Trop de facteurs pour ne pas s'associer à long terme avec le Canadien
Canadiens jeudi, 17 sept. 2020. 14:07 jeudi, 12 déc. 2024. 03:34MONTRÉAL – La famille du père de Joel Edmundson est francophone et elle a toujours supporté le Canadien. Quand l’imposant défenseur a appris que la formation montréalaise venait de procéder à son acquisition, ça devenait un facteur de plus pour renoncer à son autonomie.
L’histoire est charmante, mais bien d’autres arguments ont aussi aidé à le convaincre. Depuis trois ans, il passe ses étés à Kelowna où il côtoie régulièrement Shea Weber et Carey Price.
« Durant les trois derniers étés, j’ai vu Carey et Shea assez régulièrement surtout autour de la patinoire. Ils m’ont toujours raconté de belles choses à propos de Montréal », a déclaré Edmundson dans une conférence téléphonique avec quelques journalistes jeudi.
« Je suis très excité de me joindre à l’équipe même si je ne m’en attendais pas du tout. Toute la famille de mon père adore le Canadien. Ce n’est pas juste un rêve qui se concrétise pour moi, mais également pour cette partie de ma famille. Je sais que mon père est emballé présentement », a-t-il ajouté.
À lire également
Le directeur général Marc Bergevin lui faisait aussi miroiter l’idée de compléter le deuxième duo de la brigade défensive à la gauche de Jeff Petry, un atout de taille.
Comme si ce n’était pas assez, le CH était prêt à s’engager avec lui pendant quatre saisons pour 14 millions. Dans un contexte de plafond salarial qui ne sera pas rehaussé, il n’en fallait pas davantage pour qu’il appose sa signature à ce contrat.
« J’ai parlé avec Berg après la transaction. C’était bref et l’objectif était avant tout d’en arriver à un contrat. On a pu faire ça en quelques jours et j’en suis heureux. On m’a parlé de jouer avec Petry derrière Shea et Ben Chiarot, je ne pourrais pas être plus heureux d’un tel scénario », a admis le gaucher de six pieds quatre pouces et 215 livres.
Après avoir accepté deux contrats consécutifs d’une seule saison, Edmundson a tout de même songé à tester l’autonomie de nouveau.
« J’ai réfléchi à cette option. Mais, dès qu’ils ont fait mon acquisition, j’ai compris qu’ils étaient grandement intéressés à mes services. Je voulais me joindre à une équipe qui souhaite miser sur moi. Ça ne faisait que du sens pour moi et ma famille », a exposé l’auteur d’un sommet personnel de 20 points (7 buts et 13 aides) en 2019-2020 avec les Hurricanes de la Caroline.
Ça ne signifie pas que celui qui a soulevé la coupe avec les Blues de St. Louis avait vu venir la transaction. La surprise était au rendez-vous.
« Absolument. J’ai pris quelques jours pour y penser et je suis bien content qu’on ait pu avancer les négociations rapidement. Ça m’enlève un stress des épaules et je ne pourrais pas être plus content », a noté Edmundson qui est originaire du Manitoba.
Si le Canadien ne s’est pas trompé dans ses prévisions, le parcours d’Edmundson devrait emprunter une tangente similaire à celui de Ben Chiarot. D’ailleurs, les deux gauchers toucheront la même moyenne salariale.
Un appel à sa grand-mère francophone
Peu de temps après l’acquisition d’Edmundson, une photo de lui mangeant de la poutine dans la coupe Stanley a rapidement refait surface. Le lien avec le Québec était déjà tracé. Mais ils étaient peu nombreux à connaître l’aspect francophone du côté paternel de sa famille.
« Je suis allé à une école d’immersion française pendant les neuf premières années. Ça fait longtemps que j’ai parlé en français, mais je vais me rattraper. Je suis un peu rouillé présentement, mais je vais appeler ma grand-mère pour m’y replonger. Ils sont tous à Saint-Lazare au Manitoba », a-t-il expliqué.
Edmundson aime la composition du club
Son arrivée affecte directement Brett Kulak qui a manqué de constance avec le Tricolore. Le flanc gauche devrait être patrouillé par Chiarot, Edmundson et Alexander Romanov si son développement s’effectue sans accroc. Kulak sera prêt si l’inverse se produit tout comme Victor Mete. À droite, le portrait ressemble à Weber, Petry et un complément parmi Cale Fleury, Noah Juulsen et Josh Brook.
Edmundson, qui est en mesure de jouer à droite, n’est pas du style à appuyer l’attaque comme bien des défenseurs en vogue, mais le CH devrait compter sur un top-4 très fiable et imposant. De l’avis d’Edmundson, la brigade défensive des Blues a excellé grâce au gabarit des joueurs et à leur mobilité. Il prétend voir que quelque chose de semblable se dessine à Montréal.
Pour ceux qui critiquent ce nouveau geste de Bergevin en s’appuyant sur les statistiques avancées du défenseur, Edmundson répond ceci.
« Je ne porte aucune attention à ça. Les gens disent que j’ai obtenu 20 points parce que j’étais avec une équipe rapide en Caroline, mais le Canadien est aussi rapide et talentueux. Ça ne m’inquiète pas », a réagi celui qui se décrit comme un coéquipier amusant dans le vestiaire.
Une autre de ses réponses vient ajouter un élément à l’équation.
« La pression ne me dérange pas. En fait, je joue bien sous pression. J’ai été en séries très souvent et ça amène de la pression. C’est là que j’ai le mieux joué », a maintenu qui sera une nouvelle ressource pour le désavantage numérique.
Il se voit également comme un membre influent de l’équipe éventuellement surtout que sa bague de la coupe Stanley lui donne de la crédibilité.
« En Caroline, j’étais parmi les plus vieux. J’avais un rôle de meneur et j’ai apprécié ce rôle. Je souhaite être un meneur dans le vestiaire et sur la patinoire », a conclu Edmundson qui a distribué 118 mises en échec la saison dernière.