Guide de la Coupe du monde: Volet II
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:37 mercredi, 11 juin 2014. 12:37
Alors, à présent qu‘on a piqué votre curiosité, voici de quoi jaser une fois passée l'étape de nommer votre club favori à cette Coupe du monde. Car c'est bien beau dire que le Brésil va gagner, il faut savoir étayer les facteurs qui font des Auriverdes une entité qui est vraiment dure à jouer contre Ça tombe bien, le deuxième volet du guide de la Coupe du monde aborde les rudiments de la tactique.
Le Brésil, donc. Parlons-en un peu. La recette qu'emploie l'entraîneur Luiz Felipe Scolari Big Phil ou Felipao de son surnom contient deux principes directeurs. D'abord, tel que le veut la tradition, les équipes brésiliennes adhèrent au dicton qui prétend que la meilleure défense soit l'attaque. Neymar, Hulk et Fred sonnent la charge pour la Seleçao Et si les paris concernant le meilleur marqueur de la compétition vous intéressent, le bon Fredje c'est comme ça qu'on le prononce – m‘apparaît comme un choix qui pourrait être payant. (Pas de lien ici, mais sachez qu‘en cherchant un peu, il est possible de trouver du 20 voire 25 contre 1).
Il est à prendre au sérieux, ce Felipao
Mais revenons aux principes dont on parlait il y a un instant. Hormis les attaquants, ce seront les latéraux qui verront beaucoup de ballon. Défenseurs sur papier, Marcelo et Daniel Alves ne demandent toutefois qu‘à contribuer à l‘attaque. Et vous pouvez compter sur eux pour alimenter le trio d‘attaquants. Bref, des choix de luxe pour tout amateur de Fantasy Football. (Là encore, vous trouverez bien si vous manquez de passe-temps…)
Or, c'est bien beau tout ça mais ça risque de nous laisser une charnière un peu dégarnie, non? Nenni, car en défense centrale, Felipao compte sur de gros bonhommes en Thiago Silva et David Luiz. "Brésil trop offensif," clame votre beau-frère qui pour se remettre de l'élimination de Canadien désire prendre part à un pool de Coupe du monde? Rétorquez donc que ces deux-là sont des spécialistes en infériorité numérique. Seul contre deux? Não problema si vous voyez ce que je veux dire… Du moins, ils le sont quand ils ne sont pas partis se joindre à la fête en avant!
Autrement, le milieu de terrain mis en place par Scolari a la mission d'appliquer la pression sur l'adversaire. Voilà l'autre principe directeur: on force l'erreur, on récupère le ballon et on le remet devant aux créateurs. Pas de rififi. Certes, on peut regretter le lucidité qu'apportait un Socrates, En revanche, si vous voulez en mettre plein la vue, n'hésitez pas à vous exclamer lorsque vous verrez Luiz Gustavo intercepter le ballon. Oh, ce qu‘il paraîtra aiguisé, votre sens de l‘observation! Moins flamboyant que ses partenaires, Luiz Gustavo demeure néanmoins un rouage important, surtout quand il freine l‘adversaire alors que Marcelo se replie en trottinant…
Avec tout ça,il sera superflu de souligner que la Seleçao joue en 4–2-3–1. Soyez confiants: Brésil en 7!
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Leçon de numéros
44–2, 4–3-3, ça veut dire quoi au juste? Eh bien ça représente la position des 10 joueurs sur le terrain en commençant par la ligne des défenseurs: 4 défenseurs, 4 milieux, 2 attaquants, etc.
Pourtant, au soccer, on joue à 11! Manque le gardien! Il serait donc de rigueur d'ajouter un joueur le fameux gardien en question à chaque système: 14–4-2, 1–4-3–3, etc.
Vous risquez toutefois d'avoir l'air pointilleux en allongeant votre énonciation avec ce "1". Ce n'est pas ce que vous souhaitez, n'estce-pas? De toute façon, il est sous-entendu. Déjà que vous vous étendez sur des variantes tactiques et des schémas de ballon rond, laissez tomber la rectitude question d‘obtenir l‘indulgence de votre auditoire. Le foot mérite bien ça… En plus, les gardiens, ils sont bizarres!
Cela dit, mon fils de 10 ans tient mordicus à jouer dans les buts... Mais où aije donc erré pour qu‘il ait l‘esprit si rebelle!
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Comment parler de tactique sans parler de l'Italie. Sa contribution à l'évolution du jeu est importante, que ce soit le catenaccio ou les fondements du 4-4-2 (40 minutes d‘Arrigo Sacchi: réservé à un public averti!). Mais comme le disait un certain Mauro P., estimé collègue à RDS, “l‘Italie, c‘est aux 12 ans qu‘ils sont dans le coup: 1970, 1982, 1994, 2006..”. On en déduit donc qu‘il vaut mieux attendre à 2018?
En gros, ils ont beau avoir du talent au milieu, miser sur Mario Balotelli pour concrétiser devant, ce n'est pas ce que j'appellerais un cadeau. Qui plus est, l'Italie pourrait adopter une formation en arbre de Noël à la Coupe du monde. Prandelli serait-il à court de solutions? Ça a beau être l‘hiver au Brésil… Ce n‘est pas la saison.
Pour ce qui est de l'Espagne: 4-4-2, 4-5-1 ou 4-6-0... Peu importe, on joue le tiki-taka Tant qu‘on a la possession, l‘adversaire ne peut pas marquer. Ce n‘est pas une nouveauté, mais ça pourrait à nouveau fonctionner.
Sinon, ce qui semble se dessiner comme une tendance en 2014: le retour de la défense à 3. Chili, Pays-Bas, Mexique, peut-être même l‘Italie. Voilà qui me ramène en 1994 à une époque où je jouais en Équipe du Québec, moins de 17 ans pour être plus précis. La défense à 3, c‘était notre système privilégié. Quiconque jouait autrement était tout simplement dans le champ! Jusqu‘à ce que le Brésil gagne la Coupe aux États-Unis avec sa défense à plat: 4 joueurs sans libéro… Tout ça pour dire que les systèmes de jeu, ça part et ça revient un peu comme la mode des jeans délavés. Vous voilà avertis.
Un petit conseil, ne jetez pas vos meggings trop vite!
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Parlant de 1994, voici la chanson thème de l‘Allemagne pour la Coupe du monde cette année-là. Je vous laisse méditer là-dessus.
Si les joueurs des États-Unis voyaient ça... Jürgen K. à son meilleur?