Guy Lafleur : flamboyant sur et hors de la patinoire
Guy Lafleur vendredi, 22 avr. 2022. 08:11 vendredi, 22 nov. 2024. 11:54Au terme de sa carrière de joueur de hockey, Guy Lafleur est rapidement nommé ambassadeur du Canadien de Montréal. Le Démon blond a représenté l’équipe lors d’innombrables activités publiques et a grandement contribué au succès des nombreuses activités caritatives du Tricolore, notamment le Radio-Téléthon au profit de la Fondation des Canadiens pour l’enfance.
Pendant près de 20 ans, Lafleur a également continué d’épater les amateurs avec ses prouesses sur la glace en prenant part à de nombreux matchs d’anciens dans l’uniforme du Tricolore.
C’est en 2010, à 59 ans, que Guy Lafleur décide définitivement d’accrocher ses patins, au terme d’une tournée d’adieu aux quatre coins du Québec.
« C’était émouvant, ça te prend au cœur. Ça te rappelle de belles années devant cet accueil très chaleureux que j’ai eu lors de tous les matchs durant la tournée », disait-il à l’époque.
Mais ce qui a caractérisé l’après-carrière du Démon blond, c’est son franc-parler. L’ancien numéro 10 n’avait pas la langue dans sa poche et plusieurs de ses déclarations ont défrayé les manchettes. Ç’a commencé rapidement après sa retraite, quand il a écorché Marcel Aubut au sujet des difficultés qu’éprouvaient les Nordiques au milieu des années 90.
Puis dans les années 2000, deux lock-outs ont perturbé les activités de la Ligue nationale de hockey. Lafleur n’a jamais eu peur de critiquer les joueurs qui n’ont pas su se lever, surtout les plus hauts salariés.
Ancienne gloire du Canadien, Lafleur n’a pas non plus hésité à critiquer l’organisation, que ce soit pour son jeu sur la glace autant qu’en lien avec la direction, et particulièrement le laxisme du joueur vedette Alex Kovalev en 2007. Personne n’oubliera ses commentaires au sujet de l’exubérant défenseur P.K. Subban en 2016.
« J’étais avec Yvan Cournoyer dans le passage juste avant la séance d’échauffement, et il parlait très fort, il était super actif, mais je pense qu’il aurait besoin de Ritalin », racontait Lafleur. « Cournoyer me disait, "une chance qu’il ne jouait pas avec nous dans le temps, parce qu’on l’aurait ramassé pas à peu près". Avoir eu un gars flamboyant comme ça dans notre temps, je pense qu’il aurait un coup d’hockey derrière la tête. »
À l’occasion du Centenaire de l’équipe en 2009, l’équipe a dévoilé des statues de quatre de ses légendes. Meilleur pointeur de l’histoire de l’équipe, Guy Lafleur est bien sûr du lot, immortalisé cheveux au vent.
« Être honoré comme ça avec Howie Morenz, Jean Béliveau et Maurice Richard, c’est un peu le rêve d’un jeune qui veut faire carrière dans la Ligue nationale mais qui ne connaît pas ce que l’avenir lui réserve. C’est comme un conte de fées », se réjouissait-il.
En plus de son intronisation au Temple de la renommée du hockey, Lafleur a été admis au Panthéon des sports canadiens en 1996 et a fait partie de la première cuvée du Temple de la LHJMQ, en 1997. En 2019, Lafleur a également été nommé meilleur joueur de l’histoire du circuit junior québécois. La même année, à l’occasion du Centenaire de la LNH, l’ancien joueur du CH a bien sûr été choisi parmi les 100 plus grands joueurs de son histoire.
Les problèmes de santé apparaissent à l’automne 2019. À 68 ans, Lafleur doit d’abord subir un quadruple pontage coronarien en septembre, puis à peine quelques semaines plus tard à la fin novembre, coup de tonnerre, Lafleur est atteint du cancer. Il doit retourner sur la table d’opération cette fois pour se faire retirer le lobe supérieur d’un poumon et pour subir l’ablation des ganglions. Une fois de plus, Lafleur surmonte ce défi. Une fois en rémission, il devient même ambassadeur du Centre hospitalier universitaire de Montréal. Mais moins d’un an plus tard, c’est la récidive. Cette fois, la maladie a eu raison du grand numéro 10.
Véritable héros de toute une génération, Guy Lafleur aura véritablement marqué l’histoire sportive du Québec. Si le Canadien perd l’un de ses plus grands joueurs, et son plus charismatique ambassadeur, les amateurs de hockey pleurent une idole.
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