COLOGNE, Allemagne – L'Allemagne n'a dû qu'à la classe individuelle de ses attaquants d'arracher un nul 3-3 mardi à Cologne en Ligue des Nations contre la Suisse, qui a profité sans pitié de grossières erreurs défensives des quadruples champions du monde.

Ce petit point, arraché à huis clos à l'issue d'un match haletant, où la Suisse a mené 2-0, permet toutefois aux coéquipiers de Manuel Neuer de revenir à un point de l'Espagne dans ce groupe 4 de la Ligue A, après la défaite surprise de la Roja en Ukraine (1-0).

« C'était un match d'une intensité incroyable », a jugé le sélectionneur allemand Joachim Löw, qui était sous le feu des critiques avant cette rencontre. « Nous sommes mal entrés dans le match, mais nous avons montré du caractère, c'était positif. Ce qui était bien, c'est d'être revenus après avoir été menés, ça montre la volonté de cette équipe. »

Löw avait reproché à son équipe d'avoir joué sans rythme et sans dynamisme samedi lors de sa laborieuse victoire à Kiev (2-1), et espérait voir ses grognards mettre un peu plus d'enthousiasme dans le jeu d'attaque.

Mais l'Allemagne, bien entrée dans le match, a été cueillie à froid par une Suisse opportuniste qui a su tirer profit de ses énormes erreurs défensives.

On jouait depuis cinq minutes lorsque Mario Gavranovic a profité d'une énorme négligence de la défense, remontée trop vite après un corner mal dégagé, pour lober Neuer de la tête et ouvrir le score (1-0, 5e).

Löw sur la sellette

Le même Neuer, vingt minutes plus tard, a offert un cadeau à Seferovic en relançant directement sur sa tête, mais le gardien allemand s'est rattrapé en empêchant le Suisse de marquer. C'était juste repousser l'échéance : après un ballon perdu par Toni Kroos, qui fêtait sa 100e sélection, Remo Freuler s'est lui aussi retrouvé isolé dans la surface et a gagné son duel avec Neuer (2-0, 26e).

Mais quand le collectif va mal, l'Allemagne peut encore compter sur la qualité individuelle de ses attaquants. Quasiment sur l'engagement, Timo Werner a mis dans le vent quatre défenseurs suisses pour tromper d'un tir croisé le gardien de la « Nati » et de Mönchengladbach Yann Sommer (2-1, 28e), et permettre aux Allemands de rester dans le match.

À la 55e minute, Havertz a lui aussi fait parler sa classe. Après avoir intercepté une passe à 30 m du but, il est allé égaliser en battant Sommer de près malgré le retour de deux défenseurs (2-2).

Le soulagement pour Löw a pourtant été de courte durée. Deux minutes plus tard, après une action rageuse de la Suisse et un ballon deux fois mal repoussé par Neuer et la défense, Gavranovic a catapulté le ballon dans le but depuis le point de pénalty (3-2, 57e).

Une troisième fois, le talent a sauvé la Mannschaft, lorsque Serge Gnabry a génialement dévié du talon un centre de Timo Werner (3-3, 60e).

« Pour leur premier et leur troisième buts, nous les avons bien aidés », a déploré Toni Kroos. « Nous avons mal commencé, mais ensuite nous avons fait un bon match. Mais à la fin nous ne sommes pas satisfaits avec un point. Nous voulons gagner ces matchs-là. »

Cette prestation, avec une formation proche du onze type, ne va probablement pas calmer les commentateurs, ni améliorer l'image de Joachim Löw dans le public : un sondage publié mardi indiquait que 76 % des partisans de football souhaitent désormais son départ.