« Je ne veux pas partir d’ici, mais... »
Canadiens mardi, 9 avr. 2019. 15:46 mardi, 9 avr. 2019. 18:06Faites votre bilan | Les vidéos du bilan 2019
BROSSARD – Charles Hudon veut rester à Montréal, mais il s’est exprimé comme un joueur qui savait déjà qu’il n’y était plus désiré mardi lors du bilan de fin de saison du Canadien.
Étranglé par l’émotion, Hudon est revenu avec difficulté sur une campagne au cours de laquelle il a été laissé de côté pour 50 matchs, dont les 22 derniers du calendrier.
« C’est sûr que ça a été difficile pour moi. Je suis une personne qui veut jouer au hockey, qui veut être sur la patinoire. J’y ai été d’une manière, mais ce n’est pas la manière que je voulais avoir. »
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« J’ai toujours eu confiance en ce que Claude allait prendre comme décision, a poursuivi l’attaquant de 24 ans. C’était lui le coach, c’était lui qui prenait les décisions. Je n’étais pas celui qui était le plus heureux tout le temps, mais ça fait partie de la game. Mon but, c’est juste de jouer et d’être avec mes coéquipiers. »
Hudon vient de conclure la dernière saison d’un pacte de deux ans qui lui rapportait 650 000$ par année. Il est l’un des trois attaquants du Canadien, avec Joel Armia et Artturi Lehkonen, qui seront admissibles à l’autonomie restreinte et à l’arbitrage cet été.
« L’avenir va me le dire, a-t-il répondu quand on lui a demandé s’il pouvait s’imaginer être de retour. Comme je le dis en blague, voulais-tu partir de chez tes parents quand tu étais jeune? Non. C’est la même chose. Je ne veux pas partir d’ici, mais tu ne sais jamais ce qui va arriver. Mon but c’est de jouer pour le Canadien de Montréal et encore aujourd’hui, je fais partie de l’organisation. On verra pour la suite, mais je veux en faire partie encore l’année prochaine. »
Si Hudon n’a pas été en mesure de s’insérer dans l’alignement lors de l’An 1 du processus de rénovation entrepris par Marc Bergevin l’été dernier, il apparaît improbable qu’il puisse accrocher un rôle pour la suite du chantier. On peut spéculer que l’arrivée de Ryan Poehling comblera une place dans le top-9 des attaquants. Qui sait si Nick Suzuki sera en mesure de causer une surprise au prochain camp d’entraînement? Et l’émergence de Jordan Weal, qui pourrait devenir joueur autonome sans compensation, n’aide pas sa cause non plus.
« Je ne sais pas quoi dire à ça, a balbutié Hudon lorsque la forte compétition à l’interne est arrivée dans la conversation. C’est juste l’avenir qui va me le dire. Moi je vais faire ce qu’il faut en sortant d’ici pour être prêt pour le camp d’entraînement. »
Que lui a-t-on dit qu’il devait faire pour améliorer ses chances de jouer de façon régulière dans la Ligue nationale?
« J’ai eu une discussion avec Claude et Marc, on va garder ça entre nous, mais je pense que c’est de revenir plus avec de la hargne, comme j’étais à ma première année et l’année passée. Je pense qu’on met de côté cette année et on verra pour la suite.
Bergevin : « On n’a pas lancé la serviette »
L’orgueil d’Alma est aussi revenu sur la sortie qu’avait faite son agent dans les pages du site The Athletic, en janvier. Le texte qui en avait découlé s’intitulait : « Hudon est prêt pour un changement d’air ».
« Ça fait peut-être trois ans que je regarde la date limite. Des fois il y a des joueurs que tu ne t’attends pas à voir partir qui partent. J’avais les oreilles ouvertes et les yeux aussi, mais mon but c’était de rester ici. Il y a un gros article qui est sorti. Ma demande, c’était juste de jouer au hockey. Je pense que c’était juste pour faire réagir Marc et Claude... »
Hudon a joué 9 des 31 matchs du Canadien après la parution de l’article et tout semble indiquer qu’il n’en jouera plus d’autre avec l’équipe qui l’a repêché en cinquième ronde en 2012. Le directeur général Marc Bergevin assure toutefois que le Québécois n’a pas écoulé sa dernière chance avec le CH.
« Il y a deux ans, quand il avait fait l’équipe, il n’était pas vraiment sur le radar, a rappelé le DG. Il avait eu une année correcte dans la Ligue américaine, il était arrivé au camp d’entraînement où il avait joué sur un trio avec Plekanec et Lehkonen, si je me souviens bien. Il avait eu un très bon camp et il nous avait forcé la main. »
« Claude et moi, on croit encore en Charles. Il a du potentiel. C’était peut-être dur mentalement plus que physiquement pour lui, surtout vers la fin, mais le message pour lui, c’est : " On croit encore en toi. Prends du temps pour toi, va-t’en, repose-toi, recommence à t’entraîner et reviens ave le même désir que tu avais, force moi à prendre la décision ". »
« Non, on n’a pas lancé la serviette avec Charles Hudon. »