Les jeunes ont fait la différence dans la victoire du Canada sur Curaçao
Soccer mardi, 13 juin 2017. 21:25 mercredi, 14 juin 2017. 00:05MONTRÉAL – Un camp d’entraînement d’une semaine avait permis à Patrice Bernier de constater la qualité du talent émergent au sein de la sélection canadienne. « Mais quand tu arrives dans un match, tu ne sais jamais comment ça va se dérouler », soulignait le vétéran de 37 ans mardi soir.
Bernier a été convaincu dans la victoire de 2-1 du Canada aux dépens de Curaçao dans le cadre de son dernier match préparatoire en vue du tournoi de la Gold Cup, une rencontre au cours de laquelle un groupe de jeunes substituts ont fait la différence en deuxième demie.
« Alphonso Davies n’a que 16 ans, mais il aurait pu marquer deux buts et il a provoqué un penalty. Russell Teibert est entré et a apporté de la vie. Et Jackson, il a été Jackson! », a résumé celui qui avait été décoré du brassard de capitaine par le sélectionneur Octavio Zambrano.
Jackson, c’est Anthony Jackson-Hamel, l’attaquant de l’Impact de Montréal. C’est lui qui a inscrit le but de la victoire à la 87e minute, quelques instants après que son coéquipier David Junior Hoilett eut frappé le poteau sur un penalty.
Entré dans le match à la 61e minute en remplacement de Cyle Larin, le jeune franc-tireur de 23 ans a presque immédiatement obtenu une première bonne chance de marquer. Puis à la 72e, son tir à bout portant a trouvé le fond du filet, mais seulement après avoir dévié sur Teibert, un milieu de terrain de 24 ans appartenant aux Whitecaps de Vancouver, qui a été signalé hors-jeu.
Jackson-Hamel, qui revendique quatre buts en seulement 295 minutes de jeu en MLS cette saison, a finalement fait la différence sur une frappe d’une vingtaine de mètres à la fin du temps réglementaire.
« Les gars étaient un peu hésitants en début de match, ça a pris un certain temps avant qu’on trouve notre synchronisme en milieu de terrain, mais dès qu’on y est arrivé, on s’est mis à mieux jouer. En deuxième demie, les substituts ont fait une énorme différence », a résumé Zambrano, qui dirigeait son premier match depuis son embauche au mois de mars.
De tous les jeunes qui ont été appelés à contribuer, c’est Davies qui s’est attiré le plus d’éloges de la part du sélectionneur. Une semaine seulement après être officiellement devenu citoyen canadien, le jeune prodige des Whitecaps a offert quarante grosses minutes de soccer à ses premières foulées dans l’uniforme de son pays d’adoption.
« Ça a réellement commencé à cliquer à partir du moment où on a pris la décision de le déplacer à gaucher et de mettre Junior Hoilett sur l’aile droite, a remarqué Zambrano. Alphonso a démontré qu’il pouvait aider, que l’âge n’était pas un facteur dans son cas. Tout ce qui m’importe, c’est ce qu’il peut apporter à cette équipe lorsqu’il saute sur le terrain et ce soir, j’ai trouvé qu’il avait fait la différence. »
« Je ne suis pas surpris parce que je l’avais vu jouer assez souvent avec Vancouver et je savais qu’il n’y avait aucune crainte en lui, a poursuivi l’entraîneur. Il est très jeune, mais il joue comme un joueur d’expérience. Il possède des habiletés hors du commun et c’est à souhaiter qu’il puisse rester en santé et poursuivre ce qui sera une carrière immense pour lui. C’est toute une addition pour notre équipe et ça sera difficile de le garder hors du terrain. »
« À 16 ans, je sortais de la Coupe du monde des moins de 17 ans. Lui, il joue avec l’équipe nationale. Il a beaucoup de qualités », a comparé Bernier, qui a été le cochambreur de Davies pendant leur séjour commun à Montréal.
Bernier, qui en était à son 54e match dans l’uniforme rouge à la feuille d’érable, a aussi eu des bons mots pour le jeune Québécois Samuel Piette, 22 ans, avec qui il patrouillait le milieu de terrain.
« Dans les premiers jours du camp, j’avoue que des fois, je me posais des questions parce qu’il y a tellement un écart de générations, il y a tellement de choses que j’ai vues parce que j’ai plus de vécu. Mais j’aime le défi et c’est un défi de taille avec ces jeunes-là. S’ils n’avaient pas de talent, ce serait difficile de travailler avec eux, mais ils en ont. »
Une équipe à 30 %
Contre la 70e équipe au classement de la FIFA, le Canada, qui est détenteur du 109e échelon à l’échelle mondiale, a mis du temps à se mettre en marche. Curaçao a ouvert le pointage à la fin d’une première demie terne, Rangelo Janga battant le gardien Milan Borjan à la 43e minute.
Le Canada a répliqué juste avant la mi-temps quand Manjrekar James, le défenseur qui avait failli à sa tâche sur le but des visiteurs, a fondu sur un ballon mal maîtrisé dans la surface après un coup franc du milieu de terrain Will Johnson.
« C’est normal, l’équipe n’avait jamais joué ensemble, a relativisé Bernier, qui a joué pendant 68 minutes. Mais tranquillement, une fois la timidité sortie, on a dicté le tempo, on a eu des chances et en deuxième demie, on aurait facilement pu marquer deux ou trois buts. »
« C’est très encourageant parce qu’on est au début d’un processus et que cette victoire nous donnera beaucoup de confiance, a commenté Zambrano. Mais des triomphes de ce genre sont éphémères. On le célébrera pendant quelques jours, mais ensuite il faudra commencer à penser à la Gold Cup. »
Zambrano devra maintenant finaliser la composition de l’équipe de 23 joueurs qu’il amènera au sud de la frontière pour le tournoi qui englobe douze équipes de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale et des Caraïbes et qui sera disputé du 7 au 26 juillet aux États-Unis. « La plupart des gars qui ont vu des minutes ce soir feront partie de l’équipe », a-t-il affirmé mardi.
Le Canada fera partie du groupe A avec le Costa Rica, le Honduras et la Guyane française.
« On a probablement accompli 30 % de ce qu’on souhaite accomplir, estime l’Équatorien de 59 ans. Il y a eu quelques ratés, ce qui est normal pour une équipe qui n’a eu que sept séances d’entraînements pour se préparer à un premier match. Je ne m’en fais donc pas trop avec ça. Je m’attends à ce qu’on commence la Gold Cup à 60 % ou 70 % et qu’on puisse éventuellement obtenir des résultats que personne ne nous donne une chance d’obtenir. C’est du moins notre désir. »