PITTSBURGH - Les Penguins de Pittsburgh misent beaucoup sur Alex Galchenyuk. Acquis des Coyotes de l’Arizona en retour de Phil Kessel, l’ancien du Canadien a de gros patins à chausser. Il a aussi beaucoup de buts, de passes et de points récoltés en avantage numérique à faire oublier.

 

« Personne au sein de notre organisation, moi le premier, ne demande à Alex de remplacer qui que ce soit », réplique l’entraîneur-chef Mike Sullivan sans jamais prononcer le nom de Phil Kessel.

 

« Je demande et nous demandons tous à Alex de prendre les moyens pour nous offrir le meilleur de ses performances. C’est un marqueur de 30 buts dans la LNH. Il l’a démontré alors qu’il jouait pour le Canadien. Nous lui demandons simplement d’être le meilleur Alex Galchenyuk possible », ajoute l’entraîneur-chef des Penguins.

 

Bien que « Sully » et les membres de l’état-major des Penguins adoptent un discours prudent afin de minimiser les attentes à l’endroit de l’Américain âgé de 25 ans, il n’en demeure pas moins que Galchenyuk s’est contenté de 19 buts et 41 points l’an dernier avec les Coyotes. C’est la moitié de la production totale de Kessel qui a marqué 27 buts et ajouté 55 mentions d’aide. Kessel a aussi été un rouage important de l’attaque massive des Penguins avec 12 buts et 36 points récoltés lors de supériorités numériques.

 

Lors des quatre dernières saisons, Galchenyuk (30) et Kessel (34) ont atteint le plateau des 30 buts une seule fois chacun. Le nouveau porte-couleurs des Penguins en a totalisé 85 alors que celui qu’il vient « remplacer» en a marqué 110 soit 25 de plus. Lors de sa meilleure saison offensive avec le Canadien (30 buts, 26 passes) en 2015-2016 avec le Canadien, Galchenyuk a amassé 56 points. Soit trois points de moins que la pire des quatre dernières saisons de Kessel à Pittsburgh où il a successivement récolté 59, 70, 92 et 82 points entre 2015-2016 et 2018-2019.

 

Miser sur les forces, minimiser les lacunes

 

Comment Mike Sullivan entend-il s’y prendre pour soutirer le meilleur de l’énigmatique ancien premier choix du Canadien – troisième sélection de la cuvée 2012 alors que le repêchage s’était justement déroulé à Pittsburgh – qui amorcera, la semaine prochaine, sa huitième saison dans la LNH et qui est déjà rendu à sa troisième organisation?

 

« En misant sur ses forces, relance Mike Sullivan avec conviction. Le mandat d’un coach est de soutirer le meilleur de ses joueurs. Pas seulement d’un ou deux. Que ce soit dans le cas d’Alex ou de tous les autres joueurs de mon équipe, je dois trouver les circonstances les plus favorables pour leur permettre de réussir. Et si tu réussis à placer un joueur dans les meilleures situations possible, tu dois aussi éviter de le placer dans les situations où il est plus vulnérable afin de minimiser les conséquences négatives de ses lacunes. »

 

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Confié à Malkin

 

Pour maximiser les chances de réussite de Galchenyuk à Pittsburgh, Sullivan a décidé de le confier au vétéran joueur de centre russe Evgeni Malkin. Non seulement le coach des Penguins l’a inséré sur le flanc gauche de Malkin, mais il s’est aussi assuré que les deux joueurs soient voisins de casier dans le vestiaire.

 

« L’objectif est simple : on veut qu’Alex s’inspire de Geno – surnom d’Evgeni Malkin – pour jouer avec son intensité et prendre les moyens nécessaires pour produire. J’ai lu et entendu plein de commentateurs avancer qu’Alex avait connu une mauvaise saison l’an dernier. Il a quand même marqué 19 buts et atteint le plateau des 40 points. Si ces résultats sont le fruit d’une mauvaise saison pour lui, ça veut dire qu’on peut espérer plus de 30 buts et bonne récolte de points de sa part. Mais j’insiste encore sur le fait que ce soit bien plus qu’une simple affaire de statistiques personnelles. C’est une question d’implication d’abord et avant tout. J’ai découvert un jeune homme qui affiche de l’enthousiasme, qui est heureux d’être avec nous et qui veut bien faire pour ses coéquipiers et les partisans de notre équipe. Voilà pourquoi je lui offrirai toutes les chances de réussir. Alex composera donc un duo avec Geno à forces égales et nous leur confierons différents ailiers selon les adversaires que nous croiserons et l’allure de la rencontre. Alex remplira aussi un rôle au sein de notre attaque massive », a ajouté Mike Sullivan.

 

Retraits préventifs

 

Galchenyuk a raté le match de mercredi contre les Red Wings de Detroit. Il n’était pas sur la patinoire à l’entraînement jeudi non plus.

 

Les politiques médiatiques des Penguins imposent aux joueurs qui ne sont pas sur la patinoire pour les matchs ou les entraînements de ne pas répondre aux questions des journalistes. Il nous a donc été impossible d’échanger avec l’ancien du Tricolore pour obtenir ses impressions quant à ce nouveau départ à Pittsburgh.

 

Jouera-t-il samedi alors que les Sabres de Buffalo seront les visiteurs à Pittsburgh dans le cadre du dernier match préparatoire des Penguins? L’état-major attendra-t-il l’ouverture de la saison contre ces mêmes Sabres la semaine prochaine pour donner le feu vert à Galchenyuk?

 

Crosby, Malkin et Galchenyuk guideront les Penguins

« Nous n’avons pris aucune décision encore. Il devait jouer mercredi et nous avons changé d’idée à la dernière minute parce qu’il est ennuyé par une blessure mineure au bas du corps. Le match de samedi ne veut rien dire. Je ne prendrai donc aucune chance puisque je tiens à compter sur lui pour les matchs significatifs et j’espère qu’il sera de l’alignement lors de l’ouverture de la saison. »

 

Autre facteur qui pourrait aider les Penguins à obtenir le maximum de Galchenyuk : l’Américain amorce la dernière année du contrat de quatre ans qu’il a signé avec le Canadien et qui l’assure d’un salaire annuel de 4,9 millions $. Un salaire qui, pour le moment, convient parfaitement aux Penguins qui économisent plus de 3 millions $ par rapport aux 8 millions $ que touche Kessel cette année et qu’il empochera jusqu’en 2021-2022.

 

S’il ne s’entend pas avec les Penguins d’ici là, Galchenyuk pourra profiter de sa pleine autonomie le 1er juillet prochain. Il a donc tout intérêt à redevenir le joueur prometteur qu’il était à ses débuts avec le CH s’il veut toucher le gros lot l’an prochain, que ce soit à Pittsburgh ou ailleurs dans la LNH.

 

Ça aussi ça doit entrer dans les conditions gagnantes énumérées par l’entraîneur-chef Mike Sullivan...