Une demi-finale toute espagnole à Indian Wells : Rafael Nadal, fort d'une 19e victoire d'affilée en 2022 arrachée contre Nick Kyrgios, a avancé en demi-finales, où il affrontera son jeune compatriote Carlos Alcaraz.

La journée s'est terminée sur des « olé! » lorsque le jeune phénomène Carlos Alcaraz (19e mondial), 18 ans, très impressionnant depuis le début du tournoi, a battu le Britannique Cameron Norrie (12e), tenant du titre, 6-4, 6-3.

En début de soirée, « Rafa » a eu toutes les peines du monde pour venir à bout 7-6 (7/0), 5-7, 6-4 de Kyrgios, qui bénéficiait d'une invitation des organisateurs et dont la 132e place au classement mondial ne reflète pas son niveau de jeu retrouvé, après plus de deux ans de galères, entre dépression nerveuse, impossibilité de jouer en raison de la COVID-19 en 2020 et une saison 2021 à végéter dans les abysses.

« Nick est l'un des joueurs les plus talentueux du circuit, cela ne fait aucun doute. Quand il joue avec motivation et passion, il peut battre n'importe qui. Il a fait un grand tournoi. Je lui souhaite le meilleur et qu'il continue », a commenté le Majorquin, devenu fin janvier le recordman du nombre de Grands Chelems remportés (21) aux Internationaux d'Australie.

Le niveau de jeu a été loin d'être stratosphérique, Nadal luttant le plus souvent contre lui-même, pénalisé par un grand nombre d'erreurs directes, dont sept doubles fautes, certes poussé dans ses retranchement par son adversaire, qui lui a souvent tenu la dragée hautes dans les échanges. 

Mais de spectacle il y eu sur le court. Car Kyrgios, pour le pire et le meilleur, a été fidèle à sa réputation: aussi fantasque que colérique.

Il a souvent éructé des noms d'oiseaux, dont un « ferme ta put... de gueule » à un spectateur trop bavard, qui lui a valu un point de pénalité sur la première des sept balles de premier set de Nadal. Ce dernier n'a donc pas eu à la jouer pour le remporter. De toute façon, le no 4 mondial venait de réussir un tie-break parfait, après avoir débreaké à 5-4 contre lui, rappelant que même dans un jour sans, il ne lâche jamais rien.

Kyrgios, qui a pu souvent s'appuyer sur sa bonne première balle et réussi de belles amorties, a montré son meilleur visage dans le deuxième set, profitant d'un nouveau coup de mou au service de l'Espagnol, pour égaliser à une manche partout sur une volée de revers claquée. 

Il a exulté mais a fini par déchanter dans le 3e set, Nadal parvenant enfin à élever son niveau de jeu. Et Kyrgios de sortir de son match, se plaignant encore de bruits pendant les échanges, en visant notamment la rangée où se trouvait l'acteur et réalisateur Ben Stiller. Et puis, après avoir été breaké à 4-3, il a levé le pouce en direction des spectateurs puis tancé l'arbitre : « c'est ton put... de job de contrôler le public! »

Il n'en fallait pas plus pour que Nadal, qui sait lui plier l'affaire, n'en termine au bout de 2 h 48.

Alcaraz derrière Agassi

L'Espagne du tennis, décidément très gâtée, en rêvait, elle aura droit à son choc générationnel entre son idole âgée de 35 ans, et son successeur désigné, Alcaraz, de 17 ans son cadet. 

Encore très impressionnant, le 19e mondial a été trop fort contre Norrie, qui n'a rien pu face à la vitesse et les coups de boutoirs de son jeune adversaire. 

Du haut de ses 18 ans, Alcaraz est devenu le deuxième plus jeune joueur à atteindre le dernier carré de ce Masters 1000 derrière Andre Agassi, qui en avait 17 en 1988.

« C'est incroyable d'entrer comme ça dans l'histoire de ce tournoi », s'est émerveillé le joueur révélé l'an passé à l'US Open où il a atteint les quarts.