TURIN (AFP) - Il n'y aura eu finalement qu'un seul cas de dopage, celui de la Russe Olga Pyleva, pendant les Jeux olympiques de Turin, mais c'est l'"Affaire Mayer" des biathlètes et fondeurs autrichiens qui a marqué la quinzaine et pourrait coûter à l'Autriche les JO de 2014.

Rappel des faits: le samedi 18 février, entre 22h00 et 23h30, un raid des carabiniers italiens dans les résidences privées de fondeurs et biathlètes autrichiens sur les sites de San Sicario et Pragelato est mené parallèlement à des contrôles antidopage.

Le Comité international olympique (CIO) explique avoir agi sur la foi d'informations de l'Agence mondiale antidopage (AMA) indiquant la présence dans une résidence de San Sicario de l'entraîneur autrichien Walter Mayer, banni des JO jusqu'en 2010 pour son implication dans une affaire de transfusion sanguine quatre ans plus tôt à Salt Lake City.

Six fondeurs et quatre biathlètes autrichiens ont subi des tests urinaires, qui se révèleront, une semaine plus tard, tous négatifs.

Fuite

Mayer, en fuite, est mis en examen pour violation de la loi italienne antidopage, licencié par sa Fédération, arrêté par la police autrichienne à son retour au pays en tentant de forcer un barrage et finalement interné dans un hôpital psychiatrique de Klagenfurt (Carinthie).

Deux biathlètes, Wolfgang Perner et Wolfgang Rottman, sont exclus de leur délégation olympique par le Comité olympique autrichien (ÖOC) pour avoir quitté les JO sans autorisation.

L'affaire est exemplaire: une sanction prise par le CIO n'a pas été appliquée par un Comité national, celui de l'Autriche, qui ne pouvait pas ignorer la présence de Mayer en Italie.

Les responsables sportifs autrichiens se rejettent d'ailleurs la responsabilité. L'affaire fait du mal à la candidature de Salzbourg, ville en lice pour l'organisation des jeux d'hiver de 2014.

Justice

Désormais, la justice italienne poursuit ses investigations, car la police a saisi du matériel de transfusion. "Le procès pourrait se tenir d'ici cinq à six mois", selon un des magistrats instructeurs.

Le CIO ne lâche pas l'affaire et a quant à lui diligenté des tests sanguins de recherche d'EPO.

A côté de cette saga, le cas de la Russe Olga Pyleva, 30 ans, vice-championne olympique du 15 km en biathlon, exclue des Jeux et privée de sa médaille après avoir été convaincue de dopage au carphédon, paraît presque banal.

La biathlète russe aura été la première et la seule athlète contrôlée positive pendant la durée des Jeux de Turin.

Deux autres athlètes avaient été exclus avant la compétition: l'Américain Zach Lund (skeleton) et le Brésilien Armando dos Santos (bob à 4). Mais Lund et Dos Santos avaient été contrôlés positifs avant les Jeux de Turin, en novembre 2005 pour l'Américain et en janvier pour le Brésilien.

Lors des JO de Turin, 1200 tests ont été diligentés par le CI0, soit 72 % de plus qu'à Salt Lake City. Il y a eu 838 tests urinaires et 362 tests sanguins, ces derniers introduits pour la première fois aux Jeux d'hiver.