Une embauche en trois citations
MLS jeudi, 11 mars 2021. 08:00 jeudi, 11 mars 2021. 10:39Le 10 mars 2020, le XI Montréalais disputait son dernier match d’une lointaine époque pré-pandémie.
Qui aurait cru qu’un an plus tard, ses matchs à domicile seraient joués à Miami, que le club aurait changé de nom et que Wilfried Nancy prendrait le poste d’entraîneur laissé vacant par Thierry Henry?
Lundi dernier, Nancy est devenu le deuxième coach promu de l’interne depuis l’arrivée du club en MLS. Voici trois citations qui m’ont particulièrement interpellées lors de sa nomination.
Latitude
Lorsque la présidence du club a été cédée à Kevin Gilmore en janvier 2019, on était en droit de se demander si Joey Saputo était réellement capable de lâcher les rênes. En vidant le bureau qu’il occupait au stade depuis 2008, il prenait déjà un pas dans la bonne direction.
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Le congédiement de Rémi Garde par Gilmore sept mois plus tard donnait toutefois l’impression que les réflexes impulsifs du passé étaient toujours bien présents. Surtout avec l’embauche à la va-vite d’un remplaçant (Wilmer Cabrera) au contrat nébuleux.
Olivier Renard n’était pas en poste à l’époque. Un an et demi plus tard, ses propos donnent espoir que cette réalité a bel et bien évolué pour le mieux.
« Je remercie le propriétaire et le président de comprendre ce que j’ai envie de faire et de me faire confiance. »
Les paroles du directeur sportif laissent croire qu’il a dû se positionner face à ses patrons. Et que ces derniers ont écouté.
Qu’il ait tenu ferme à la nomination de Nancy ou qu’il se soit opposé à des propositions de candidatures prestigieuses (le nom d’Alessandro Nesta aurait circulé), c’est une excellente nouvelle de sentir qu’on lui donne la latitude pour faire son travail.
Après tout, personne dans l’organisation n’était mieux qualifié que Renard pour choisir l’entraîneur en vue de la prochaine saison.
Des pommes et des oranges
Thierry Henry et Rémi Garde débarquaient à Montréal avec de gros noms. Ils débarquaient aussi dans l’espoir de se relancer après de courts et tumultueux passages avec leurs clubs précédents. Trois mois à Monaco pour Henry et cinq à Aston Villa pour Garde.
Avec sa plus récente embauche, le CF Montréal fait un 180 degrés. Un virage que le nouvel entraîneur-chef attaque de front.
« Je ne m’appelle que Wilfried Nancy, mais je suis fier de mon nom. »
L’art de stopper les comparaisons entre pommes et oranges en un courte phrase. Sa confiance et son estime de soi ne semblent en rien diminuées par le nom légendaire de son prédécesseur. Une position assumée et nécessaire pour inspirer confiance.
Espérons maintenant que celle-ci s’installe rapidement au sein du groupe. Les Montréalais doivent faire les séries pour que Nancy soit automatiquement prolongé en 2022.
Autrement, ce sera à Olivier Renard (probablement en consultation avec Gilmore et Saputo) de juger si la progression est suffisante ou non.
La ville avant le poste
Fut un temps où le Sporting KC et le FC Dallas étaient identifiés comme modèles à suivre pour Montréal. En 2020, c’est l’Union de Philadelphie qu’on citait en exemple.
Henry a souvent souligné l’importance de la patience et du temps alloués à Jim Curtin pour construire son équipe.
Puisque Henry allait toujours quitter plus tôt que tard, j’accueillais mal la comparaison avec un coach natif de la Pennsylvanie qui entraîne son club local depuis près de 7 ans.
Avec la nomination de cette semaine, la comparaison tient beaucoup mieux la route.
« J’ai rencontré ma femme à Montréal. J’ai des enfants aussi qui sont de Montréal. »
Nancy n’est pas venu à Montréal pour coacher en MLS. Il est venu à Montréal. Point!
Il a ensuite gravi les échelons du soccer amateur (comme n’importe quel jeune entraîneur de Gatineau, Brossard ou Rivière-du-Loup), avant de se retrouver à l’Académie, puis chez les pros.
Son parcours est enraciné dans le soccer québécois. Mauro Biello était un produit de la maison. Nancy est un produit de la province. Souhaitons qu’il sache lui faire vivre les meilleurs moments de l’ère MLS à Montréal.