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Section Repêchage 2020

MONTRÉAL – Trevor Timmins a déjà vu s’envoler l’opportunité de prendre la parole dans le top-10 du repêchage de la Ligue nationale lorsque le Canadien s’est faufilé en séries éliminatoires par la porte d’en arrière au mois d’août.  

À la veille de ce particulier encan automnal qui sera lancé mardi avec la présentation de la première ronde, le directeur général adjoint du Tricolore se dit préparé à l’éventualité que l’équipe sacrifie sa première sélection dans une transaction de dernière minute. 

« On veut ce qu’il y a de mieux pour l’organisation et on a tous confiance en notre directeur général Marc Bergevin, a affirmé Timmins en visioconférence lundi. S’il a besoin de se départir de ce choix pour améliorer l’équipe et l’aider à gagner plus tôt que tard, je l’appuierai sans réserve dans cette décision. » 

Le Canadien semble arrivé à un moment charnière dans le mouvement de reconstruction qu’il a mis en branle il y a deux ans et les rumeurs sont nombreuses quant aux intentions de Bergevin d’ajouter un attaquant d’impact à son effectif durant l’entre-saison. Le DG, qui n’a jamais eu peur d’appuyer sur la gâchette devant une offre qui lui plaisait, a affirmé au collègue François Gagnon qu’il « étudierait sérieusement » cette possibilité. L’un des noms qui circulent le plus dans le grand jeu des spéculations est celui de Patrik Laine, que les Jets de Winnipeg seraient ouverts à marchander. 

On ignore ce qu’il en coûterait au CH pour mettre la main sur le tireur d’élite finlandais. Ce qu’on sait, c’est qu’en plus des jeunes joueurs prometteurs dont il détient déjà les droits, le Canadien possède quatre choix dans les 57 premiers du prochain repêchage, dont le 16e au total. 

Plusieurs observateurs s’attendent à ce qu’un ou plusieurs de ces choix soient utilisés comme monnaie d’échange dans une transaction. 

« On a travaillé très fort pour profiter au maximum du temps additionnel qui était à notre disposition cette année, s’est enorgueilli Timmins. On a bossé durant tout l’été et on a accumulé beaucoup plus connaissances que dans le passé. Les derniers mois nous ont permis d’obtenir des informations fraîches et tout le personnel de recrutement est enthousiaste en vue des prochains jours. Ça sera un effort d’équipe et on a hâte d’annoncer nos choix. » 

Les doigts croisés 

Si Bergevin devait observer le statu quo et laisser son bras droit prendre le micro mardi soir, Timmins lancera sa ligne dans les mêmes eaux que celles qui ont poussé Cole Caufield dans ses filets l’année dernière. 

Fort d’une saison de 72 buts avec le programme de développement américain, Caufield avait sa place dans le top-10 de bon nombre de simulations dans les semaines précédant le Jour J de sa cuvée. Sa disponibilité au 15e rang, celui du Canadien, était considérée comme une surprise le soir du repêchage. 

Avec ce genre de scénario en tête, Timmins n’a pas perdu espoir de pouvoir mettre la main sur le joueur qu’il aurait pu raisonnablement cibler avec un positionnement plus favorable, du genre de celui qui était prévu avant que le Canadien ne surprenne les Penguins de Pittsburgh lors de la reprise estivale. 

« Entre nous, on appelle ça une "aide". Avec notre équipe de recruteurs, on espère que les autres équipes nous donneront quelques "aides" en choisissant des joueurs qui ne nous intéresseraient pas, de toute façon, avec le 16e choix. On va se croiser les doigts en espérant que, comme par le passé, on sera capable de mettre la main sur un joueur qui était mieux classé que notre positionnement sur notre liste. » 

Pas de commande spéciale

Il y a deux ans, Timmins est ses hommes avaient reçu la consigne de porter une attention particulière aux joueurs de centre disponibles – le Canadien en avait finalement repêché six. L’an dernier, l’équipe a sélectionné cinq défenseurs gauchers, dont quatre de façon consécutive entre les deuxième et cinquième rondes. 

Il semble que les failles majeures que l’organisation avait identifiées en amont de ces récoltes aient été calfeutrées. 

« De façon globale, je ne veux pas vraiment parler des besoins pour notre club. Là-dessus, chacun a droit à son opinion et nous avons notre propre philosophie. Ceci étant dit, il n’y a pas de besoin criant à une position particulière. On a de bons espoirs à tous les postes. On continuera donc de repêcher le meilleur joueur disponible, celui dont le potentiel pour la LNH nous semble le plus élevé. Mais je ne peux vous en dire plus! »

Comme en 2018?

Pour la deuxième fois en trois ans, le Canadien dispose de trois choix en deuxième ronde. À sa présence naturelle au 47e échelon viennent s’ajouter des interventions aux 48e et 57e rangs. La première a été obtenue des Blackhawks de Chicago en retour d’Andrew Shaw, la deuxième des Blues de St. Louis dans  une transaction impliquant Marco Scandella. 

Une telle abondance avait bien servi le Canadien en 2018. S’exprimant aux 35e, 38e et 56e rangs, le CH avait repêché dans cet ordre Jesse Ylonen, Alexander Romanov et Jacob Olofsson. Les deux premiers sont déjà sous contrat avec l’organisation. Ylonen devait faire ses débuts avec le Rocket de Laval avant l’arrêt des activités de la Ligue américaine en mars dernier. Romanov est quant à lui attendu dans la LNH dès l’an prochain.

Le Canadien pourra-t-il de nouveau faire rimer « quantité » et « qualité » cette année?

« Vous savez ce que je vais vous répondre : demandez-moi encore dans cinq ans et on aura alors tous la réponse, a blagué Timmins avant de reprendre son sérieux. Oui, je vois de la profondeur en deuxième ronde. On est heureux d’avoir tous ces choix. Mais ce que j’ai dit à propos de notre 16e choix s’applique ici aussi : on aura besoin d’aide des autres équipes pour avoir les joueurs qu’on a ciblés. Il y a toujours des joueurs auxquels on tient vraiment dans un repêchage, mais parfois, ils ne se rendent pas jusqu’à nous. »