Thomas Harley est déjà un vétéran du hockey « en bulle ».

Quand Équipe Canada junior est arrivé à Edmonton en prévision du Championnat mondial de hockey junior, le défenseur âgé de 19 ans avait déjà les connaissances pour installer sa console de jeux vidéo dans sa chambre d'hôtel.

« Ça m'a pris environ une demi-seconde, tandis que plusieurs gars m'ont appelé parce que c'est un peu compliqué à faire », a raconté Harley à La Presse Canadienne, mardi.

« Je leur expliquais en 30 secondes quoi faire. Je suis déjà passé par là. Je sais ce que je fais. »

Harley a passé un peu plus de huit semaines dans la « bulle » de la LNH à Edmonton l'été dernier avec les Stars de Dallas. Ces derniers ont perdu en finale face au Lightning de Tampa Bay.

Une poignée des 250 joueurs qui participeront au Mondial junior à compter du 25 décembre ont vécu l'expérience des séries de la LNH pendant la pandémie de COVID-19.

Ces quelques joueurs savent ce que c'est que d'être isolé du public, testé jour après jour et patiner dans un aréna vide de la LNH.

Aucun a passé plus de temps à vivre cette situation que Harley, qui a vu les Stars se rendre à la limite, du 26 juillet au 28 septembre, quand le Lightning a soulevé la coupe Stanley.

« Je crois que ç'a été une belle expérience, a indiqué Harley. Quand vous êtes dans la bulle, vous ne réalisez pas à quel point vous avez du plaisir. Avec le recul, je crois avoir eu du bon temps.

« J'ai beaucoup appris en côtoyant quotidiennement des joueurs de la LNH - comment ils se préparent, ils s'entraînent et se comportent. C'était assez spécial. »

Harley a admis que c'était un peu un voyage dans le temps pour lui, alors qu'il est de retour dans le même hôtel - « ma maison loin de ma maison » - en face du Rogers Place. La fenêtre de sa chambre donne toutefois du côté de la rue, contrairement au côté de la cour cet été.

Tous les joueurs, entraîneurs et membres du personnel des équipes et du comité organisateur étaient en isolement dans leur chambre d'hôtel mardi, à mi-chemin d'une quarantaine de quatre jours.

Une fois qu'elles auront le feu vert, les équipes reprendront leur préparation.

Toutes les personnes dans la bulle du tournoi sont suivies à tout moment grâce à des outils technologiques.

Le vice-président des événements et propriétés chez Hockey Canada, Dean McIntosh, a affirmé que « nous savons où tout le monde se trouve à tout moment ».

Harley portait un bracelet mardi, confirmant qu'il était dans sa chambre en quarantaine.

« Ils vont voir que je suis dans ma chambre et à l'aréna et c'est pas mal tout. Ce ne sera pas très excitant », a souligné Harley.

Trois coéquipiers de Harley ont aussi passé du temps dans la bulle de la LNH à Edmonton: Peyton Krebs (Golden Knights de Vegas), Bowen Byram (Avalanche du Colorado) et Kirby Dach (Blackhawks de Chicago). Leur équipe respective a toutefois vu son parcours prendre fin avant celui des Stars.

Connor McMichael (Capitals de Washington) a passé une vingtaine de jours dans la bulle de la LNH à Toronto.

Les défenseurs suédois Philip Broberg (Oilers d'Edmonton) et Victor Soderstrom (Coyotes de l'Arizona) ont aussi passé du temps dans la bulle de la LNH à Edmonton.

Parmi les joueurs canadiens ayant connu l'aventure, seulement Dach a disputé un nombre significatif de matchs. Krebs, Byram et McMichael se sont entraînés avec les joueurs réservistes.

Harley a disputé un match, son premier dans la LNH, face à l'Avalanche lors de la ronde de classement.

Il est prêt à aider ses coéquipiers à s'acclimater à la vie dans la « bulle », si nécessaire.

« J'ai déjà reçu quelques questions, a-t-il dit. C'est différent, oui. Mais ça prend seulement quelques jours pour s'y habituer.

« Nous sommes ici pour jouer au hockey. Tant que c'est ce que nous faisons, je pense que tout le monde sera heureux. Quand les matchs vont commencer, le temps va filer rapidement. »