Les nominations de Danny Maciocia et  Mario Cecchini à la tête des Alouettes de Montréal sont une bonne nouvelle. Ces deux personnes étaient d'ailleurs pressenties depuis longtemps déjà.

D'ailleurs, Maciocia a déclaré que ça faisait 18 ans qu'il attendait ce moment. Quant à Cecchini, il a mentionné que ça faisait dix ans qu'il attendait cette chance. Ces deux hommes, chacun dans son domaine, observaient les Alouettes de loin. On constate que ces deux personnes sont heureuses d'être là où elles se trouvent et elles débordent de motivation.

Il était important aussi  que ce soient des Québécois qui occupent ces deux postes compte tenu des origines ontariennes des nouveaux propriétaires Gary Stern et Sid Spiegel. Il était important d'avoir des gens locaux. Maciocia  sera responsable du côté football alors que Cecchini devra créer des liens avec la communauté et avec le monde des affaires, qu'il connait déjà bien.

Maciocia est une bonne tête de football. Un gars de Montréal qui souhaitait occuper ce poste. Ces deux messieurs ont beaucoup de défis devant eux. Ils vont constater que la saison 2020 arrive vite, mais je crois qu'ils ont les compétences pour occuper ces postes.

Maciocia a 52 ans et il a déclaré qu'il est prêt pour occuper les fonctions de directeur général. J'ai tendance à être d'accord avec lui. Il a lui-même avoué qu'il n'aurait peut-être pas été vraiment prêt si on lui avait offert ce poste plus jeune. Il a voyagé en allant faire du football à Edmonton où il a testé son amour pour son sport. Il a eu les mêmes responsabilités avec les Eskimos et il faut bien se l'avouer, les choses n'ont pas très bien tournées pour lui. Je crois toutefois qu'il a appris. On tire toujours des leçons dans les bonnes comme dans les mauvaises expériences.

Il a aussi une expérience de gestionnaire avec les  Carabins de Montréal au niveau universitaire, ce qui fait qu'il arrive chez les Alouettes plus mature et plus expérimenté. J'ai l'impression qu'il aura un regard plus sage sur ce qui se passe. Il mérite vraiment cette deuxième chance dans la LCF.

Maciocia est le premier à le dire, il a du pain sur la planche comme se bâtir un réseau de dépisteur au niveau américain. Ce sera son plus gros défi, je pense. Il a déjà des candidats en lice pour l'aider dans cette tâche. Il devra faire le tour des différents matchs d'étoiles ou des Bowls au sud de la frontière en plus de tenir des camps d'évaluation pour dénicher du nouveau talent.

Maciocia ne se retrouve pas dans une situation facile. Ça fait des mois que nous disons que cette équipe est en retard. L'arrivée de propriétaires et d'une direction aurait dû se faire à la fin de la dernière saison. Ce retard de quelques semaines sur les autres équipes parait. Il devra y avoir des embauches rapides, mais je pense que c'est possible de bien faire les choses. Le succès et la popularité de cette formation reposeront sur les victoires. Il faut donc poursuivre sur la lancée de l'an dernier. Le nouveau DG a identifié des lacunes à corriger et je m'attends à ce qu'il le fasse dans les prochaines semaines.

 Les nouveaux propriétaires se devaient de s'entourer de gens de qualité. Maintenant que c'est fait, c'est aux nouveaux à s'entourer, à leur tour, de personnes de qualité.

Maciocia tient à ce que la ligne défensive soit améliorée. Cette unité a été une grande faiblesse chez les Alouettes en 2019. Dans une ligue de passeurs, on se doit d'être capable de protéger notre quart comme il faut être en mesure de pourchasser le quart adverse.  Le nouveau patron devra dénicher de nouveaux jeunes Américains qui peuvent à la fois rendre de précieux services et qui ne coutent pas très cher.

Joueurs autonomes

Les Alouettes, malgré les contraintes de temps, n'ont pas le choix d'être prêts pour l'ouverture des joueurs autonomes dans moins d'un mois. C'est important d'être prêt à faire face à la musique le 11 février parce qu'historiquement, il y a beaucoup de mouvements de personnel dans la LCF.

Cette période est névralgique pour les succès d'une équipe. L'an dernier, les Alouettes ont eu du succès sur le terrain en raison de leur bon travail lors de l'autonomie. On n'a qu'à penser aux signatures de Patrick Levels et de Tommie Campbell notamment.

Mais vous savez, on ne cesse de répéter que les Alouettes sont en retard, mais d'un autre côté, il faut savoir qu'un gars comme Maciocia analyse l'équipe depuis des semaines déjà parce que son nom était associé à plusieurs groupes depuis un certain temps. Ça veut dire qu'il avait déjà  commencé à regarder la formation. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il a commencé à faire ses devoirs.

Je pense que Montréal peut être une destination intéressante pour un joueur autonome. Plusieurs aimeraient jouer sous les ordres de  Khari Jones. Montréal est une ville fort intéressante pour un athlète et l'on sent ce vent de fraicheur qui souffle sur l'organisation.

Mario Cecchini est là pour les affaires, pas pour challenger

Cecchini est en poste pour administrer les Alouettes et non pas pour challenger son nouveau directeur général. Il n'a pas été embauché pour ça et il n'a pas les compétences pour le faire.

Il y a plusieurs années, Larry Smith pouvait le faire dans une certaine mesure,  car au moment où il était président des Alouettes, ça faisait des années qu'il ne jouait plus et ça faisait aussi des années qu'il oeuvrait dans le monde des affaires. Les systèmes de jeux qu'il avait connus étaient nettement différents de ceux qui étaient employés. Même moi, je pourrais peut-être challenger Maciocia, mais les systèmes ont tellement changé depuis dix ans que j'aurais du mal à le faire.

Un président veut que son DG soit son expert en football. Cecchini est en fonction pour vendre le club, pour vendre des loges et pour tisser des liens avec la communauté d'affaires. Bien sûr que les deux hommes peuvent discuter football, mais je ne pense pas que le président puisse aller dans les détails du jeu comme un expert ou un entraîneur pourrait le faire pour défier Maciocia. Ceci étant dit, ça ne me pose aucun problème.

L'un de ses grands dossiers sera une éventuelle construction d'un centre d'entraînement. Il a parlé d'une réalisation possible d'ici 24 mois, ce qui est assez rapide. C'est un objectif  pour lui de réunir en un même lieu l'organisation, la direction et les joueurs. C'est un gros mandat qui l'attend.

Les nouveaux propriétaires l'ont promis alors on s'attend à ce que ça se réalise.

*propos recueillis par Robert Latendresse