PARIS (AFP) - Le coureur australien Baden Cooke, membre de la formation cycliste fdjeux.com, a été suspecté lundi de s'être injecté des amphétamines (stimulant) par le quotidien français Le Monde, qui publie la retranscription d'une écoute téléphonique.

Par l'intermédiaire de son avocat, le coureur, 25 ans, vainqueur en 2003 du classement par points et d'une étape du Tour de France, a immédiatement démenti et annoncé qu'il allait poursuivre le journal en justice.

Le quotidien (daté de mardi 13 avril) rapporte des extraits de procès-verbaux de conversations enregistrées en septembre 2001 par la police entre Philippe Boyer, un ex-coureur sur piste français condamné en 2002 à un an de prison pour trafic de stupéfiants, et une interlocutrice prénommée Sandrine, présentée comme l'amie du coureur à l'époque des faits.

Aucun des propos rapportés n'établit un lien entre la prise d'amphétamines (substances interdites par le code antidopage) et l'activité sportive de Baden Cooke. Ils évoquent plutôt un usage festif.

Sandrine informe Philippe Boyer que le coureur a été pris de malaise après s'être injecté "la deuxième seringue". "Il a des flashes dans les yeux et il tremble comme un dingue", explique-t-elle.

Dans un placard

Après avoir appelé un médecin malgré l'avis contraire de Philippe Boyer, elle l'informe avoir déclaré au praticien qu'elle et son ami s'étaient "injecté des amphétamines pour sortir". En précisant n'avoir pas donné de nom.

"Je conteste absolument les faits allégués ainsi que les insinuations qui feraient de moi un toxicomane", a réagi le coureur dans un communiqué transmis par son avocat Me Jean-Marc Allery. "Je suis contraint de poursuivre immédiatement ce journal en justice", a-t-il annoncé.

Philippe Boyer, cité par Le Monde, a pour sa part confirmé: "Baden Cooke m'avait été présenté par une connaissance commune, Sandrine, qui était à l'époque son amie. Il voulait des amphétamines et Sandrine lui avait dit que je pouvais lui en procurer".

Sur le malaise dont a souffert le coureur, Boyer explique qu'il "s'était injecté en intraveineuse des amphétamines qui avaient mal vieilli dans un placard".

Sa conversation téléphonique avait été enregistrée dans le cadre d'une enquête ouverte par le tribunal de Fontainebleau (région parisienne), après le décès en course en septembre 1998 d'un jeune coureur amateur. L'autopsie du corps avait révélé une présence massive de corticoïdes (anti-douleur).