MONTRÉAL – La déception était encore vive et il était bien sûr trop tôt pour parler de soulagement, mais Sebastian Breza l’a quand même reconnu sans détour. L’élimination du CF Montréal du tableau de la Ligue des champions de la CONCACAF vient avec un prix de consolation qui n’est pas à négliger, celui de pouvoir finalement concentrer ses énergies sur une saison MLS amorcée du pied gauche.

CF Montréal 1 - Cruz Azul 1

Engagé sur deux tableaux depuis son retour à l’action il y a un mois, le Club de Foot commençait à prendre l’eau aux deux extrémités de la coque. Entre deux traversées nord-américaines pour affronter des adversaires jouissant d’une meilleure préparation et de plus de ressources, il peine à se faire justice dans un championnat qui ne lui fait déjà jamais de cadeaux dans son calendrier printanier.

Les défaites accumulées contre Orlando, Philadelphie et New York, la plus récente par un 4-1 sans appel, étaient révélatrices de la capacité des Montréalais à maintenir ce rythme sur une période prolongée.  

« Tout le monde veut gagner chaque match. On voulait gagner, passer, gagner la Ligue des champions même, a d’abord mis au clair Breza. En même temps, c’est vrai que ça va faire du bien de jouer moins de matchs. Comme on peut le voir, l’équipe est fatiguée. On joue samedi, mercredi, samedi, mercredi depuis des semaines. On s’entraîne sur du béton chaque jour, on voyage au Mexique, on joue en altitude. Je sais que c’est dans l’adversité que l’équipe se forge et se rapproche, aujourd’hui en est un bon exemple. Mais au moins maintenant, on peut se concentrer sur la MLS, y aller à 100%. »

Pour son parcours honorable sur la scène internationale, le CF Montréal n’a aujourd’hui qu’une petite victoire, celle acquise lors du match retour contre Santos Laguna, à mettre en vitrine. Une victoire en sept matchs. Six buts marqués, dont la moitié en 90 minutes. C’est un piètre bilan, mais qui doit être analysé avec nuances et bémols. C’est du moins l’avis de l’entraîneur Wilfried Nancy, pour qui les chiffres sont présentement trompeurs.

« Si on regarde en termes de résultats, oui, c’est une victoire en sept matchs. Mais en termes de performances, on ne mérite pas une victoire en sept matchs. C’est un fait que c’est ce qu’on a, mais je ne suis pas inquiet. Si les gars continuent de faire des performances comme celle d’aujourd’hui, comme certains moments à New York, comme à Cruz Azul... Les résultats, ce sont les résultats du moment, mais je ne suis pas inquiet. »

Dans l’immédiat, le CF Montréal ne peut pas encore se permettre de lever le pied de l’accélérateur. Samedi après-midi, il tentera de se faire justice dans l’intimidant Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, un monstre de plus de 42 000 places où il n’a jamais soutiré un point en quatre visites.

Ce prochain test sera suivi d’un répit bien mérité, une semaine complète de congé qui pourrait laisser le temps à quelques éclopés de guérir avant de reprendre la préparation en vue de visites à Cincinnati et au Red Bull Arena. Ce n’est qu’au terme de cette séquence de cinq matchs sur six à l’étranger que le CF Montréal ouvrira sa véritable saison locale au Stade Saputo.

À ce moment, l’équipe aura presque complété le quart de sa saison. On sera alors mieux positionné pour juger de l’étendue des dommages causés par la pesanteur des dernières semaines.

« Aujourd’hui, les gars méritaient mieux. [...] On a eu nos chances et je crois qu’on est proches. C’est ce que je ressens et c’est ce que j’ai dit à mes joueurs », a conclu Nancy mercredi.