L'Inter Milan a entretenu ses rêves de scudetto en sortant victorieuse d'un derby d'Italie brûlant contre la Juventus (1-0), décidé par un penalty d'Hakan Calhanoglu juste avant la pause, dimanche lors de la 31e journée de Serie A. 

Les Nerazzurri (3e), menacés d'être éjectés du podium en cas de défaite, ont su répondre au défi physique imposé pendant 90 minutes par une Juventus (4e) dominatrice, qui a multiplié les occasions mais a touché deux fois les montants. 

La réussite avait choisi le camp de l'Inter, victorieuse grâce à un rocambolesque épisode de VAR et de penalty raté puis à retirer, qui a duré sept minutes à la fin de la première période. 

Le gardien bianconero Wojciech Szczesny n'a rien pu sur la deuxième tentative de Hakan Calhanoglu (45+5e), après avoir arrêté la première du Turc. La VAR, qui était déjà intervenue pour montrer la faute d'Alvaro Morata ayant échappé à l'arbitre, s'était de nouveau invitée après le raté du Milanais pour signaler que le défenseur turinois Matthijs De Ligt était entré dans la surface trop tôt.

Avec ce succès de prestige à Turin, l'Inter Milan, à la peine depuis quelques semaines, se relance dans la course au titre, restant à trois points des co-leaders, l'AC Milan, qui joue lundi contre Bologne, et Naples, vainqueur dimanche de l'Atalanta (3-1).

Les Nerazzurri ont toujours un match en retard à disputer à Bologne.

Avant que la température ne monte au fil d'un match musclé et sans temps mort, les joueurs avaient donné à voir un beau moment de communion au nom de l'Ukraine, avant le coup d'envoi. C'est en effet bras dessus-bras dessous qu'ils ont écouté religieusement « Imagine », de John Lennon, repris par la chanteuse ukrainienne Kateryna Pavlenko et l'Italienne Gaia.

Mais la rivalité sportive a rapidement repris le dessus lors d'un début de match d'une intensité folle, marqué par un coup de pied (involontaire) de Lautaro Martinez sur la tête de Manuel Locatelli, sorti en larmes à la demi-heure de jeu pour une blessure au genou.

La Juventus s'est livrée sans retenue, comme trop rarement cette saison, mais sans réussite, à l'image des belles occasions pour Giorgio Chiellini qui a dévié une chandelle sur la barre de Samir Handanovic (9e) et pour Alvaro Morata (16e, 29e). 

Paulo Dybala, pour son premier match depuis l'annonce de son non-renouvellement, a manqué le cadre (11e). 

Dusan Vlahovic, muselé par Milan Skriniar dans un duel de poids lourds, a lui attendu la seconde période pour se mettre en valeur mais il a raté le cadre après avoir été bien servi plein axe par un Adrien Rabiot en belle forme (62e). 

Mais depuis la brûlante fin de première période, et le penalty de Calhanoglu, le scénario avait changé avec une Inter en tête, plus compacte que jamais pour faire barrage aux tentatives de la Juve.

Le mur noir et bleu a tenu jusqu'au bout, avec encore l'aide du poteau sur la superbe frappe de Denis Zakaria (73e), sous les vagues noires et blanches de plus en plus nombreuses dans les dernières minutes. 

La Juve - quatrième à sept points des co-leaders - aura tenté mais la bataille pour le titre se jouera bel et bien sans elle cette saison.

Fiorentina l'emporte ; Naples fait pression sur l'AC Milan

La Fiorentina, huitième en Serie A avec un match en retard, reste dans la course aux places européennes après sa victoire dans le derby toscan contre l'Empoli (1-0), dimanche lors de la 31e journée. 

Le match a basculé en début de seconde période avec un deuxième carton jaune pour le défenseur de l'Empoli Sebastiano Luperto, déjà averti en première période et donc exclu, pour une intervention en retard sur l'ailier argentin de la Viola Nicolas Gonzalez.

Sur le coup franc qui a suivi, Gonzalez a profité d'une défense désorganisée pour marquer d'une tête-épaule (58e), son troisième but de la saison, son premier depuis près de six mois. 

La Fiorentina reste ainsi au contact avec la Lazio (5e), l'Atalanta Bergame (6e) et l'AS Rome (7e), dans un quatuor réuni en deux points avant Atalanta-Naples et Sampdoria-Roma disputés dimanche après-midi. Quatre équipes à la lutte pour les places en Ligue Europa (5e voire aussi 6e selon le vainqueur de la Coupe d'Italie) et en Ligue Europa Conférence (6e ou 7e). 

La Fiorentina, qui compte un match en retard à jouer contre l'Udinese (27 avril), n'a plus décroché de qualification européenne depuis la saison 2015-16 (Ligue Europa).

L'AC Milan, leader avec trois points d'avance sur le dauphin Naples, recevra de son côté Bologne lundi soir. 

Victoire importante de Naples

Naples, beau vainqueur de l'Atalanta (3-1) dimanche à Bergame, a mis la pression sur l'AC Milan en revenant à égalité de points au sommet de la Serie A, en attendant le match des Rossoneri contre Bologne lundi en clôture de la 31e journée. 

Lorenzo Insigne, plus en réussite avec le maillot de Naples (rouge dimanche) que sous celui de la Nazionale privée de Mondial-2022, a mis son équipe sur orbite en première période avec deux coups de patte décisifs. 

Le capitaine a d'abord transformé en force un penalty obtenu par Dries Mertens, après une sortie en retard du gardien de la « Dea » Juan Musso (14e). Il a ensuite profité d'une défense bergamasque à l'arrêt pour tirer rapidement un coup franc repris victorieusement de volée par un autre international italien, Matteo Politano (37e). 

Après la sortie d'Insigne, le Macédonien Eljif Elmas a assuré le succès des « Partenopei » en contre (81e), alors que l'Atalanta avait rouvert les débats grâce à une tête de Marten De Roon (58e). 

Cette victoire place le Napoli en position de reprendre la tête lundi soir si Milan s'incline contre Bologne. Les deux co-leaders (66 pts) sont à égalité parfaite à la différence particulière, critère principal pour départager les formations à égalité de points en Italie, mais les Napolitains seraient devant à la différence générale. 

« Le scudetto? On y croit, on y a toujours cru », a assuré sur DAZN Lorenzo Insigne, décidé à quitter le Napoli en fin de saison (pour rejoindre Toronto) sur un titre de champion, qui serait le premier depuis les deux obtenus à l'époque Maradona (1987, 1990).  

L'ailier italien en a profité pour demander « pardon aux supporters » de la Nazionale après la non-qualification pour le Mondial au Qatar, après la défaite contre la Macédoine du Nord (0-1). 

L'Atalanta confirme elle ses grosses difficultés à domicile avec cette cinquième défaite (pour six nuls et quatre succès). 

L'équipe de Gian Piero Gasperini, malgré la maîtrise globale du ballon, a été battue dans la vivacité par un Napoli pourtant privé de deux éléments clé: son buteur Victor Osimhen, suspendu, et son latéral Giovanni Di Lorenzo, blessé. 

Au ralenti depuis le début de l'année 2022, l'Atalanta (7e) a quasiment abandonné tout espoir de revoir la Ligue des champions, compétition qu'elle a disputée ces trois dernières saisons, et va devoir cravacher pour sauver une place européenne dans le match à quatre avec la Lazio (5e), la Roma (6e) et la Fiorentina (8e). 

Pas la préparation idéale avant les quarts de finale aller de la Ligue Europa contre le RB Leipzig. 

Cagliari, de son côté, a coulé à Udine (1-5), victime d'un triplé du Portugais Beto, après avoir pourtant ouvert la marque par Joao Pedro. Premier non-relégable (17e), le club sarde peut être rejoint par le Genoa (18e et premier relégable) en cas de succès lundi à Vérone.

10 matchs sans défaite pour l'AS Rome

L'AS Rome s'est imposée dimanche sur le terrain de la Sampdoria Gênes (1-0) pour étirer à dix matchs sa série d'invincibilité en Serie A et s'installer à la cinquième place, qualificative pour la Ligue Europa. 

Après la défaite de l'Atalanta contre Naples (3-1), les Giallorossi n'ont pas attendu pour mettre une option sur la cinquième place, grâce à un but d'Henrikh Mkhitaryan (27e) et une belle combativité. 

L'Arménien a conclu de près un joli mouvement collectif parti du gardien Rui Patricio et passé par le couloir gauche entre les pieds du jeune latéral qui monte chez les Giallorossi, Nicola Zalewski, 20 ans. 

Le « serial buteur »Tammy Abraham n'a cette fois pas marqué, ratant même une incroyable occasion de mettre les Giallorossi à l'abri avant la pause après avoir intercepté une passe en retrait d'un défenseur de la « Samp ».

Les Romains, sans Jordan Veretout, non retenu dans le groupe une semaine après avoir été annoncé positif au Covid-19 par la presse, ont ensuite su bien résister à la poussée finale de Fabio Quagliarella et Francesco Caputo.

Les hommes de José Mourinho comptent deux longueurs d'avance sur la Lazio (6e), trois sur l'Atalanta (7e) et quatre sur la Fiorentina (8e), sachant que Bergamasques et Florentins comptent un match en retard.