Dans un match rempli de rebondissements, interrompu deux fois par la pluie au deuxième set et lors duquel elle a requis des soins médicaux, la Canadienne Bianca Andreescu s'est inclinée 6-7 (5), 6-4, 6-1 face à la Tunisienne Ons Jabeur en troisième ronde de l'Omnium de tennis Banque Nationale jeudi soir.

Deuxième tête de série du tournoi, Andreescu livrait un match de qualité contre une rivale coriace lorsqu'elle s'est blessée au pied gauche, déjà mal en point, en tentant un coup droit de plusieurs mètres derrière la ligne de fond, lors du huitième jeu du deuxième set.

En se laissant choir au sol, Andreescu s'est aussitôt agrippée l'extrémité du pied gauche, le même pour lequel elle avait demandé des soins médicaux entre les première et deuxième manches.

Jabeur s'est alors précipitée vers la Canadienne pour s'enquérir de son état, avant qu'Andreescu ne se dirige vers son banc, visiblement dépitée et inquiète.

À ce moment de l'affrontement, Andreescu avait le premier set en banque et tirait de l'arrière 3-4 au deuxième set, mais à service égal.

La Canadienne est revenue sur le terrain et a réussi à gagner son service pour égaler le score.

Jabeur a répliqué en remportant son service à son tour et en récoltant un bris pour forcer la tenue d'un set décisif.

Andreescu, qui paraissait incommodée, a perdu les trois premiers jeux de la troisième manche et n'a jamais pu combler le recul. Après deux sets qui ont duré près de deux heures, au total, la troisième manche n'a duré que 30 minutes.

Avant les ennuis médicaux d'Andreescu, le duel avait été interrompu pendant une heure, pendant le cinquième jeu de la deuxième manche à cause de la pluie.

Championne en titre après son triomphe en 2019 à Toronto, Andreescu était la dernière Canadienne en lice dans le tableau du simple féminin à Montréal.

Quant à Jabeur, elle affrontera Jessica Pegula qui a vaincu en fin de soirée sa compatriote américaine Danielle Collins par la marque de 6-4, 3-6 et 7-5.

Échanges spectaculaires

Avant que le mauvais temps n'arrive, les 4200 spectateurs réunis dans les gradins du court central, incluant plusieurs membres de la communauté tunisienne, ont eu droit à du jeu divertissant.

Andreescu a été la première à s'imposer. Elle a gagné huit des 11 premiers points de l'affrontement et inscrit le premier bris du match, dès le deuxième jeu.

Mais contrairement à mercredi face à Daria Kasatkina, contre laquelle elle avait concédé les cinq premiers jeux, Jabeur n'a pas mis de temps pour revenir dans le match.

Elle a récupéré ce bris dès le jeu suivant et en a obtenu un deuxième lors du cinquième jeu, en route vers une avance de 4-2.

Jabeur a maintenu son avantage jusqu'au 10e jeu, lors duquel elle servait avec une avance de 5-4. Soudainement erratique, la Tunisienne a commis une double faute et trois erreurs directes, permettant à Andreescu de ramener le match à service égal.

Au bris d'égalité, Andreescu n'a eu besoin que d'un seul mini-bris, obtenu sur le deuxième point, pour remporter la manche initiale.

Le rêve prend fin contre Sabalenka pour Marino

Quand elle a obtenu son invitation pour le tableau principal du simple féminin de l'Omnium de tennis Banque Nationale, Rebecca Marino voyait là une opportunité de gravir des échelons au classement mondial et de montrer qu'elle peut tenir tête à l'élite de son sport. Malgré sa défaite en troisième ronde jeudi après-midi, la Torontoise de 30 ans avait le sentiment qu'elle avait atteint ces deux cibles.

Le parcours de rêve de Marino prend fin

La belle aventure de Marino à Montréal a pris fin de façon expéditive lorsqu'elle s'est inclinée 6-1, 6-3, en 59 minutes, face à la Biélorusse Aryna Sabalenka sur le court central du stade IGA.

« Elle a frappé la balle avec force dès le premier point. Elle ne m'a pas donné beaucoup de marge de manoeuvre. Très impressionnant. Pour ça, je lui lève mon chapeau. J'ai fait de mon mieux pour revenir dans le match", a analysé Marino lors de sa visioconférence avec les journalistes en fin d'après-midi.

« Oui, je suis un peu déçue avec (le résultat) aujourd'hui. Mais dans l'ensemble, si je regarde le portrait global de la semaine, je pense qu'il y a beaucoup de points positifs à soutirer de cette expérience et je suis vraiment fière de moi. »

Troisième joueuse mondiale et favorite du tournoi, Sabalenka savait très bien qu'elle affrontait une rivale qui était perçue comme la négligée, mais qui allait jouer devant un public qui allait l'appuyer.

Aussi, la Biélorusse de 23 ans avait vu comment Marino était venue de l'arrière pour éliminer Paula Badosa mercredi. Pour Sabalenka, ce match pouvait présenter un risque.

« Elle n'avait rien à perdre aujourd'hui. La foule l'appuyait. Elle était en bonne forme et dans un bon état d'esprit. J'ai essayé de ne lui donner aucune opportunité de revenir dans le match ou de me mettre de la pression. J'ai été combative du début à la fin. Oui, c'est dangereux de faire face à une joueuse qui n'a rien à perdre », a déclaré Sabalenka, en visioconférence.

Grâce à ses performances cette semaine, Marino devrait grimper jusqu'au 175e rang du classement de la WTA, après avoir amorcé le tournoi au 220e échelon.

Dans son esprit, ses victoires consécutives contre des joueuses du top-40 - Madison Keys lundi et Badosa - représentent les points marquants de sa semaine.

« Quand j'ai su que je serais du tableau principal, je voulais profiter au maximum de cette opportunité. L'identité de l'adversaire n'avait pas d'importance. Je voulais tout laisser sur le court, faire de mon mieux », a précisé Marino.

« Dans mon coeur, j'ai le sentiment que je peux me battre avec ces joueuses, que j'ai ma place à ce niveau. Je pense que les résultats tendent à confirmer cette confiance en moi que je possède. C'est juste qu'il faut un peu de temps pour grimper (au classement). »

Autre lent départ

Tout comme face à Badosa, Marino n'a jamais été dans le coup lors du premier set, qui n'a duré que 25 minutes. Elle a concédé les huit premiers points du match et les cinq premiers jeux de l'affrontement.

À son service, Sabalenka n'a laissé que des miettes à Marino lors de cette première manche.

« Sincèrement, je ne sais pas ce qui s'est produit lors des premiers sets de ces deux matchs. Mon but était de commencer avec autorité, mais ça n'est pas arrivé. Hier (mercredi), je pense que c'était de la nervosité. Aujourd'hui, c'était davantage Sabalenka qui s'est lancée en attaque dès le premier point. Je dirais que les raisons et les sensations ont été différentes », a décrit Marino.

La bataille a été plus serrée en deuxième manche jusqu'à ce que Sabalenka n'inscrive le premier bris du set pour se donner une avance de 4-3.

Elle a mis fin à l'affrontement deux jeux plus tard, à sa deuxième balle de match, grâce à un revers en croisé sur lequel Marino n'a pas réagi.

En après-midi, sur un court secondaire, Marino a retrouvé Sabalenka en deuxième ronde du double. Après avoir mené 5-3 au premier set, Marino et la Québécoise Leylah Fernandez ont baissé pavillon 7-6 (4), 6-2 face à Sabalenka et à la Belge Élise Mertens, premières têtes de série.

En quarts de finale, Sabalenka et Mertens retrouveront le tandem formé de la Canadienne Gabriela Dabrowski et la Brésilienne Luisa Stefani, qui ont battu le duo composé de l'Américaine Emina Bektas et de la Britannique Tara Moore, 7-5, 6-2.

Duel de Biélorusses

En quarts de finale du simple, Sabalenka affrontera sa compatriote Victoria Azarenka, huitième tête de série, qui a éliminé la Grecque Maria Sakkari, classée 11e, 6-4, 3-6, 7-6 (2) au terme d'un duel de haut niveau qui a duré 2h36 minutes.

Azarenka a gagné les quatre premiers points du bris d'égalité, aidée par autant d'erreurs de sa rivale. Un revers en croisé de Sakkari dans le corridor du double a confirmé la victoire d'Azarenka.

Dans un autre match de troisième ronde, l'Espagnole Sara Sorribes Tormo a vaincu la Tchèque Katerina Siniakova 6-7 (4), 6-0, 6-3. En quarts de finale, elle croisera le fer avec une autre Tchèque, Karolina Pliskova, quatrième tête de série, qui a battu l'Américaine Amanda Anisimova 6-1, 7-6 (8).

Par ailleurs, l'Américaine Cori Gauff a obtenu son laissez-passer pour les quarts de finale à la suite du forfait de la Britannique Johanna Konta en raison d'une blessure au genou gauche.

Vendredi en quarts de finale, Gauff aura rendez-vous avec l'Italienne Camila Giorgi, qui a surpris la Tchèque Petra Kvitova, septième tête de série, en deux manches identiques de 6-4.