L'attaque des Bleus compte sur eux, plus que jamais : Karim Benzema et Kylian Mbappé ont réveillé une équipe de France longtemps bien pâle offensivement, dimanche à Milan en finale de Ligue des nations contre l'Espagne (2-1), confirmant la naissance d'un duo renversant.

Le sélectionneur Didier Deschamps répète à l'envie qu'il préférerait que les Bleus soient « dans l'action » et non « en réaction », mais il ne fera sans doute pas la fine bouche après ce titre décroché par sa doublette offensive, jamais aussi affamée que lorsqu'elle est dos au mur.

Jeudi soir en demi-finale à Turin, la Belgique a longtemps dominé, puis le duo a frappé, avec un but chacun dans la dernière demi-heure (3-2). Trois jours plus tard, à San Siro, les deux attaquants n'ont quasiment pas touché le ballon de la première période, mais ils se sont réveillés quand les Bleus étaient au plus mal, en ajoutant, encore, un but à leur compteur respectif.

Juste après le premier but signé Mikel Oyarzabal, sur une relance de Paul Pogba relayé par Mbappé, Benzema a d'abord allumé la mèche. Excentré sur la gauche de la surface, il a décoché une frappe enroulée millimétrée dans la lucarne d'Unai Simon, réveillant des partisans français encore sonnés par l'ouverture du score espagnole (66e).

Mbappé l'a talonné 14 minutes plus tard, venant conclure, passement de jambes à l'appui, une contre-attaque fulgurante initiée par Theo Hernandez. A la limite du hors jeu, le Parisien de 22 ans a patienté quelques instants mais l'assistance vidéo n'a pas bronché...

S'ils cherchent encore des automatismes au sein du fameux « triangle d'or » qu'ils formaient avec Antoine Griezmann pour la 9e fois dimanche, KB et KM répondent par des éclairs de génie à défaut de se montrer dominants pendant 90 minutes.

L'actuel meilleur buteur d'Espagne et le meilleur buteur des trois dernières saisons de Ligue 1 n'hésitent plus à afficher leur complicité en dehors du terrain, sur les réseaux sociaux ou à l'entraînement.

Complicité naissante

Symbole d'une amitié prometteuse, Benzema a ainsi laissé Mbappé tirer un penalty plein d'enjeu, jeudi, pour effacer le tir au but manqué du natif de Bondy à l'Euro, contre la Suisse en 8es.

« Sur le terrain j'essaye de rendre mes coéquipiers meilleurs chaque fois. J'avais envie qu'il marque en tout cas; j'ai récupéré le ballon et je lui ai donné. Ce qu'il s'est passé à l'Euro, c'est effacé, ce n'était qu'un match », a expliqué le Madrilène sur M6 vendredi.

De quoi remettre en confiance Mbappé, qui l'a remercié dimanche en lui offrant une passe décisive pour le 33e but en Bleu de Benzema, désormais à une longueur de David Trezeguet, 5e du classement des buteurs de l'équipe de France, et élu homme du match.

« Humainement, c'est vraiment un bon gars, moi je ne le connaissais pas. J'ai appris à le découvrir, c'est un bon gars, il est tranquille, il est "bon délire" », disait Mbappé de Benzema durant l'Euro.

Trois mois plus tard, les deux partenaires ont appris à se connaître, et soulèvent un trophée ensemble.

Avant de se retrouver au Real Madrid?

« Que lui vienne au Real. Ce serait ça l'idéal. Tous les grands joueurs veulent venir un jour au Real Madrid donc je lui souhaite », répondait KB à l'AFP avant l'Euro. Le transfert a été tenté durant l'été, sans succès. Mais Mbappé est en fin de contrat et la cour du Real semble assidue.

Et ce n'est pas Benzema qui refusera d'accueillir un tel renfort. « Pour son jeune âge, Kylian sait tout faire. Ce sont les joueurs que j'aime, qui savent jouer en une touche, prendre la profondeur. Agile, rapide, efficace. Avec lui, c'est facile ».

Les Bleus ne demandent pas mieux.