La Ligue nationale A de hockey en Suisse regorge de joueurs qui ont, un jour ou l’autre, porté les couleurs d’une formation de la LNH. Certains viennent y terminer leur carrière alors que d’autres espèrent pouvoir la relancer. Au sein de l’équipe de Zug, deux coéquipiers ont connu des parcours complètement différents, mais ils partagent, probablement, sans le savoir, un point en commun. Tous les deux, chacun à leur époque, ont vécu l’euphorie du succès sous les couleurs du Canadien de Montréal.

Glen Metropolit n’a pas à chercher bien loin dans sa mémoire quand on lui demande à quelle période il a vécu les plus beaux moments de sa carrière. Le numéro 50 du HC Zug se considère choyé d’avoir porté le maillot tricolore la saison dernière. « Quand l’équipe gagne, Montréal est le meilleur endroit où jouer au hockey, affirme d’emblée Metropolit. Aucune autre ville, ni pays ne compte sur des partisans autant engagés dans les succès de leur équipe. »



Ce joueur originaire de Toronto en Ontario sait pourtant de quoi il parle. N’ayant jamais été repêché, Metropolit dispute sa 17e saison dans le hockey professionnel pendant lesquelles il a porté les couleurs de 16 équipes différentes : Atlanta (IHL), Nashville (ECHL), Pensacola (ECHL), Québec (IHL), Grand Rapids (IHL), Washington, Portland (AHL), Tampa Bay, Helsinki (Finlande), Lugano (Suisse), Atlanta, St-Louis, Boston, Philadelphie, Montréal et Zug (Suisse). Même s’il espère toujours un appel d’une formation de la LNH, Metropolit affirme que, cette fois, la Suisse est possiblement sa dernière destination. « Le choix de poursuivre ma carrière à Zug a été principalement influencé par ma famille et je ne regrette pas du tout ma décision, confirme ce père de deux jeunes filles. Ici, j’ai une stabilité et une qualité de vie que je ne pourrais avoir dans la LNH ou la KHL en Russie. »

Metropolit avait pourtant l’occasion de poursuivre sa carrière dans le circuit Bettman. À la suite d’une surprenante performance en séries éliminatoires, le Canadien de Montréal ne lui a pas offert de contrat pour la présente saison, mais d’autres équipes étaient intéressées à ses services. « C’est certain que j’espérais une offre du Canadien, mais je comprends très bien qu’ils ont préféré laisser la place à de jeunes joueurs, ajoute-t-il. Mon agent a ensuite reçu des appels de certains directeurs généraux, mais rien de plus d’un an. J’ai pensé à mes filles et j’ai décidé que je ne voulais pas déménager de nouveau et risquer un échange à la date limite des transactions. » Entre la Russie et la Suisse, le choix n’a pas été difficile. Dans le royaume du fromage, les salaires sont légèrement inférieurs, mais Zurich n’est pas la Sibérie. Metropolit est donc sous contrat pour un an plus une année d’option avec Zug et se voit très bien terminer sa carrière ici. « Pour ma famille, la qualité de vie est incroyable en Suisse, termine-t-il. Naturellement, je vais offrir mes services aux équipes de la LNH à la fin de la saison, mais je serais très heureux de terminer ma carrière ici. »

Parti pour un an, il a maintenant la nationalité.

Un autre joueur de l’équipe de Zug a déjà porté les couleurs du Canadien et a, lui aussi, connu l’euphorie de la victoire à Montréal. Paul DiPietro amorçait sa carrière en 1993 lorsqu’il a remporté la coupe Stanley face au Kings de Los Angeles. La suite de son parcours dans la LNH n’est pas aussi rose. Incapable de se tailler un poste régulier avec le tricolore, il se promène entre différents équipes pendant 4 ans, sans beaucoup plus de succès. C’est alors que vient l’appel de la Suisse et plus précisément Ambri-Piotta qui lui offre un contrat d’un an. Pour DiPietro, il s’agit d’une belle opportunité afin de retrouver sa confiance et de revenir plus fort en Amérique du Nord. « Dans ma tête, c’était clair que je partais vivre une belle expérience d’un an, confirme le numéro 55. Treize ans plus tard, je joue encore au hockey professionnel en Suisse, j’ai marié une Suissesse et je fais partie de l’équipe nationale suisse. Qui l’eût cru. » Agé de 40 ans, Dipietro est conscient que sa carrière tire à sa fin, mais il n’est pas prêt d’accrocher les patins. Il prend un match à la fois et va jouer au hockey jusqu’à ce que son corps ou la direction de l’équipe en décide autrement. En terminant l’entrevue, Dipietro a affirmé être très heureux de sa carrière en Suisse, mais jamais il n’oubliera le moment où il a soulevé la coupe Stanley.