Montréal - Chez les Roberge, le judo est une affaire de famille, c'est bien connu. Leur présence aux Jeux olympiques le sera aussi de plus en plus puisque, dans deux semaines, Catherine Roberge deviendra la troisième de la célèbre famille de Beauport à participer au rendez-vous olympique.

Âgée de 22 ans, Catherine est la cadette d'une famille de six enfants, la cinquième à pratiquer le judo, la quatrième à faire partie de l'équipe nationale et la troisième à prendre part aux Jeux olympiques, après Patrick, en 1992, et Sophie, en 2000.

Tout un palmarès familial! Mais Catherine deviendra-t-elle la première à revenir à la maison avec une médaille au cou?

« Je le souhaite, mais, pour l'instant, j'ai des objectifs plus modestes, a-t-elle avoué. Je veux terminer parmi les sept premières. Mais, selon le déroulement de ma journée, je pourrais bien y aller pour une médaille. Pour cela, il faudra que tout ce que j'ai acquis comme expérience au cours des dernières années soit bien utilisé cette journée-là. Je devrai être au sommet de ma forme physique, de même que sur les plans psychologique, technique et tactique. Il ne faut pas oublier que j'en serai à mes premiers Jeux et que j'y vais pour acquérir de l'expérience. Donc, finir parmi les sept premières serait déjà très satisfaisant. »

Pour acquérir de l'expérience olympique? Elle se voit donc participer aux Jeux de Pékin en 2008?

« C'est sûr et certain que les Jeux de 2008 font partie de mon plan de carrière. Si je ne gagnais pas de médaille à ces Jeux-là, j'irais fort probablement à ceux de 2012. Après cela, à 30 ans, le temps sera venu de passer à autre chose », a lancé en riant la judoka, qui oeuvre chez les moins de 70 kg.

Un élément déclencheur à 10 ans

Catherine admet d'emblée que la présence de son frère Patrick aux Jeux de Barcelone, en 1992, a été l'élément déclencheur de son rêve olympique.

« Je n'avais que 10 ans à l'époque. J'étais à Barcelone, en 1992, et je peux dire que c'est ce qui m'a poussée à faire du judo aussi sérieusement que j'en fais aujourd'hui et qui m'a donné la détermination de participer aux Jeux olympiques. Quand j'ai vu l'émotion et l'excitation que les Jeux procuraient, je me suis dit : " Moi aussi, je veux vivre cela un jour! " »

Celle qui est membre de l'équipe nationale depuis 1999 est également reconnaissante des améliorations apportées au financement des athlètes.

« J'ai été choyée dans la vie. Je suis arrivée à une époque où les choses sont un peu plus faciles en judo. Le nouveau système de brevet nous permet de nous concentrer sur notre sport, sans avoir trop de problèmes financiers. Par exemple, au cours de la dernière année, j'ai été partie de la maison pendant environ huit mois, afin de me préparer et de me qualifier pour les Jeux olympiques. Ces voyages auraient presque été impossibles il y a quelques années. Les choses étaient bien différentes du temps de mes frères (Patrick et Maxime) et de ma soeur (Sophie). Pour "survivre", ils ont dû travailler, tout en pratiquant du judo de haut niveau et en poursuivant leurs études. Honnêtement, je ne sais pas comment ils ont fait! Pendant un an, j'ai essayé de faire du judo et de mener des études à temps plein et cela a été désastreux, a confié Catherine, qui aimerait bien entreprendre l'étude de l'allemand à l'université, après les Jeux d'Athènes.

« J'ai toujours été attiré par les langues. À un moment donné, j'ai voulu apprendre le japonais, mais c'est bien trop difficile! J'ai passé un mois au Japon et je crois que je n'ai appris que huit mots, a-t-elle lancé en riant. Je vais commencer avec l'allemand et tenter d'apprendre l'espagnol par la suite. Éventuellement, j'aimerais bien travailler dans une ambassade à l'étranger et le fait de parler plusieurs langues ne me nuirait certainement pas.

« C'est également un autre aspect positif des changements survenus au fil des ans. Mon brevet, en tant qu'athlète de haut niveau, me permet d'accumuler des années d'études universitaires payées. Je pense que je pourrais probablement me rendre jusqu'à la maîtrise sans avoir à trop débourser d'argent. Car il ne faut pas se le cacher : nous ne faisons pas du judo pour l'argent, mais pour gagner des médailles. Vous pouvez même en parler à Nicolas (Gill). Donc, si tu termines ta carrière de judoka à 30 ans et qu'en plus, tu es endetté de 25 ou 30 00$ en raison de tes études, ta vie sur le marché du travail commence assez difficilement. Heureusement, ce n'est plus le cas », a-t-elle conclu.

Pour l'instant, Catherine Roberge n'a pas à se soucier de son plan de carrière, ni des ses études à venir. Elle peut se concentrer sur son entraînement afin de mettre le plus d'adversaires possibles au tapis, lors de sa compétition olympique, qui se déroulera le 18 août.