« J'aime 100 fois mieux un caractère comme le sien »
LNH samedi, 17 juil. 2021. 07:00 vendredi, 22 nov. 2024. 21:22Liste des meilleurs espoirs en prévision du repêchage :
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MONTRÉAL – On entend sans cesse qu’il a du Brad Marchand dans le nez et un peu des frères Tkachuk. Une comparaison qui est loin de déplaire à Zachary L’Heureux et à la plupart des équipes de la LNH même s’il a été suspendu à quatre reprises cette saison.
L’Heureux ne se laisse pas intimider par le jeu intense, les matchs cruciaux ou même les entrevues avec les recruteurs et les journalistes. L’ailier originaire de Mercier sait qu’il doit répondre aux questions liées à ses écarts de conduite.
« C'est sûr que joue sur la limite, je suis un joueur compétitif. Parfois, je la traverse et je prends des décisions moins intelligentes puis je me ramasse au banc des punitions ou dans les gradins. Les équipes le savent et c'est une affaire qu’elles aiment même si c’est quelque chose que je dois apprendre à mieux contrôler. Elles préfèrent que je possède cette intensité que de devoir me la transmettre », a réagi L’Heureux sans broncher.
Son discours se justifie quand on voit que même Marchand perd les pédales moins souvent.
« Lui et les autres joueurs de son style ne sont pas tout le temps des anges. Ils ont dû apprendre de certains de leurs gestes, mais tu peux voir les joueurs qu’ils sont devenus et qu’ils parviennent à produire. J'essaie de suivre leur progression », a ajouté le gaucher de cinq pieds onze pouces.
Après un passage d’une saison avec les Wildcats de Moncton en 2019-2020, L’Heureux a évolué avec les Mooseheads de Halifax. Dans le contexte de pandémie, il a été en mesure d’amasser 39 points (19 buts et 20 aides) en 33 matchs.
Adjoint avec Halifax pendant quatre saisons, Sylvain Favreau a hérité du poste d’entraîneur-chef pour la prochaine campagne. Il a donc eu à composer avec L’Heureux comme adversaire et comme l’un des piliers de son club en plus de le diriger avec le programme des moins de 17 ans.
Nul doute, il préfère l’avoir dans son camp.
« Avec Moncton, à ses débuts, ça se voyait que c'était un joueur qui jouait avec beaucoup de hargne. Il était très confiant pour un jeune de 16 ans », s’est rappelé Favreau.
« Il a des habitudes un peu plus à l’ancienne. Cette année, je me souviens qu’il s’était fait plaquer assez solidement à Bathurst et il avait redonné la monnaie de sa pièce à ce joueur à la fin de sa présence. On voit moins ça souvent dans le hockey junior maintenant », a-t-il raconté.
Quand on le compare à plusieurs rivaux, L’Heureux possède cet atout compétitif précieux.
« Il est émotif, il joue avec passion et ça lui arrive de se rendre trop loin. En tant qu’entraîneur, tu veux corriger certaines choses, mais tu ne veux pas enlever ce ‘edge’ », a noté Favreau.
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Au fil des mois, Favreau a constaté que L’Heureux a besoin que la communication soit bien présente avec ses entraîneurs.
« Mais c'est la même chose qu'on voit avec plusieurs joueurs. Je me rappelle de Benoit-Olivier Groulx qui a accompli toute une transition avec nous. Il est devenu un homme et un meneur. Je vois vraiment la même chose chez Zach », a-t-il précisé.
« C'est sûr et certain qu’avec les suspensions et tout ça, il va devenir un meilleur joueur et une meilleure personne. Dans la vie, on apprend de nos erreurs et il va en sortir gagnant », a jugé Favreau.
Pas assez pour vraiment refroidir les recruteurs
Afin d’avoir un portrait de sa perception en vue du repêchage, on a sondé trois recruteurs d’équipes de la LNH. Le bilan disciplinaire de L’Heureux ne lui a fait perdre que quelques points dans une évaluation.
« L’an dernier, on adorait vraiment son profil. On l’aime encore, mais il y a quand même eu des points d’interrogation qui sont apparus au niveau du caractère. Disons qu’il a eu quelques mauvaises suspensions cette année. Mais c’est un gars que je peux voir jouer en séries de la LNH », a exprimé ce dépisteur.
« J'aime 100 fois mieux un caractère comme le sien qu'un jeune que tu dois toujours pousser et qui ne se remet pas en question. Quand il sera en séries, il ne va pas reculer. Aux Jeux du Canada, à lui seul, il a presque battu l'Ontario qui avait tout un club. Je ne vois pas comment une équipe ne pourrait pas l’aimer. Toutes les organisations veulent des athlètes qui ont ce caractère », a souligné une source.
« Dans la LNH, les équipes aiment beaucoup les gars qui jouent très physique et qui sont haïssables. Ce n’est pas tout, il a pas mal de talent aussi. Je considère qu’il pourra compléter un trio avec des joueurs d’habiletés. Et je n’ai aucun problème avec son attitude, ça prend beaucoup de confiance pour jouer avec les meilleurs joueurs au monde », a exposé le troisième recruteur.
Ce n’est donc guère étonnant de constater que L’Heureux apparaît aussi haut que dans le top-15 de certaines listes de prédictions. Citons le 13e rang avec les Flyers de Philadelphie sur celle de Craig Button de TSN.
« C'est sûr que c'est excitant, c'est toujours beau de voir ça. Mais ça ne veut rien dire jusqu'à la journée du repêchage », a convenu L’Heureux qui dresse un bilan très réaliste de sa saison.
« J’ai connu des hauts et des bas, mais je pense que ma deuxième moitié était vraiment solide. J'ai joué mon style de hockey et j’ai été capable de démontrer ma progression donc je suis quand même content. »
Dans la catégorie des aspects à peaufiner, la fluidité de son patinage ressort. En terminant, une dernière information est venue à nos oreilles à propos de celui qui jadis excellé comme gardien au soccer. L’Heureux aurait perdu plusieurs livres durant la saison.
« Avec ce qui s'est passé avec la COVID-19, ce n’est pas juste Zach. Il y a plusieurs jeunes malheureusement, et surtout au Québec, qui n’avaient pas d'endroit pour s'entraîner ou patiner de manière constante parce que les installations étaient fermées. Est-ce qu'il est plus en forme optimale aujourd'hui qu'il y a un an ? À 100% et il a même opté de rester à Halifax pour quelques semaines après la saison pour s'entraîner avec notre préparateur physique au lieu de retourner à Montréal. Je pense que ça va payer ses fruits bientôt », a réagi Favreau qui aurait été plus inquiet d’une telle situation dans une année normale.