Après avoir réalisé sa dernière manœuvre sur les rampes, Kim Lamarre a rallié la ligne d’arrivée en rugissant de joie. La skieuse québécoise savait qu’elle avait non seulement réussi une première descente complète en compétition depuis près de deux ans, mais cette dernière pourrait sans doute lui suffire pour avancer en finale de la Coupe du monde de slopestyle, vendredi, à Stoneham.

Son sourire se devinait derrière son col relevé et son enthousiasme se lisait malgré ses lunettes de ski teintées. « On se croise les doigts », mentionnait-elle à ses partisans réunis au bas de la course. Sans les voir, au chaud dans ses mitaines, on imaginait bien que les siens étaient croisés très serrés.

Lamarre n’a pu améliorer sa marque à son second passage en piste, mais ses 86,33 points amassés lors de la manche initiale ont suffi. La skieuse de 28 ans a décroché le quatrième et dernier laissez-passer disponible pour son groupe.

« J’ai crié comme un lion. J’ai soudainement perdu 25 livres. J’avais un gros poids sur mes épaules », a-t-elle raconté.

« C'est la première fois que j’atterris une descente depuis le printemps 2015. Ça fait longtemps et je me demandais si j’étais capable de le refaire. C’est beaucoup de soulagement, mais aussi de la fierté. J’ai changé mon plan en pratique et ç’a bien fonctionné. »

La Québécoise a ajouté à sa carte de visite une rotation à droite dans sa descente, elle pour qui c’était plus naturel de l’exécuter à gauche. Le jeu en a valu la chandelle. « C’est important maintenant de savoir le faire des deux côtés. Les juges commençaient à m’enlever beaucoup de points. J’ai pris beaucoup de temps pour avoir une rotation à droite, je me suis entraînée en rampes d’eau. Je n’avais pas le choix, sinon, je n’aurais pas passé en finale aujourd’hui. »

En finale aux côtés de sept autres compétitrices dimanche, Kim Lamarre aura tout à gagner, et rien à perdre. « C’est mission accomplie. Je suis vraiment fière de moi et je suis contente, car ça fait longtemps que je me suis sentie comme ça! »

« Je veux atterrir ma descente proprement. J’aimerais faire un podium, c’est tout le temps le fun, mais on va voir. Je vais penser à mes cartes. »

C’est la première fois que le Québec est l’hôte d’une étape de la Coupe du monde de ski acrobatique slopestyle. « C’est quand même spécial. C’est le premier gros événement à Québec pour moi, » a raconté celle qui, plus jeune, a fait ses premières compétitions à Stoneham. C’est également à cette station qu’elle a rencontré le regretté JP Auclair, pionnier de la discipline. « Nous sommes devenus de bons amis et il m’a donné beaucoup de trucs. C’est spécial d’avoir atterri ma descente ici et je suis sûre qu’il est fier. »

Les proches de Lamarre étaient aux premières loges jeudi matin pour voir leur favorite s’exécuter. « C’est la première fois que ma famille me voit dans un slopestyle à un événement international », a-t-elle noté.

« On ne peut pas ne pas être fiers de ce qu’elle a accompli, a indiqué son père Andrew Lamarre. Kim est une lionne, elle a travaillé fort, peu importe ce qui s’est dressé sur son chemin. »

Toute la famille a de nouveau rendez-vous dimanche matin au bas de la piste pour la course aux médailles !