PARIS (AFP) - Jean-François Lamour s'est prononcé vendredi pour le report par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de l'examen du cas du cycliste américain Floyd Landis, précisant parler en tant que N.2 de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et non de ministre français des sports.

"C'est plus sage d'attendre l'audition de Landis (contrôlé positif à la testostérone durant le Tour de France 2006 qu'il a remporté) par l'USADA" (l'agence antidopage américaine), a estimé le vice-président de l'AMA. "Ce n'est pas un conseil, c'est un avis. Il est plus productif de se concentrer sur l'audition américaine (prévue en mars) plutôt que de maintenir une convocation en France où le principal intéressé ne viendra pas."

L'AFLD, organe dont le ministre a rappelé l'indépendance, a invité Landis à s'expliquer sur son contrôle positif le 8 février prochain. L'Agence française n'a les moyens que de l'empêcher de courir sur le sol français. Seule l'USADA peut le suspendre.

La semaine dernière, Richard Pound, président de l'AMA, avait demandé à l'AFLD de surseoir à la procédure concernant Landis, invoquant une affaire de prééminence des juridictions.

L'AFLD avait indiqué que, seul son collège étant souverain pour interrompre la procédure, une décision serait prise le 8 février, date de sa prochaine réunion. Landis, qui prépare sa défense devant l'USADA, devrait y être représenté par l'un de ses avocats.

M. Lamour a par ailleurs jugé "gênant" que le Tour de France 2007 se déroule sans que le palmarès de l'édition 2006 ne soit établi. "Mais ce pauvre Tour de France, il en a subi tellement!", a-t-il ajouté, en référence notamment à la rafle de la police espagnole, l'opération Puerto, qui avait débouché sur l'interdiction de départ de plusieurs stars du peloton, la veille du départ de la Grande Boucle 2006.

Le ministre français s'est par ailleurs félicité des récents propos de Pat McQuaid, président de l'UCI: "C'est la première fois que j'entends un président de l'UCI dire qu'il y a le feu", a dit M. Lamour. Vendredi dernier, M. McQuaid avait exprimé ses craintes sur l'avenir olympique du cyclisme en raison de la multiplication des affaires de dopage.