NEW YORK (AFP) - L'Américain Andre Agassi, après vingt et un ans sur le circuit, s'apprête à faire ses adieux à l'US Open, quatrième et dernier tournoi de tennis du Grand Chelem de l'année, son tournoi fétiche.

Dans la fournaise new-yorkaise, le "Kid de Las Vegas" s'est toujours senti comme chez lui. A Flushing Meadows, son palmarès est éloquent: vingt participations consécutives à l'épreuve (de 1986 à 2005), deux victoires (1994 et 1999), trois finales (1990, 1995 et 2005) et quatre demi-finales (1988, 1989, 1996 et 2003).

Logiquement donc, c'est dans l'antre du Central Arthur-Ashe, que l'ancien N.1 mondial, retombé aujourd'hui à la 37e place, a décidé de raccrocher ses raquettes.

Mais à 36 ans, le finaliste de l'an dernier, détenteur de huit couronnes du Grand Chelem, n'est pas vraiment au mieux à l'orée du rendez-vous new-yorkais. Cet été, sa tournée d'adieu s'est transformée en véritable flop.

On le croyait pourtant lancé après Los Angeles, fin juillet, où il se hissa jusqu'en quarts de finale.

L'espoir de beaux adieux était de courte durée. Car pour sa deuxième sortie, à Washington, le vétéran américain butait dès son premier match sur l'Italien Andrea Stoppini, un illustre inconnu, issu des qualifications et qui disputait son premier tournoi sur le circuit principal de l'ATP.

Dans la foulée, il déclarait forfait aux Masters Series de Toronto et de Cincinnati.

Agassi nerveux

Arrivé à New York en début de semaine avec sa femme, l'ancienne championne allemande Steffi Graf et ses deux enfants (Jaz Elle et Jaden Gil), Agassi a multiplié les séances d'entraînements avec différents partenaires dont le Français Richard Gasquet.

"Je m'étais déjà entraîné avec lui à Indian Wells et là-bas, je l'avais trouvé très nerveux", a commenté Gasquet. "Ici, même s'il a fait pas mal de fautes, il en voulait. Il frappait aussi fort qu'avant."

Agassi, qui a refusé de s'exprimer avant le début du tournoi, rêve donc de sortir en beauté à New York.
Mais quel que soit son parcours à Flushing Meadows, l'Américain, opposé au premier tour au Roumain Andrei Pavel, s'en va en laissant déjà une marque indélébile dans l'histoire.

"A chaque fois que je l'affrontais à New York, il y avait du spectacle, du combat. Un vrai duel de poids-lourds", a confié récemment son grand rival Pete Sampras, parti à la retraite en 2003, un an après avoir battu son compatriote une dernière fois en finale de l'US Open 2002. "Il a sorti le meilleur en moi. Je n'aurais jamais été ce que je suis sans lui."

"Quel grand champion", estime de son côté le Suisse Roger Federer, l'incontestable N.1 mondial, qui a battu Agassi l'an passé en finale. "Il a inspiré la plupart des joueurs d'aujourd'hui. Et j'ai été suffisamment chanceux pour l'avoir affronté plus d'une dizaine de fois."

Cette année encore le duel entre l'ancien maître du circuit et le nouveau roi ne pourra se faire avant la finale. Agassi ne rêverait pas mieux pour sa der des der.