Les premiers soupirs de Rémi Garde
Impact vendredi, 20 avr. 2018. 17:37 samedi, 21 avr. 2018. 15:30MONTRÉAL – Contraint de se débattre en désavantage numérique pour la deuxième fois en trois matchs, l’Impact a gaspillé une performance magistrale d’Ignacio Piatti et s’est incliné par la marque de 5-3 devant le Los Angeles FC samedi après-midi au Stade Saputo.
Piatti a complété son premier tour du chapeau en MLS avant la fin de la première demie, permettant à l’Impact de rentrer au vestiaire avec une avance de deux buts malgré l’expulsion du défenseur Victor Cabrera à la 31e minute. Mais le Bleu-blanc-noir n’a pas été en mesure de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Les visiteurs ont créé l’égalité avec deux buts en l’espace de cinq minutes au retour de l’entracte, puis ont enfoncé le dernier clou dans le cercueil de leurs hôtes quand l’arbitre Allen Chapman leur a accordé leur deuxième penalty du match à la 82e minute. Evan Bush, qui avait préalablement eu le meilleur sur Marco Urena en pareilles circonstances, n’a pu que partiellement bloquer la tentative de Carlos Vela.
Latif Blessing a complété le pointage à la 89e minute, confirmant la troisième défaite consécutive de l’Impact. La troupe de Rémi Garde a maintenant concédé 12 buts à ses trois derniers matchs.
« C’est beaucoup trop, s’est désolé l’entraîneur-chef, tranchant dans ses commentaires d’après-match. Je crois qu’on a fait preuve d’une naïveté et parfois d’une faiblesse qui ne peuvent mener qu’à ce genre de sanction. »
Au bout de ses soupirs, Garde ne pardonnait pas à ses joueurs l’effondrement collectif survenu en deuxième demie. Même avec un homme en moins, le pilote aurait voulu voir plus de volonté au sein de ses troupes.
« Je ne suis pas du tout satisfait de la façon dont nous avons géré la deuxième demie, a-t-il sommé dans une réponse en anglais. [À 10 contre 11], ce n’est plus tant une question de tactique que de fierté et de volonté de se battre pour la victoire. Et en deuxième demie, je n’ai pas vu une équipe qui voulait préserver le score et peut-être même ajouter un but. »
« Il faut absolument qu’on progresse et qu’on ait une envie, une détermination beaucoup plus grande de protéger notre but, a ajouté Garde en français. On en a pris quatre, mais on aurait pu en prendre beaucoup plus. Je suis assez choqué de certaines attitudes. »
Bush limite les dégâts
Le massacre aurait pu être encore plus sanglant n’eut été du brio de Bush. Le cerbère américain a terminé la rencontre avec 14 arrêts, six de plus que son précédent sommet personnel. Il a aussi bloqué un penalty pour la deuxième fois de la saison.
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« Le pointage n’est pas représentatif, a bien résumé Samuel Piette. Evan a connu un gros match. Sans lui, ça aurait pu être 10-3 ou encore plus. »
« Evan nous a laissés dans le match avec plusieurs arrêts. Il est fautif sur [le cinquième] but, personne ne va le nier, mais je crois qu’il nous a sauvé beaucoup de situations, et beaucoup trop sur ces trois derniers matchs, pour qu’on puisse lui reprocher quelque chose de vraiment grave aujourd’hui », a complimenté Garde.
Bush trouvait difficile d’accepter les fleurs après un tel échec au tableau indicateur.
« Je regarde les statistiques et je vois qu’on a donnés 19 tirs au but aujourd’hui. C’est fou. Ça en fait un total de 29 dans les deux derniers matchs. C’est encore plus fou! Laurent [Ciman] est venu me voir après le match pour me dire que j’avais bien joué. Marc Dos Santos et Mike Sorber m’ont dit la même chose. Mais je ne sais pas trop quoi en penser. C’est évident que j’aurais préféré finir le match avec un seul arrêt et une victoire. »
Ciman, qui était de retour au Stade Saputo pour la première fois depuis qu’une transaction hivernale l’avait sorti de Montréal, s’est fait plaisir en marquant sur coup franc à la 31e minute.
L’arbitrage critiqué
Garde n’en avait pas que contre l’apathie de ses joueurs. Pour la première fois de la saison, l’entraîneur a tourné sa langue sept fois et s’est permis un commentaire sur le travail des hommes en jaune.
« Ce que j’ai envie de dire, c’est que chaque fois que c’est un peu litigieux, [la décision] ne vient jamais de notre côté, a exprimé Garde, qui a eu de longues discussions avec le quatrième officiel tout au long de l’après-midi. Je pense que c’est de cette manière que les matchs basculent parfois d’un côté ou de l’autre. Ce n’est pas forcément sur des hors-jeux, des penaltys ou sur des choses graves. Ce sont sur des petites fautes qui, tout au long du match, depuis que j’ai commencé ici, n’ont jamais été en notre faveur. C’est tout ce que je vais dire sur l’arbitrage aujourd’hui. »
Bush a été encore plus incisif dans ses commentaires, avançant que les carences des officiels relevaient autant de leur attitude que de leur jugement.
« On a pris un carton rouge et un penalty en Nouvelle-Angleterre. Aujourd’hui, c’est deux penaltys et un carton rouge. C’est une farce. En plus, on ne peut même pas avoir une conversation avec ces gars-là pour leur demander ce qu’ils ont vu. Il y a un peu d’arrogance qui empêche la tenue d’un dialogue sain. Si on ne peut pas se parler, on ne peut pas savoir ce qu’on a fait de mal et donc on ne peut pas corriger nos erreurs. Selon moi, le principal problème n’est pas la justesse de leurs décisions, mais leur façon de se comporter. »
« C’est sûr que c’est frustrant de jouer contre une bonne équipe comme LAFC et d’avoir l’arbitre contre nous », a laissé tomber Piette.