Max Pacioretty reste à Montréal et c'est bien correct
Canadiens lundi, 26 févr. 2018. 16:52 mercredi, 27 nov. 2024. 09:29Max Pacioretty et Alex Galchenyuk continueront de porter l’uniforme du Canadien, du moins jusqu’à la fin de la saison. Il s’agit de deux bonnes nouvelles dans les circonstances. Ce sont deux forces de frappe offensives au sein d’une attaque quasi anémique et comme Marc Bergevin n’était pas dans l’obligation d’agir prestement dans le but de renforcer l’équipe en vue des séries, il était préférable qu’il y mette le temps pour faire monter les enchères tout en évitant la possibilité d’une erreur coûteuse. Ce qu’il pourra faire au cours de l’été.
Un peu comme Pierre Dorion à Ottawa, dans le cas d’Erik Karlsson, Bergevin ne pouvait se permettre la moindre erreur en échangeant son meilleur franc-tireur. Les deux directeurs généraux n’ont pas bougé parce qu’ils n’ont pas obtenu la monnaie d’échange qu’ils convoitaient.
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La valeur de Pacioretty est déjà établie tandis que celle de Galchenyuk a considérablement augmenté au cours des deux derniers mois. Il joue avec plus d’entrain, démontre une belle anticipation et de meilleures mains. Les mains, il les avait déjà, mais elles n’étaient pas toujours connectées avec le coeur. L’automne dernier, Bergevin avait fait plusieurs tentatives pour le refiler à une autre formation, mais sa valeur marchande était si basse qu’il n’avait pu compléter la transaction souhaitée. Parions qu’il est aujourd’hui soulagé de ne pas l’avoir fait.
En ce qui concerne Pacioretty, on a dit beaucoup de choses à son sujet pendant que son nom alimentait diverses rumeurs de transactions. On a décortiqué chacune de ses déclarations dans le but de savoir s’il vivait fort bien avec la perspective de poursuivre sa carrière ailleurs. On a conclu, à tort ou à raison, que son langage corporel indiquait qu’il en avait peut-être assez de vivre dans la bouilloire de Montréal. Il ne le dira jamais mais il est bien possible que Pacioretty, un homme tranquille qui n’apprécie pas toujours de vivre sous d’intenses réflecteurs, soit toujours aussi à l’aise dans ses patins de capitaine.
Cette nomination, que les athlètes acceptent toujours avec beaucoup de plaisir et d’honneur, vient avec une bonne part de responsabilités, surtout dans un milieu comme celui de Montréal où le capitaine est souvent appelé à se prononcer sur des sujets qui ne le concernent pas toujours personnellement. Pacioretty est très présent dans le vestiaire. Dans les bons comme dans les mauvais moments, il se présente chaque soir pour répondre à des questions qui se ressemblent souvent.
Ne serait-il pas plus à l’aise s’il n’avait pas ce genre de responsabilité? On n’osera probablement jamais lui retirer cette fonction honorifique pour la confier à un autre joueur, ce qui serait sans doute une première dans l’histoire de cette organisation qui a compté de grands capitaines.
Par ailleurs, Bergevin n’a jamais affirmé publiquement son intention d’échanger Pacioretty, même si cela semblait une évidence. Si on s’attendait à ce qu’il l’échange, c’est avant tout parce que le grand Américain représente une carte maîtresse dans son ultime tentative pour greffer à l’équipe le type de joueur qui lui manque tant. Les rumeurs, dont les plus insistantes venaient chaque fois de Toronto, ont sans doute incité le meilleur franc-tireur de l’équipe à croire que son séjour à Montréal tirait à sa fin. Maintenant que c’est une chose réglée, la direction de l’équipe devra y mettre toute la gomme pour le convaincre qu’elle tient encore beaucoup à lui. On ne pourrait pas blâmer Pacioretty de se sentir très peu respecté après tout ce qu’il a apporté à l’équipe, notamment cinq saisons de 30 buts et plus.
Rien ne dit que Pacioretty ne sera pas sacrifié au début de l’été. Même si des partisans souhaitent son départ, il est logique de se demander qui marquera des buts avec autant de régularité quand il ne sera plus là. Il a réussi tout un parcours offensif sans la présence d’un centre d’impact à ses côtés depuis son entrée dans la Ligue nationale. Si on lui offrait le choix entre jouer ailleurs ou remplir le filer en complétant les passes savantes d’un centre étoile à Montréal, on peut présumer qu’il sauterait sur la seconde option. On l’a pris en grippe parce qu’il connaît une saison décevante, mais Pacioretty a toujours porté ce chandail avec énormément de fierté.
Pacioretty est encore un membre du Canadien et c’est bien correct ainsi.
Maintenant, la suite...
Maintenant que cette journée décevante est terminée, on peut enfin passer à autres choses. Le Canadien a 21 matchs devant lui pour procéder à une profonde évaluation des joueurs dont il dispose, notamment ses jeunes. Le comportement de plusieurs d’entre eux dictera la marche à suivre pour Bergevin qui, en jouissant de la confiance totale de Geoff Molson, jouera ses cartes les plus importantes sur le plan personnel durant l’été.
D’ici-là, il a beaucoup de temps devant lui pour trouver la perle rare. Une formation qui utilise Byron Froese et Jacob De La Rose au centre des troisième et quatrième trios, comme c’est le cas depuis le départ de Tomas Plekanec, a un criant besoin d’aide. Si Bergevin ne parvient pas à greffer au moins deux centres talentueux à son équipe avant septembre, on peut s’attendre à ce que la prochaine saison se termine comme celle qu’on s’apprête à vivre. Il s’est contenté de gestes bien anodins au cours des dernières heures, mais le temps est venu pour lui de passer aux choses vraiment sérieuses. Fini le rapiéçage.
Parlant de ceux qui jouent gros sur le plan personnel, Trevor Timmins procèdera à son repêchage le plus important depuis qu’il est en poste. Déjà controversé, Timmins profitera d’une enviable brochette de choix. À moins que je fasse erreur, il pourra parler une fois en première ronde, quatre fois en deuxième et une fois en troisième. Tout cela à l’occasion d’un repêchage qui offrira de belles opportunités selon les observateurs.