Maria Sharapova a décidé de mettre un terme à sa carrière à 32 ans.

Ex-numéro 1 de la WTA et gagnante de cinq tournois du Grand Chelem, Sharapova a éprouvé des problèmes à une épaule depuis plusieurs années. Elle n'a disputé que deux matchs cette saison, qu'elle a perdus.

Dans un texte écrit pour Vanity Fair et Vogue portant sur sa décision et mis en ligne mercredi, elle se demande : « Comment quitte-t-on la seule vie que l'on ait connue? ».

La Russe a fait une percée à 17 ans en remportant Wimbledon, en 2004. Elle complétera le Grand Chelem avec deux victoires à Roland-Garros, une à Flushing Meadows et une autre à Melbourne.

Elle a purgé une suspension de 15 mois en 2016 après avoir subi un test antidopage positif.

Son magnétisme allant bien au-delà du terrain, Sharapova a empoché beaucoup plus en commandites qu'en bourses, elles-mêmes imposantes. Elle n'aura pas eu de tournoi d'adieu.

« J'ai bien géré dans le passé de doser le temps avec mes commanditaires et le temps consacré au tennis, car je sais ce qui est prioritaire », confiait-elle en 2006 à l'aube de Flushing Meadows, où elle allait triompher.

« Il y a différents côtés de moi, disait-elle. Il y a la joueuse de tennis. Il y a la fille normale. Il y a aussi la femme d'affaires. C'est là qu'entre en jeu la marque " Maria Sharapova ". »

Elle a perdu ses quatre derniers matchs en tournois majeurs dont celui de Melbourne, en janvier. Les Internationaux d'Australie ont été sa dernière apparition.

Mercredi, elle a révélé s'être soumise à une opération à l'épaule pour "geler l'épaule pour passer au-travers du match" au premier tour des Internationaux des États-Unis, l'an dernier. Elle s'y est inclinée devant Serena Williams.

« Je le partage non pour attirer la pitié mais pour illustrer ma nouvelle réalité: mon corps était devenue une distraction. »

Née en Russie et remarquée par Martina Navratilova, dans un tournoi hors-concours à Moscou, Sharapova a déménagé en Floride vers l'âge de sept ans, pour s'y entraîner à l'académie de Nick Bollettieri.

« Elle va nous manquer. Elle est vraiment exceptionnelle, a dit Bollettieri à l'Associated Press l'an dernier, quand elle a visité son académie, après une opération à l'épaule. Elle va manquer au circuit. Toujours compétitive. Toujours concentrée sur la tâche à accomplir. »

Sharapova a d'abord épaté à 17 ans, surprenant Serena Williams pour s'imposer à Wimbledon, en 2004. Après l'avoir vaincue à nouveau plus tard en 2004, l'Américaine a gagné leurs 19 dernières confrontations.

Puissante en fond de terrain et réputée pour sa ténacité, Sharapova a atteint le sommet du tennis féminin en 2005. Après avoir été titrée dans la Grosse pomme, elle a ajouté des trophées de prestige en Australie, en 2008, ainsi qu'à Roland-Garros, en 2012 et 2014.

Seulement cinq autres joueuses ont aussi mérité un Grand chelem de carrière, soit remporter chaque tournoi majeur au moins une fois.

En 2016 à Melbourne, où Williams l'a écartée en quarts de finale, Sharapova a échoué un test antidopage vu la présence de meldonium.

Initialement bannie pour deux ans, elle est allée en appel au Tribunal arbitral du sport, qui a amoindri la sentence. Elle est revenue au jeu mais en tournois majeurs, elle n'a plus cheminé au-delà des quarts de finale.

Le mois dernier, Donna Vekic l'a battue 6-3 et 6-4 à Melbourne, la faisant glisser en dehors du top 350. Sharapova a entamé la semaine en 373e place.

« Le tennis m'a fait découvrir le monde et m'a révélé ce que j'avais en moi, a t-elle gazouillé, mercredi. Ç'a été la façon de me mettre au défi et aussi le reflet de ma croissance. Alors dans mon prochain chapitre, quel qu'il soit, je vais continuer de grimper, continuer de grandir. »

Fin de la carrière de la grande Maria Sharapova