Le type de surface, pas une priorité de la FIFA
Coupe du Monde Feminine de la FIFA mardi, 9 déc. 2014. 11:27 jeudi, 12 déc. 2024. 03:35TORONTO - La FIFA semble avoir balayé du revers de la main la demande de rencontre de la part des joueuses qui critiquent l'utilisation du gazon synthétique à la Coupe du monde 2015.
Les joueuses ont offert lundi de rencontrer le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, lors d'un tournoi au Brésil auquel participeront l'Américaine Abby Wambach et la Brésilienne Marta Vieira da Silva, deux des plus grandes joueuses qui contestent devant les tribunaux l'utilisation de la surface synthétique pour le tournoi qui aura lieu au Canada.
Il semble que cette rencontre n'aura pas lieu.
« Le secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke a rencontré les représentants des équipes en marge du tirage au sort d'Ottawa, a déclaré un porte-parole de la FIFA dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne. Pour l'instant, nous n'avons aucun autre commentaire à formuler. »
L'avocat des joueuses avait suggéré cette rencontre face à face après que Valcke eut refusé de participer à une téléconférence.
Lors de la conférence de presse de vendredi dernier, Valcke s'est fait demander pourquoi il avait refusé de participer à cette téléconférence après avoir déclaré, le 29 octobre, qu'il était ouvert au dialogue, ce à quoi il a répondu qu'il parlerait en personne aux joueuses et non à leurs avocats.
« Je suis disposé à discuter avec toutes les joueuses, avec toutes les équipes techniques, avec tous les entraîneurs. Mais face à face. Je suis prêt à me rendre où qu'ils soient pour ce faire. »
Seule la capitaine canadienne, Christine Sinclair, était présente pour le tirage au sort de samedi.
La Coupe du monde 2015 de football féminin sera disputée du 6 juin au 15 juillet à Moncton, Montréal, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.
Victoire partielle des joueuses
Par ailleurs, les joueuses s'opposant à l'utilisation de gazon artificiel ont remporté une victoire partielle mardi lorsque le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario leur a permis d'amender leur plainte pour inclure des allégations de représailles contre les femmes derrière la contestation.
La vice-présidente Jo-Anne Pickel a par ailleurs rejeté la demande d'ordonnance de cessation et d'abstention présentée par les joueuses.
Dans sa décision provisoire, Mme Pickel a confirmé que la requête avait été amendée, et que le tribunal allait entendre la preuve appuyant ces allégations lorsque le temps sera venu. Toutefois, a-t-elle mentionné, comme aucun élément de preuve n'a été entendu dans cette affaire, le tribunal n'est pas en mesure de déterminer si la partie intimée a posé des gestes de représailles contraires au Code (des droits de la personne).
Les joueuses prétendent que la Mexicaine Teresa Noyola et les Françaises Camille Abily et Élise Bussaglia ont reçu des menaces de représailles. Selon une plainte déposée préalablement par les joueuses, Noyola avait été avisée qu'elle ne serait pas invitée à jouer pour l'équipe nationale du Mexique à moins qu'elle ne retire son nom de la contestation judiciaire.
Par ailleurs, Abily et Bussaglia avaient été « menées à croire que leur implication continue dans cette action mènerait à des mesures de représailles liées à l'octroi de la Coupe du monde de soccer féminin de 2019 ».
La France espère accueillir la Coupe du monde de 2019.
Les trois joueuses ont retiré leur nom de la contestation judiciaire.
De plus, les joueuses soutiennent que Diane Saenz et Katherine Alvarado, du Costa Rica, et une troisième joueuse non identifiée, ont été avisées par des responsables de la Fédération du Costa Rica « que leur implication menaçait leur position au sein de l'équipe à la suite de pressions exercées par l'Association canadienne de soccer (ASC) et la FIFA ».
L'ASC a nié ces allégations. La FIFA n'a adopté aucune position, arguant qu'elle n'avait pas reçu, comme il se doit, la contestation judiciaire. Mme Pickel a rejeté les prétentions de la FIFA dans une autre décision intérimaire, rendue lundi.
L'ASC et la FIFA ont maintenant 21 jours pour répondre à la contestation amendée. Les joueuses peuvent répliquer à toute réponse dans un intervalle de 35 jours suivant la décision intérimaire de mardi