La match Stars C. CH sera présenté sur les ondes de RDS et RDS.ca dès 18 h 30 avec l'émission Hockey 360.
AVANT-MATCH STARS C. CANADIEN

MONTRÉAL – Pour les partisans du Canadien qui ne sont pas trop jeunes, le nom de Jim Montgomery évoque un lointain souvenir : celui de la transaction qui avait expédié Guy Carbonneau aux Blues en retour de cet espoir méconnu. Mais ce que bien des gens ignorent, c’est que Montgomery, le nouvel entraîneur des Stars de Dallas, est originaire de Montréal si bien que son premier match au Centre Bell derrière un banc de la LNH sera mémorable.

Lundi, au terme du premier entraînement qu’il a dirigé dans l’amphithéâtre montréalais, Montgomery a accepté de discuter cet événement unique dans son nouveau poste. Après quelques questions sur son bref passage de cinq parties avec le Canadien en 1995, Montgomery s’est fait demander de décrire sa première réaction quand il avait été échangé à Montréal contre Carbonneau, le capitaine de l’organisation, et il a été d’une immense honnêteté.

Jim Montgomery« C’est quoi le reste de la transaction. Pour le vrai, c’est la question que j’ai posée », a relaté le Montréalais de 49 ans qui a lui-même pris l’initiative de répondre en français aux questions des journalistes francophones.

Montgomery avait donc abouti dans la métropole québécoise dans un contexte des plus difficiles à l’âge de 25 ans. Il devait fournir au Canadien un retour intéressant contre un joueur qui avait marqué l’histoire du club. Bien des années plus tard, il reconnaît que ce n’était pas évident, mais il ne veut surtout pas se plaindre.

« Oui, mais j’ai la mentalité que tu dois tirer le meilleur de ce qui arrive dans la vie. J’ai essayé de le faire, mais ça n’a pas fonctionné, ce n’était pas le bon fit », a convenu celui qui a été réclamé au ballottage par les Flyers de Philadelphie et qui aura connu une carrière de 122 parties dans la LNH.

C’est vraiment derrière un banc que Montgomery a trouvé ce qui lui convenait le mieux. En l’espace d’une douzaine d’années, il a réussi une belle ascension jusqu’à la LNH. Son séjour fructueux aux commandes de l’Université de Denver est devenu le tremplin espéré.

Ce match lui permettra donc d’ajouter un volet positif à son histoire de hockey à Montréal.

« Pour être franc, je n’y ai pas trop pensé encore. J’ai plus essayé de comprendre ce qui s’est passé dans notre défaite de la veille (un revers de 4-2 dimanche soir à Detroit) », a-t-il d’abord répondu.

Les belles émotions reprendront le dessus lors de la soirée qu’il aura passée avec plusieurs membres de sa famille lui qui a plusieurs proches qui demeurent encore à Montréal (deux sœurs, un frère et beaucoup de nièces et neveux ainsi que des amis).

« C’est bon de revenir à Montréal parce que c’est le Canadien de Montréal et c’est la ville de ma jeunesse quand je regardais les Lafleur, Gainey, Robinson, Dryden, Shutt et Lemaire. Pour moi, c’est bien parce que ça me permet de revoir la famille, mais c’est un autre match et c’est à ça que je pense, comment que je peux aider les Stars à progresser », a raconté Montgomery.

L’entraîneur a semblé surpris d’apprendre que plusieurs de ses joueurs savaient qu’il était originaire et que cette rencontre devenait, par conséquent, très particulière à ses yeux.

« C’est certain, oui, j’ai entendu ça. Il va falloir qu’on gagne pour lui », a réagi Marc Methot avec un grand sourire.

Prêt à séparer Benn et Seguin

Aucun partisan du Canadien ne souhaite que ça se produise, mais Montgomery ne pourrait pas souhaiter un meilleur scénario que de relancer sa troupe sur les patinoires adverses grâce à un gain à Montréal.

En effet, c’est déjà l’un des sujets qui retient l’attention à Dallas. Tout comme la saison dernière, les Stars en arrachent sur les patinoires adverses avec trois défaites en autant de sorties.

« Il faut vraiment qu’on change ça et ce match contre Montréal devient très important », a ciblé Methot. 

« Je ne crois pas que le niveau de compétition est assez élevé. C’est aussi simple que de travailler plus fort que les autres équipes », a admis Jamie Benn.

Afin de rectifier le tir, Montgomery avait préparé un entraînement très exigeant pour ses protégés lundi matin. Un exercice à deux contre deux confiné dans un petit de coin de la patinoire était particulièrement révélateur. 

« Samedi, si on avait pratiqué comme on l’a fait lundi matin, on aurait eu une meilleure chance de l’emporter à Detroit. Je n’étais pas satisfait de l’effort durant cet entraînement. On a fait les bonnes choses cette fois, mais je ne suis pas content du fait qu’on ne maintienne pas ce niveau tous les jours. C’est probablement la raison qui explique qu’on n’a pas encore gagné trois matchs de suite », a avancé Montgomery qui avait un ton très ferme sur la patinoire.

On sent toutefois que le sujet du rendement à l’étranger agace Jason Spezza et il s’est empressé de manifester un bémol.

« Il faut faire attention avec ça, on ne parle que de trois matchs et on joue avec un nouveau système. Je sais qu’on en parle déjà beaucoup et que c’était pénible l’an passé si bien que c’est une question légitime, mais ça ne fait que trois matchs. Si on avait gagné à Detroit, on ne reviendrait pas sur ce sujet. On sait que les autres équipes vont jouer avec plus d’énergie à domicile comme on le fait de notre côté. On doit être plus disciplinés dans les détails de notre jeu, c’est là qu’on a failli à la tâche », a analysé Spezza.

Spezza pourrait avoir raison, mais ce revers de 4-2 à Detroit était tout simplement désolant aux dires de Montgomery.

« C’était vraiment un manque d’effort. On n’a pas complété nos mises en échec. En tant que personnel d’entraîneurs, on discute de comment progresser, mais on était tellement mauvais dans tous les aspects dans ce match, on n’a pas combattu », a déploré l’entraîneur.

Ne tombez donc pas en bas de votre divan ou de votre banc au Centre Bell si Montgomery décide de séparer Jamie Benn et Tyler Seguin pour le duel face au Canadien.

« Ouais, on a un échantillon assez large qui démontre qu’ils ne produisent pas assez cette saison. Peut-être que ça pourrait les relancer de les séparer tout en donnant de la vie à notre équipe sur quelques trios », a-t-il répondu en faisant référence aux deux petites passes de Seguin depuis six matchs alors que Benn a été blanchi durant cette période.

Sans surprise, le succès des Stars est relié à la contribution de ces deux attaquants et de leur partenaire, Alexander Radulov.

« Au début de la saison, il y avait bien de la pression sur le premier trio de Benn, Seguin et Radulov. Tous les autres joueurs, on n’aidait pas assez. Je pense que ça commence à changer et il faut que ça se poursuive », a prononcé Methot.

En tant qu’entraîneur, Montgomery a plus d’un tour dans son sac. Qui sait, il pourrait être tenté de piger dans ses inspirations de sa brève association avec le Canadien pour fouetter sa troupe.

« La chose dont je me souviens le plus, c’est la première fois que je suis rentré dans le vestiaire. C’était incroyable. Je me souviens aussi de Patrick Roy et de l’intensité qu’il avait quand il jouait, c’est le joueur le plus compétitif avec lequel j’ai joué », a raconté Montgomery qui a justement défié ses joueurs de relever leur niveau de compétition.

Jim Montgomery : la route vers le Texas (1re partie)
Jim Montgomery : la route vers le Texas (2e partie)