Fini les matchs faciles, place à la vraie compétition
Mondial Junior jeudi, 2 janv. 2020. 14:20 vendredi, 22 nov. 2024. 16:42Déjà en confiance grâce à des victoires sur les Allemands et les Tchèques, le Canada a poursuivi sur sa lancée avec un gain convaincant de 6 à 1 sur la Slovaquie en quart de finale.
Le match contre l’Allemagne a servi de stimulant pour le reste du tournoi de l’équipe canadienne. Je sentais de la nervosité avant le match contre les Allemands, car ça pouvait être un match difficile contre une équipe qui avait surpris tout le monde et qui n’avait rien à perdre. L’Allemagne ne pouvait rien faire d’autre que de causer une surprise incroyable contre un Canada éclopé, qui se débrouillait sans Joe Veleno et Alexis Lafrenière. Malgré ces absences, le Canada a sorti un gros match et ils ont transporté cette énergie dans le match contre la République tchèque et la Slovaquie. Je pense que le joueur qui fait que tout le monde ce soit ressaisi, c’est le capitaine Barrett Hayton et je lui rends beaucoup de crédit à lui et au gardien de but Joel Hofer qui avait pris les choses en main en partant contre les Allemands.
À lire également
Dans le match d’aujourd’hui, on a vu qu’Hofer était en pleine confiance. Le Canada a eu un cinq minutes de pénalité à purger après seulement 53 secondes du début du match, ça aurait pu faire mal. S’il avait été ébranlé dans le match contre les Allemands, le scénario aurait pu être bien différent. En arrivant dans le match de quart de finale, le Canada a déjà eu à faire face à de l’adversité et malgré le scénario du début de match contre les Slovaques, le Canada était en confiance. Je pense que la confiance acquise contre les Allemands, ils l’ont transporté dans la première période puisque les choses auraient pu tourner autrement si Hofer avait donné un mauvais but. Les Slovaques se seraient permis d’y croire. Le Canada a marqué un but, puis deux, et le troisième les a complètement assommés.
Lafrenière ne perd pas de temps
Le match contre la Slovaquie était idéal pour Alexis Lafrenière qui effectuait son retour au jeu. Après le troisième but du Canada, les Slovaques n’étaient presque plus là et à partir de ce moment, c’était presque une pratique pour un joueur de la trempe de Lafrenière.
On a pu voir qu’il peut faire toute une différence et qu’il solidifie fortement le top-6 de l’équipe. Le premier trio canadien était déjà très fort et le retour du joueur de l’Océanic force un élément à descendre sur la deuxième unité, ce qui ne fait qu’améliorer le calibre de ce trio.
Barrett Hayton et lui sont tout simplement épatants, il y a longtemps qu’on n’a pas vu un duo aussi dominant pour Équipe Canada. L’avantage numérique permet d’admirer tout le talent que possède Lafrenière. Il contrôle le jeu et possède une excellence vision périphérique et dans la rencontre de quart de finale, l’avantage numérique, c’est ce qui a fait mal aux Slovaques quand le Canada a pris le dessus, la Slovaquie n’a simplement pas pu suivre.
Foote, coupable ou non, le Canada a répondu
Le Canada avait déjà confiance en entrant dans ce match et l’efficacité de l’unité à court d’un homme et du gardien Joel Hofer lors de la punition majeure à Nolan Foote ont donné une autre dose de confiance et du rythme pour le reste de la première période. Dès qu’ils sont sortis de la pénalité de cinq minutes, les Canadiens se sont mis à attaquer les Slovaques dans leur zone et la machine offensive n’a jamais levé le pied.
Je trouve ça dommage l’expulsion d’un joueur comme Foote puisqu’il ne faisait probablement qu’appliquer le plan de match des entraîneurs et il s’est fait prendre malgré lui. Foote est un grand joueur, son coude frappe la tête de son adversaire qui est penché et en position vulnérable. C’est vrai qu’il y a contact avec la tête, mais je ne pense pas que c’était voulu, il n’a pas monté le coude ni fait exprès sur la séquence. Quoi qu’il en soit, coupable ou non coupable, la punition est décernée et il y a un cinq minutes à défendre, ce que le Canada a accompli avec brio. Je crois que cette séquence a été le point tournant de la première période et ça s’est avéré le point de confiance du Canada. On s’est dit que peu importe ce qui arriverait, on trouverait un moyen de gagner du côté canadien.
En théorie, Foote pourrait faire face à une suspension pour le prochain match, mais il serait surprenant que le comité de discipline emprunte cette avenue. S’il avait s’agit d’un joueur qui avait déjà été suspendu comme Joe Veleno par exemple, la suspension aurait été automatique. De plus, il faut qu’il y ait assez de temps pour que tu purges l’intégralité de la punition dans le match et comme c’était le cas, ça n’entraîne par une suspension pour le prochain match. Il y a alors la possibilité que Foote que le comité de discipline du tournoi décide de sévir à son endroit, mais aucun automatisme dans son cas. En demeurant prudent, je doute fortement que le comité de discipline sévisse davantage à l’endroit de Foote.
Fini les matchs faciles
Peu importe qui sera le prochain adversaire du Canada, les matchs faciles, c’est terminé. Les Tchèques n’avaient pas grande chance avec une équipe décimée dans le dernier match de la ronde préliminaire, les Slovaques n’avaient pas gagné un match à l’exception du Kazakhstan et les Suisses n’ont pas une équipe à tout casser comme certaine année, il n’y a pas de Nico Hischier ou de Roman Josi, ce n’est pas une mauvaise petite équipe, mais ils ne sont pas de taille pour rivaliser avec les puissances.
Le Canada se retrouvait donc dans une situation où le match de quart de finale était relativement facile, mais dès maintenant la marge d’erreur est très mince et un cinq minutes de pénalité en début de match peut coûter la victoire. Il faudra que le gardien Hofer demeure constant, car ce n’est pas le moment d’avoir un changement de gardien de but, surtout avec les performances qu’il offre depuis qu’il a pris la relève devant le filet.
Il faudra aussi que l’équipe fasse preuve de discipline et en étant capable de prendre les coups. À partir de maintenant, ce n’est pas ceux qui peuvent donner le plus de coups, mais bien ceux qui sont capables d’en encaisser le plus sans répliquer. C’est un court terme, on arrive dans la partie relevée du tournoi, tu veux gagner une médaille d’or, es-tu prêt à souffrir pour cette médaille d’or ou pas? C’est ça la différence entre les équipes restantes.
*Propos recueillis par Guillaume Pelletier