Le Toronto FC décortiqué
MLS lundi, 21 nov. 2016. 10:09 mercredi, 30 oct. 2024. 02:30Toronto, à en croire le capitaine de l’Impact de Montréal Patrice Bernier, on les connaît si bien qu’on a plus vraiment besoin de les étudier. Soit, mais le 12e joueur a lui parfois besoin de réviser. Voici les tendances principales qui se dégagent du club de la Ville-Reine.
Les suspects désignés
Le Toronto FC est largement tributaire de ses trois joueurs désignés: Giovinco, Altidore et Bradley. Ce trio d’acteur est si important au TFC qu’on pourrait être tenté de les surnommer « le bon, la brute et le truand ». Or, ils ont beau crever l’écran, reste que ce n’est pas si évident de trouver la bonne étiquette pour chacun. Remarquez que le petit Italien est assez malin et que Jozy peut être féroce, mais en suivant ce raisonnement, ça voudrait dire que le milieu de terrain américain qu’un commentateur italien avait jadis rebaptisé Lex Luthor serait « le bon ». Et ça, ce serait tiré par les cheveux, et il se trouve que ce cher Bradley n’en a pas. Bref, ça ne colle pas...
Mais si on met de côté un instant cet élan de mauvaise foi, on doit quand même reconnaître qu’au lieu de se chamailler, ces trois complices savent bien conjuguer leurs efforts pour étourdir l’adversaire. Un bon exemple de ça, c’est un but qui date de l’année dernière.
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Quant aux statisticiens, voici pour eux de la matière: Toronto a jusqu’à maintenant marqué l’impressionnant total de 10 buts en trois matchs d’après-saison. En ce qui a trait à l’apport des joueurs désignés, Giovinco a quatre buts, Altidore en a trois, Bradley, lui, n’en a pas, mais c’est certainement celui qui court le plus des trois. Amusez-vous donc à calculer leur quotient d’efficacité si vous le désirez. Pour ce qui est de ce billet, on passe dès maintenant à un autre sujet.
Deux systèmes, une mentalité
Quand le TFC est venu jouer au Stade Saputo le 16 octobre dernier, le système de jeu employé était le 4-4-2 avec le milieu de terrain en losange. Jusque-là durant la saison, il s’agissait du système privilégié par l’entraîneur Greg Vanney, le même qu’il avait utilisé pour affronter le Bleu-blanc-noir lors des matchs précédents.
Or, les Reds sont depuis passés à un système en 3-5-2, lequel peut facilement devenir un 5-3-2 quand les latéraux Morrow et Beitashour reculent d’un cran. La nouvelle formule fonctionne bien. Toronto a remporté tous les matchs joués (4) depuis son changement de formation. Dans les deux cas, on concentre la plupart de nos éléments dans l’axe du terrain, mais la défense torontoise gagne en stabilité avec ses trois défenseurs centraux. Au coeur du milieu de terrain, les forces en présence sont équilibrées, mais Toronto croit pouvoir dominer ce duel à trois contre trois, surtout avec la force physique de Bradley. S’il y a une faiblesse à exploiter dans le 3-5-2, c’est avec du jeu efficace dans les couloirs ou encore avec un changement d’aile rapide qu’on peut y arriver, tel que démontré dans ce succès souvenir. Si ça peut inspirer Donadel et Mancosu…
Lors d’un appel conférence, Vanney expliquait récemment qu’il avait apporté cette modification tactique à son équipe en raison des caractéristiques d’un adversaire. Ainsi, il n’est pas impossible que Vanney revienne au système précédent pour la série contre les Montréalais. L’entraîneur torontois insistait d’ailleurs sur le fait que ses deux dispositifs n’étaient pas si différents sur papier. Dans les deux cas, il faut prévoir une double couverture sur Piatti. Bref, peu importe le système employé, on peut s’attendre à un TFC prudent et bien organisé.
Autres éléments à ne pas négliger
Ce qu’on dit moins souvent à propos du TFC, c’est que l’équipe a été en mesure de se tenir debout lorsque ses joueurs désignés étaient absents ou blessés durant l’année. Un peu négligés, les acteurs de soutien ont néanmoins eux aussi leur rôle à jouer. Voici trois noms susceptibles de brouiller les pistes lors des matchs à venir contre l’Impact.
Le premier est Armando Cooper, un milieu panaméen de 28 ans arrivé en prêt d’Arabe Unido lors du mois d’août. Dynamique et très habile balle au pied, Cooper s’est rapidement forgé une place au sein de la formation partante de Vanney. Il faudra surtout l’avoir à l’oeil lorsqu’il tente de s’infiltrer dans l’intervalle entre la défense et le milieu de terrain. D’ailleurs, il était venu bien prêt de marquer lors de la dernière confrontation entre les deux équipes.
Le contenu canadien n’est pas à sous-estimer non plus au TFC. Jonathan Osorio est un autre incontournable dans le milieu de terrain des Torontois. Doué techniquement - oui, oui, même si c’est trop rare que l’on qualifie ainsi les joueurs canadiens - Osorio est capable de déséquilibrer une défense bien organisée avec ses crochets et son agressivité. Il a développé durant les deux dernières années une belle entente avec Giovinco. Enfin, c’est un joueur capable de marquer des buts importants, comme il l’a montré en match de barrage contre Philadelphie.
Toujours dans la filière canadienne, Toronto mise également sur un attaquant rapide capable de rivaliser de vitesse avec Dominic Oduro. Après avoir fait carrière aux quatre coins de l’Europe, Tosaint Ricketts est de retour au pays et son apport s’est déjà fait remarquer avec ses buts en fin de match. De fait, trois de ses quatre réalisations sous le maillot torontois sont survenues alors qu’il venait de faire son entrée sur le terrain comme remplaçant. C’était justement le cas lors du match aller contre le NYCFC. Et comme il avait marqué le but égalisateur lors du dernier match entre les deux clubs canadiens, considérons que la défense montréalaise est doublement avertie.