Edinson Cavani offre la victoire à l'Uruguay devant le Portugal
Coupe du monde de la FIFA 2022™ samedi, 30 juin 2018. 13:14 samedi, 30 juin 2018. 15:53Après Messi, Ronaldo. Dans un samedi fatal aux vedettes, l'attaquant du Portugal n'a pu empêcher l'élimination des champions d'Europe en huitièmes du Mondial-2018 devant l'Uruguay d'Edinson Cavani (2-1), auteur d'un doublé synonyme de quart de finale contre la France... avant de sortir blessé.
En l'espace d'une soirée, les cinq Ballons d'Or de Lionel Messi et les cinq autres de Ronaldo sont repartis à la maison. Avec justice : sans inspiration malgré une égalisation de Pepe (55e), les Portugais ne méritaient sans doute pas mieux, étouffés à Sotchi par la défense de fer de la Celeste et battus par les contres assassins de Luis Suarez et de Cavani (7e, 62e).
« C'est un jour spécial et il faut savourer », a réagi Cavani après le match. « Mes buts, ce sont de belles choses qui resteront, cela met de la joie dans les yeux de tes équipiers. C'est la plus belle chose que tu gardes », a ajouté l'attaquant du Paris SG, avant de féliciter les Bleus pour leur qualification et leurs futures retrouvailles.
Comme un basculement de génération... Le jour où le Français Kylian Mbappé (19 ans) a crevé l'écran en éliminant l'Argentine (4-3), les trentenaires CR7 et Messi ont perdu à la fois leurs rêves de titre planétaire et beaucoup d'arguments en vue d'un éventuel sixième Ballon d'Or l'hiver prochain.
Voilà donc les champions d'Europe portugais renvoyés chez eux, après les vice-champions du monde argentins, après les champions du monde allemands. Et voilà l'Uruguay en quarts du Mondial, avec l'insolente jeunesse française sur la route du vieux et madré sélectionneur Oscar Tabarez vendredi à Nijni Novgorod.
Tabarez (71 ans) avait prévenu vendredi que gagner un match ennuyeux ne l'ennuyait guère. Son équipe a été impressionnante défensivement, mis à part un mauvais marquage sur le but de la tête de Pepe. Et cela promet un sacré casse-tête offensif pour le sélectionneur français Didier Deschamps.
Barbelés
En début de Mondial, Ronaldo avait fait du stade olympique de Sotchi son jardin avec un triplé contre l'Espagne (3-3). Mais cette fois, la pelouse semblait hérissée de ronces, d'épines et de barbelés pour CR7.
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Pour prendre deux fois l'avantage, la Celeste n'a pas eu à inventer des combinaisons compliquées. Il a suffi d'un improbable une-deux Suarez-Cavani à cinquante mètres de distance, avec le Matador du PSG à la finition en reprenant le ballon du visage après une course effrénée (7e).
Puis, après l'égalisation portugaise, Rodrigo Bentancur a mené un contre, Luis Suarez a laissé filer le ballon et Cavani, ouvrant bien son pied, a trouvé le petit filet opposé (62e) pour son 3e but dans ce Mondial.
Aussitôt après ces deux coups de poignard, l'Uruguay a resserré ses lignes, repoussé un à un les ballons aériens et montré un engagement de tous les instants qui a valu à Suarez, haletant dans la touffeur de Sotchi, de reprendre plusieurs fois son souffle les mains sur les genoux.
De quoi décourager petit à petit les Portugais, maîtres du ballon sans en faire grand-chose et pas très inspirés sur leurs tentatives lointaines (52e, 70e).
Ronaldo a bien tenté une frappe plein axe (6e), un tir contré (13e) mais il ne parvenait pas à trouver une bonne position. Et sur un coup franc frappé à peu près au même endroit que celui inscrit contre l'Espagne, « CR7 » a tiré dans le mur (32e).
Fin de match frustrante
D'ailleurs, statistique rare, l'attaquant vedette du Real Madrid n'a touché aucun ballon dans la surface adverse en première demie.
Son premier, intervenu à la 53e pour obtenir un corner, a amené l'égalisation. Cette fois, Ronaldo a joué les diversions puisque Gimenez et Godin étaient trop occupés au marquage de CR7 pour voir surgir dans leur dos Pepe, buteur d'une tête puissante (55e).
Mais cela n'a pas suffi et dans une fin de match frustrante pour lui, Ronaldo a écopé d'un carton jaune pour protestation qui l'aurait de toute façon privé d'un éventuel quart.
Au final, le plus beau geste du quintuple Ballon d'Or, dans cette soirée douloureuse, aura été de raccompagner vers le bord du terrain Cavani qui boitait, touché à la jambe gauche (74e) pour entretenir la chance proverbiale des Bleus de Deschamps...
Sera-t-il là en quarts face aux Bleus? « J'espère que oui, on va faire tout notre possible pour continuer avec toute l'équipe et être sur le terrain », a répondu l'avant-centre uruguayen.
Pour Ronaldo, regard noir au coup de sifflet final, c'est un nouvel échec en Coupe du monde (demi-finaliste en 2006, huitième de finaliste en 2010, éliminé au premier tour en 2014).
Et à 33 ans, difficile de l'imaginer être sacré dans quatre ans au Qatar, même si l'insatiable Portugais assure vouloir jouer jusqu'à ses 40 ans.
Samedi soir, néanmoins, Cristiano Ronaldo faisait son âge.