LA ROCHE-SUR-YON, France – Un an après son exclusion, Peter Sagan revient par la grande porte dans le Tour de France dont il est l'une des attractions majeures, au moins durant les étapes de plaine, et l'inévitable favori pour le maillot vert.

Le Slovaque est impatient. À sa façon toujours spectaculaire, puisqu'il a twitté la semaine passée : « Bora annonce notre équipe pour le Tour. Je ne peux attendre dix jours avant le grand départ, donc je prends un raccourci pour aller plus vite vers la Vendée. » Sur la vidéo accompagnant le message, il dévale des escalier sur son VTT!

C'est en champion du monde que Sagan reprend ses habitudes dans la Grande Boucle. Vainqueur de la course arc-en-ciel en 2015 et 2016, il a renouvelé son bail au début de l'automne 2017 dans le port norvégien de Bergen, son principal succès de la saison passée.

Cette année, Sagan a pris de l'avance. Il a gagné avec brio Paris-Roubaix, la deuxième grande classique à son palmarès, et a comptabilisé 5 victoires. De quoi voir la vie en vert avant de sprinter de nouveau et viser le maillot de la même couleur qui lui colle à la peau depuis 2012 hormis l'exception 2017 (avec 8 victoires d'étapes en sus).

L'exception? C'est l'exclusion prononcée l'an dernier à Vittel à son encontre pour avoir provoqué la chute du Britannique Mark Cavendish dans le sprint d'arrivée. Sagan, qui s'était excusé dans un premier temps, avait rejeté toute faute intentionnelle. Quelques mois plus tard, il avait obtenu gain de cause auprès de l'Union cycliste internationale (UCI).

La sensation Bernal

Si d'autres sprinteurs ont dominé les sprints lors des éditions précédentes, Sagan est le plus constant, le plus complet aussi dès lors qu'il parvient à marquer des points dans les étapes vallonnées. L'Australien Michael Matthews, qui a assuré l'intérim l'an dernier, est lui aussi apte à scorer sur les étapes intermédiaires.

Dans le classement de la montagne, Warren Barguil, le lauréat 2017, annonce privilégier la victoire d'étape (« lever les bras, c'est une émotion particulière! », a-t-il rappelé jeudi). Mais, en étant offensif dans les Alpes et les Pyrénées, il figure parmi les candidats évidents au trophée comme son prédécesseur au palmarès, le Polonais Rafal Majka.

À moins qu'un jeune Colombien quasi-inconnu voici douze mois imite Nairo Quintana, qui avait ramené pour ses débuts en 2013 les maillots à pois (meilleur grimpeur) et blanc (meilleur jeune). Egan Bernal, le benjamin des concurrents du Tour (21 ans) devant le Français David Gaudu, a fait sensation depuis le début de la saison.

Sa présence dans l'équipe Sky, aux côtés de Chris Froome, peut s'avérer un avantage majeur... ou un handicap en raison du rôle d'équipier qui l'attend en montagne.