Un bon contrat pour Petry, un meilleur pour le CH
Canadiens vendredi, 25 sept. 2020. 17:56 dimanche, 24 nov. 2024. 13:43MONTRÉAL - Vingt-cinq millions de dollars, en devise US en prime, c’est une fortune. Jeff Petry a mis la main sur ce gros lot en s’entendant avec le Canadien sur les paramètres d’un contrat de quatre ans qui entrera en vigueur à la fin de la prochaine saison.
Ce contrat représente une très bonne nouvelle pour Petry qui assure sa sécurité financière, celle de ses enfants, des enfants qu’ils auront peut-être un jour à leur tour et des générations de petits Petry qui suivront. Ce contrat est aussi une très bonne nouvelle pour le clan Petry qui recherchait la stabilité tout autant que les dollars.
Mais ce contrat représente une tout aussi bonne nouvelle pour le Canadien et ses partisans. Du moins à mes yeux.
Avec Petry sous contrat pour les cinq prochaines saisons, le Canadien et ses fans profiteront d’un défenseur d’expérience qui est devenu le point d’ancrage offensif à la ligne bleue du Tricolore. Autant à forces égales que lors des attaques massives.
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Vrai que Petry n’a pas la puissance de Shea Weber lorsqu’il s’élance de la pointe. Mais plus encore que son capitaine, Petry a développé la très bonne habitude de maximiser ses chances en rendant les rondelles au filet. Ce qu’il ne faisait pas toujours, en fait, pas assez, lorsqu’il a été acquis par le Canadien à la date limite des transactions en mars 2015 en retour de choix de deuxième et de quatrième rondes.
Ce genre de défenseur ne court pas les rues. Le Canadien l’a déjà dans ses rangs et il aurait pu le perdre à la fin de la prochaine saison si Petry avait décidé de profiter de son autonomie complète au lieu de s’entendre dès maintenant et à long terme avec le Tricolore
Ce que je croyais vraiment qu’il ferait. Ce qu’il ne peut plus faire maintenant.
Cette signature est d’autant plus importante qu’il est difficile de voir qui, chez les arrières en développement, aurait pu remplacer Petry s’il avait quitté l’an prochain.
J’aime beaucoup Cale Fleury. Il m’a vraiment impressionné en début de saison. Et le meilleur est à venir dans son cas. De là à croire qu’il pourra un jour succéder à Petry, il y a un pas qui me semble impossible à faire pour le moment.
Noah Juulsen? Attendons d’abord de voir comment il réagira à une première saison complète dans la LNH avant de spéculer sur ses chances d’y arriver.
Y a-t-il vraiment d’autres candidats?
Malgré toutes ses qualités, Petry n’est pas un défenseur numéro un. Bien que ce soit en relève de Shea Weber alors que le capitaine s’est blessé sérieusement au genou que Petry est passé à un rendement supérieur, il demeure bien mieux installé et beaucoup plus confortable derrière Weber.
Ce qui n’est pas un signe de faiblesse.
Petry a aussi déjà affiché un grand manque de confiance sur la patinoire lorsqu’il se retrouvait jumelé avec un partenaire de jeu aux performances, disons aléatoires. Rappelez-vous certaines soirées très difficiles du duo Alzner-Petry...
Mais Petry a gagné de la confiance avec les années. Et il sera intéressant de voir quel genre de complicité il pourra créer l’an prochain avec Joel Edmundson que le Canadien vient d’acquérir et de mettre sous contrat pour quatre.
Trop vieux?
Parlant d’âge, Jeff Petry a 32 ans. Est-ce trop vieux pour investir 25 millions $ surtout que le contrat qu’il vient de signer entrera en vigueur l’an prochain seulement?
Dans certains cas, je répondrais oui à cette question.
Dans le cas de Petry, je ne trouve pas.
Ce gars-là patine comme le vent. Il profite d’un talent naturel de premier plan pour distribuer la rondelle et la tirer au filet. Toutes ces qualités lui permettent d’exceller dans plusieurs facettes du jeu sans trop hypothéquer sa forme physique. Sans trop la mettre en péril. La preuve : il n’a raté que deux matchs lors des quatre dernières saisons.
Et quand on regarde la courbe de production de Petry depuis le début de sa carrière, elle est encore en pleine croissance. Ou à peu près…
Petry affichait 12 buts et 42 points lorsque la saison a été mise en échec par la COVID-19 le 12 mars dernier. Avec encore 11 matchs à disputer, il s’acheminait vers la meilleure saison offensive de sa carrière.
En cinq saisons complètes avec le Canadien, Petry a récolté 16, 28, 42, 46 points sans oublier les 40 de l’an dernier. Ses 16 points accumulés en 2015-2016 l’ont été en 51 matchs seulement. Si on transpose cette récolte sur une saison de 82 parties, cela représente une récolte de 26 points.
Sur le plan hockey, il n’y a donc que du positif à relever selon moi de ce contrat.
Excellent rapport qualité/prix
Il en va de même sur le côté des dollars.
Je sais. Il est un brin ou deux indécent de parler d’aubaine dans le cadre d’un contrat qui permettra à un joueur de hockey de toucher 25 millions $ en quatre ans.
Mais si on met cette indécence de côté une seconde en plongeant dans le monde indécent des contrats dans le sport professionnel, on se rend compte que Petry aurait été en mesure de toucher davantage en offrant ses services à tous les clubs qui se seraient intéressés à lui à titre de joueur autonome.
Dans les faits, Petry coûtera 750 000 $ de plus au Canadien – sous le plafond – lors que quatre années de son nouveau contrat.
Ce n’est rien... ou à peu près.
Surtout pour les deux premières années alors que l’âge de Petry ne devrait vraiment pas atténuer son niveau de performance. Lors des troisième et quatrième années? On verra. Mais comme je l’écrivais plus haut, je crois sincèrement que Petry donnera au moins trois solides saisons au Canadien dans le cadre de cette entente.
Il est vrai que les conséquences économiques de la COVID-19 freineront la croissance du plafond salarial imposé aux bientôt 32 clubs du circuit. Cette nouvelle réalité a d’ailleurs été prise en compte par Petry qui a convenu avoir joué à « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » en décidant de signer maintenant plutôt que d’attendre à l’an prochain.
Mais à 6,25 millions $ par année sous le plafond – une clause de non-mouvement et un autre de non-transaction à 15 équipes du circuit sont aussi associés au contrat – ce contrat représente vraiment une bonne affaire.
Pour Petry et pour le Canadien.
Effet domino
La meilleure nouvelle pour le Canadien et ses partisans dans le cadre de la signature est qu’elle pave la voie à d’autres bonnes nouvelles.
Plus encore que Jeff Petry, il est prioritaire de garder Brendan Gallagher à Montréal. Il est prioritaire aussi de s’entendre avec lui avant qu’il ne puisse profiter du marché des joueurs autonomes – à la fin de la prochaine saison – alors que des équipes lui dresseront des ponts d’or pour l’attirer dans leur vestiaire.
Il en va de même pour Phillip Danault qui, avec Tomas Tatar, Joel Armia et le nouveau gardien auxiliaire Jake Allen, sera lu aussi admissible à l’autonomie complète.
Petry le sait. Et c’est pour cette raison qu’il s’est assuré de parler à ses coéquipiers tout autant qu’avec Marc Bergevin dans le cadre des négociations.
« Gally est un pilier de notre organisation. Comme Phil. Je lui ai parlé souvent pendant mes discussions avec l’équipe, car il est important de conserver nos éléments avec nous », a indiqué le défenseur dont les doléances formulées après l’élimination aux mains des Flyers de Philadelphie ont été non seulement entendues par la direction, mais écoutées.
« Nous avons connu une très bonne séquence après la reprise des activités. Nos performances ont permis de confirmer la progression de gars comme Jesperi Kotkaniemi et Nick Suzuki. Nous avons été en mesure voir que nous étions vraiment sur la bonne voie pour atteindre le niveau de succès que l’on veut atteindre. Lors de ma rencontre avec la direction, j’avais indiqué qu’il nous manquait des éléments pour mousser nos chances de succès. Les acquisitions de Jake Allen et de Joel Edmundson vont dans cette direction. Nous avons maintenant un auxiliaire qui pourra seconder Carey (Price) dans des circonstances qui pourraient être difficiles si nous devons disputer un calendrier serré. Joel nous donne plus de poids et d’expérience à la ligne bleue. Et il y aura peut-être d’autres améliorations apportées qu’elles viennent de l’interne ou de l’extérieur avant la prochaine saison. Je crois en cette équipe et c’est pour cette raison que j’ai accepté l’invitation du Canadien d’ouvrir les négociations dès maintenant au lieu d’attendre la fin de mon contrat », a expliqué Petry.
Le Centre Bell, Montréal et la qualité de vie que Petry et sa famille y ont trouvés sans oublier les contrecoups de la pandémie sur l’économie de la LNH ont aussi poussé le défenseur à s’entendre rapidement avec le Canadien.
« Montréal a toujours été ma destination favorite avant que je passe au Canadien et le Centre Bell a toujours été l’endroit où je préférais jouer. Le fait de pouvoir y jouer 41 fois par année est un privilège. Ce l’est encore plus lorsqu’on a la chance d’y jouer en séries éliminatoires. J’ai vécu cette expérience et j’espère la revivre encore plusieurs fois dans les années à venir », a témoigné Petry.
« Quand j’ai été acquis par le Canadien, j’ai rapidement signé mon contrat suivant, parce que mon épouse était enceinte de notre premier garçon. Nous avons maintenant trois enfants. Le plus vieux va maintenant à l’école. On a développé une vie à Montréal et le fait de s’y sentir si bien a beaucoup joué dans la décision », a indiqué l’Américain qui a toutefois balayé du revers de la main le fait que le climat d’incertitude sociale et politique aux USA l’ait poussé à chercher une terre d’asile au nord de la frontière.
Plus j’y pense, plus ce nouveau contrat représente une très bonne entente pour Petry et une meilleure encore pour le Canadien et ses partisans.
Il ne reste qu’au temps à le prouver!