Le gardien de la Russie Igor Akinfeev enfin dans la confrérie des grands
Coupe du monde de la FIFA 2022™ dimanche, 1 juil. 2018. 15:26 jeudi, 12 déc. 2024. 06:37SOMMAIRE DU MATCH | JEU DE PRÉDICTIONS
MOSCOU – En stoppant le tir au but de Koke puis en détournant d'un superbe réflexe du pied celui d'Iago Aspas face à l'Espagne (1-1, 4-3 t.a.b), le gardien russe Igor Akinfeev est devenu dimanche le héros d'un pays que personne ne voyait en quart de finale de sa Coupe du monde.
Depuis « l'Araignée noire » Lev Yachine, seul gardien de but à avoir remporté un Ballon d'or et dont la silhouette orne l'affiche de la Coupe du monde 2018, les gardiens de but occupent une place à part dans le cœur des Russes.
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Il y a aussi eu Rinat Dassaev ou même Stanislav Cherchesov, l'actuel sélectionneur de la Russie, mais parmi les grands gardiens de but ayant porté les couleurs de la « Sbornaïa », Igor Akinfeev occupait une place à part, comme s'il n'était pas totalement rentré dans l'histoire.
Jusqu'à présent, l'histoire d'Akinfeev (32 ans) dans les compétitions internationales s'écrivait au rythme de ses erreurs.
Il avait payé d'un but casquette une grossière erreur de mains face à la Corée du Sud (1-1) à la Coupe du monde 2014. Une sortie ratée face au Mexique avait plus tard coûté la qualification pour les demi-finales de la Coupe des confédérations en 2017.
Pour le premier huitième de finale de l'histoire de la Russie (hors période URSS), à domicile dans « sa » Coupe du monde, le natif de Vidnoïe, dans la banlieue de Moscou, a cette fois été fidèle au statut qui est le sien en Russie. Car ses six titres de champion national et ses plus de 560 matches avec le CSKA ont fait de lui une figure intouchable, lui offrant le prestigieux capitanat de la « Sbornaïa ».
Peu sollicité pendant une grande partie du match, dominé par l'Espagne qui a toutefois éprouvé des difficultés à s'approcher du but russe, Akinfeev a été présent quand il le fallait.
« L'homme du match, c'est l'équipe »
Sur deux frappes coup sur coup d'Andrés Iniesta et d'Aspas (65e) puis sur un déboulé de Rodrigo Moreno (109e), jusqu'à un dernier arrêt sur une frappe sans danger (120e), c'est lui qui permet au Loujniki de rugir de soulagement juste avant les tirs aux buts.
Là, Akinfeev sera impérial sur le tir au but de Koke, et encore plus sur celui de Iago Aspas grâce à un arrêt réflexe décisif du talon.
Sur le but gag marqué contre son camp par Sergey Ignashevich, le portier de toujours du CSKA Moscou, qui a gagné jusqu'au respect des supporters du Spartak Moscou en dépit de l'animosité historique des deux clubs, ne pouvait rien.
Pris à contre pied par la déviation du mollet d'Ignashevich, après un marquage très aléatoire sur Sergio Ramos, Akinfeev rappellera vertement à l'ordre son coéquipier en club.
Les deux hommes, historiques de la sélection russe, se connaissent parfaitement: ils ont gagné ensemble l'Europa League avec le CSKA en 2005. Akinfeev n'avait alors même pas 20 ans.
« L'homme du match, c'est l'équipe et le public. On n'a pas pu jouer comme on le voulait, on aurait voulu attaquer plus mais contre l'Espagne, on ne pouvait pas faire mieux », a réagi le gardien de but, confiant que la Russie « espérait les tirs au but ».
Dans l'imaginaire russe, s'il n'a pas encore totalement rattrapé le légendaire Yachine, Akinfeev a enfin écrit une page de l'histoire de la sélection.