Outre le résultat final, ce qui retient l’attention du revers de 6 à 0 d’Équipe Canada junior contre la Russie est la blessure à Alexis Lafrenière.

Au moment de vous faire part de mon avis sur la question, on ne connaît pas encore la gravité de la blessure de l’attaquant canadien. On a cependant déjà pu observer l’impact de son absence dans un seul match.

Alexis Lafrenière blessé sérieusement

L’effet négatif a été immédiat, alors qu’au moment où il a quitté avec les soigneurs, le Canada tirait de l’arrière 3-0. Dans les minutes qui ont suivi, la Russie a ajouté à son avance pour voguer vers une victoire facile.

C’est un joueur qui peut contribuer évidemment dans la zone offensive, mais aussi dans son territoire. On parle ici de l’une des vedettes à venir dans la LNH et on avait déjà observé qu’il était plus responsable dans sa zone.

Avec tout son talent, il s’implique dans chacune des facettes du jeu et c’est ce qui m’impressionnait dans son cas. Il pouvait répondre à toutes les missions qu’allait lui confier l’entraîneur-chef Dale Hunter.

Le diagnostic n’est pas encore tombé, mais si jamais il a disputé son dernier match dans le tournoi, ce sera une très grosse perte pour la formation canadienne.

ÉCJ ne peut se résigner à son sort et entrevoir le pire, car il doit déjà se préparer pour son prochain test qui est la surprenante Allemagne avant de conclure sa ronde préliminaire contre les Tchèques.

Des points échappés contre l’Allemagne pourraient être fort couteux avec une équipe qui voudra tout donner devant ses partisans.

C’est d’ailleurs pourquoi Dale Hunter ne devrait pas s’attarder plus qu’il ne le faut sur cette défaite contre les Russes. C’est un match à oublier et on se retrousse les manches pour la suite.

Je ne crois pas que la solution soit de tout chambouler son plan de match et la composition de sa formation. Ce n’est pas le temps de passer tous les trios et les combinaisons à la défense dans le mélangeur.

Russie 6 - Canada 0

C’est évident qu’un joueur devra prendre la place de Lafrenière, mais j’essaierais de ne pas trop toucher aux trios existants, car certains ont connu du succès lors de la première rencontre devant les Américains.

Il ne faut pas non plus se cacher, plusieurs joueurs doivent se regarder dans le miroir après leur sortie devant la Russie. Quinton Byfield fait partie selon moi du groupe de joueur qui devra hausser son jeu d’un cran.

La défense doit aussi revenir à son identité. Avant le début du Mondial junior, on percevait cette unité canadienne comme un groupe de défenseurs mobiles qui pouvaient bouger la rondelle. On n’a rien vu de tel contre la Russie, alors que les défenseurs en ont eu plein les bras.

Ce n’est pas la première année que je vous fais part de mes observations après les rencontres d’Équipe Canada junior, mais un sujet qui est souvent revenu à l’ordre du jour a été l’indiscipline. Encore une fois, le Canada a écopé de mauvaises pénalités lors de son deuxième match et ce point devra impérativement être corrigé pour la suite des choses.

Ce n’est pas seulement un défaut qui appartient au Canada cela dit. Les Russes avaient été pris en défaut contre les Tchèques et ces derniers contre les Allemands. Les unités spéciales ont un impact évident dans ce type de tournoi et il faut se tenir loin du banc des pénalités.

Il faudra aussi avoir à l’œil la situation devant le filet pour les Canadiens. Nico Daws a paru chancelant sur le premier but de la rencontre, alors que la rondelle a été partiellement bloquée, mais elle a terminé sa course au fond du filet.

Je ne dis pas que je blâme le gardien pour la défaite, comme l’équipe n’a pas su inscrire un but devant lui. Celui qui sera désigné pour affronter l’Allemagne devra néanmoins être bien meilleur. J’espère que pour ce match, Joel Hofer aura sa chance dans le demi-cercle pour entamer la rencontre.

Son sort entre ses mains

La parité est plus que jamais présente dans le Groupe B alors que toutes les équipes ont enregistré trois points après deux rencontres. Cette égalité est une première dans la nouvelle formule de cette compétition.

C’est aussi en quelque sorte un point positif dans les circonstances, car tout repart en quelque sorte à zéro à partir de maintenant, sauf pour ce qui est du différentiel qui n’est pas en faveur du Canada actuellement (6 buts marqués contre 10 accordés). Il a tout de même encore son destin entre ses mains.

Il est vrai que le calendrier du Canada laisse croire qu’ils ont eu deux gros tests pour lancer leur tournoi, mais il ne faut pas tomber dans le piège. Il n’y aura pas de match facile dans ce groupe.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant

ÉCJ : « Ce n'est pas mauvais d'avoir de l'adversité »