Depuis le retour au jeu sur le circuit international après l'arrêt en raison de la Covid, on voit apparaitre beaucoup de jeunes joueurs aux dents longues.

 

Pendant que certains vétérans bien établis s'ennuient de leur vie VIP et souffrent même à la reprise en raison des « bulles » et l'absence de spectateurs pour animer le spectacle, la nouvelle génération travaille, s'arrache et peaufine tous les aspects du jeu.  

 

Résultat? Carlos Alcaraz, 18 ans, se fait une place jusqu'en quarts et Félix Auger-Aliassime, 21 ans depuis 1 mois, remplit lui aussi les promesses déposées en lui pour se retrouver en demies.

 

Petite note en passant, Félix est 10e à la course pour l'obtention d'une place au Championnat de fin de saison. En ce jour, Rafael Nadal est 7e et comme il a mis fin à sa saison, cela veut dire que notre Québécois est à une position d'y être. Je sais qu'il reste encore des tournois importants à disputer dont Indian Wells et Paris Bercy de la série 1000 et les choses vont se préciser encore plus dans les prochaines semaines. Mais, ce but fixé en début d'année par Félix et son équipe ressemblait plus à un rêve utopique après la saison sur terre battue qu'une possibilité. Important de garder la foi, hein?

 

Leylah Fernandez passe en finale!

Beau défi pour notre Québécois vendredi après-midi à 15 h alors que le 2e mondial Daniil Medvedev l'attendra sûrement de pied ferme. Beaucoup de travail, de résilience et de tennis d'attaque bien ficelé il aura besoin. Il faudra aussi qu'il soit brave.

 

Chez les dames, on retrouve en demies la Britannique Emma Raducanu, 18 ans et toutes ses dents qui est en plus issue des qualifications.

 

Imaginez-vous les qualités de cette jeune au sourire de superstar qui dispute seulement un 2e tournoi du Grand Chelem après sa poussée mirobolante jusqu'en ronde des 16 à Wimbledon alors qu'elle est invitée des organisateurs. Elle abandonne durant le match, alors qu'elle n'arrive plus à respirer tellement elle est épuisée.

 

À ce US Open, il s'agit d'un 9e match face à Maria Sakkari tombeuse de Bianca Andreescu. Quel test de résilience, mais surtout quelle compétitrice hors pair qui possède une technique parfaite et un sens du jeu inné. Sakkari n'arrivera jamais à installer son jeu alors qu'Emma la mitraille tout bord et tout côté pour filer vers la victoire sans broncher 6-1 et 6-4. 

 

À 18 ans, Raducanu rejoint Fernandez en finale

Mais l'étoile qui brille le plus au firmament, c'est notre belle Leylah Fernandez qui vient tout juste d'avoir 19 ans. C'est elle qui fait tourner toutes les têtes durant la quinzaine et ce dans toutes les sphères de la société! Ses immenses triomphes contre les championnes Grands Chelems et anciennes numéro 1, Naomi Osaka et Angelique Kerber, sont révélateurs: toujours elle y croit.

 

Pour reprendre les paroles de notre confrère Sylvain Bruneau, coach émérite, Leylah a cette capacité de vivre dans le moment présent. Elle est aussi si conquérante face à Elina Svitolina pour arracher le bris d'égalité du 3e set après avoir mené 5-2 dans la manche et 4-1 dans le bris et s'être fait remonter chaque fois. 

 

En demies, le mandat est dans un sens encore plus grand parce que la 2e mondiale Aryna Sabalenka est une costaude à tout point de vue. Sa vitesse de balle dépasse toutes les autres sur le circuit. Menée 4-1, Fernandez ne se décourage JAMAIS, mais s'ajuste en frappant plus tôt, et en avançant. Sabalenka est surprise par la résilience de notre Canadienne et commet quelques fautes qui la coulent au bris d'égalité.

 

Leylah vient bien près de gagner le match en deux sets, mais Sabalenka retrouve tout son arsenal au bon moment pour nous amener au 3e set que notre Québécoise gagnera 6-4. Pourquoi? Parce que qu'elle corrige son entame de set en gagnant finalement son service et donc, ne joue pas de tennis de rattrapage pour une 3e manche de suite.

 

« Ce sont des années et des années de sueurs, de pleurs, de sang! »

Sabalenka est tellement désemparée qu'elle flanche complètement au service en fin de rencontre. Quelle combativité de tous les instants Leylah fait preuve! C'est pour cette raison que je crois qu'elle va aller au bout de son aventure même si Raducanu est puissante au service et en coup droit tout en ne semblant pas avoir peur de rien ni de personne. 

 

Les résultats de Leylah durant cette quinzaine me font penser à ce livre pour enfants de moins de 5 ans intitulé : «  The little engine that could », écrit par Watty Piper en 1930 et qui est encore utilisé aujourd'hui. Cet outil leur apprend les vertus du travail qui amène à une croyance en soi. Leylah est comme ce petit train bleu décrit dans le livre, car elle se lève chaque matin prête à vivre une aventure même si elle est consciente qu'il y aura des obstacles imprévus à surmonter. Elle est aussi appelée à accomplir de grandes choses qui peuvent au préalable sembler impossible à réaliser comme le petit train bleu de M. Piper.

 

Auger-Aliassime nous a aussi entretenu en conférence de presse sur les vertus de la croyance en soi qui est différente de la confiance. « Self belief » ne change pas quand on perd ou lorsqu'on se butte à une situation sans être en mesure de trouver des solutions un jour donné parce que cette croyance est ancrée au plus profond de soi. Elle fait en sorte que chaque journée est composée de segments qui ont pour but de se positionner pour atteindre ses rêves.

 

Leylah et Félix, tous les deux nés à Montréal sont les vedettes incontestées au US Open cette année, l'un des plus gros tournois au monde. Tout est possible parce qu'ils y croient! 

 

Incroyable Leylah! Fernandez en finale du US Open!