voient monter sur le podium là-bas.

La pression sera forte sur les skieurs alpins canadiens après la déconfiture des Jeux de Salt Lake City en 2002. En fait, depuis la médaille de bronze obtenue en descente par Edi Podivinsky à Lillehammer, en 1994, les Canadiens ont été blanchis dans les épreuves alpines.

Nullement intimidée par l'ampleur du défi qui l'attend, l'athlète de Val-Morin entend aborder les Jeux avec la même détermination, la même passion qui l'anime depuis le jour où elle s'est fixée l'objectif de connaître le succès olympique en regardant les Jeux d'Albertville en 1992.

"J'aime bien les grands événements, note Simard, qui a raté le podium de peu avec une 4e position en slalom géant aux Championnats du monde de Saint-Moritz en 2003. Même si je réalise que les Jeux olympiques se veulent un événement de grande envergure avec beaucoup de monde, je n'y vois pas une source de pression supplémentaire. Pour moi, je trouve ça plus motivant.

"On met beaucoup d'emphase sur la nécessité d'y faire belle figure mais, vous savez, les autres skieuses que je vais affronter à Turin sont les mêmes que celles que je dois battre lors des épreuves de la Coupe du monde."

En raison du contingentement olympique qui limite les grandes puissances, comme l'Autriche et l'Allemagne, à un nombre limité de concurrentes, les chances de Simard d'y briller n'en sont que meilleures. Elle a d'ailleurs mérité sa seule victoire en Coupe du monde en sol italien. C'était en 2004 lors du slalom géant à Cortina d'Ampezzo.

Une battante

Quand elle ne dévale pas les pistes des Rocheuses ou des Alpes à 120 km/h, Simard apprécie revenir chez elle à Val-Morin.

"Quand la saison de ski est terminée, j'aime revenir chez moi, reprendre mes habitudes, passer du temps avec ma famille et partager de bons moments avec mes ami(e)s. Ces moments me permettent de souffler un peu et de prendre du recul."

Elle entretient d'ailleurs une relation privilégiée avec son frère jumeau Louis-Philippe.

"Nous sommes très proches l'un de l'autre même si nous avons des tempéraments différents. Il est de nature calme, pas stressé du tout alors que moi je suis du genre intense, débordante d'énergie.

"Je me souviens quand nous étions jeunes. Le week-end, il préférait dormir le matin alors que je me levais tôt le matin pour skier."

Dans d'autres domaines, ils se ressemblent toutefois beaucoup.

"Nous sommes hyper sensibles, nous attachons beaucoup d'importance à la famille et nous sommes très proches de notre mère", poursuit Simard.

Tous les deux ont également une passion pour les activités au grand air.

"J'ai un assez grand terrain à Val-Morin et j'ai commencé à y planter des arbres. Cet automne, mon frère est venu m'aider. Ca me change les idées de me retrouver dans le bois."

Si sa mère, Jacinte Jodoin, est un modèle pour elle, Simard est également fascinée par le cycliste Lance Armstrong, septuple champion du Tour de France après avoir vaincu le cancer.

"J'admire beaucoup sa détermination. Il aurait été tellement facile pour lui d'abandonner. Dans son livre que j'ai lu, il mentionne que certaines personnes n'ont pas cru en lui mais il ne s'est jamais laissé abattre. C'est un bel exemple de persévérance.

"Son exemple montre qu'il faut être prêt à s'imposer des sacrifices pour connaître du succès. Et personnellement, je suis comme ça. Je donne toujours le maximum car je ne veux avoir aucun regret le jour où je vais arrêter."

Grâce à sa ténacité, Simard a su jusqu'ici relever tous les défis, incluant son retour au plus haut niveau après s'être déchirée un ligament du genou droit en 1999.

"Je n'ai jamais songé à abandonner même si la convalescence a été longue et le retour en compétition n'a pas été aussi facile que prévu. Depuis que je suis toute petite, je suis une battante."