LAVAL – S’il préfère demeurer dans l’ombre au niveau médiatique, Adam Nicholas ne passe pas inaperçu quand il dirige un entraînement. Oh que non! Enthousiaste à souhait, on l’entend de loin à la Place Bell et son type d’enseignement décroche des sourires à plusieurs joueurs. 

Mardi, en arrivant à l’amphithéâtre du Rocket, il nous a fallu deux ou trois secondes pour comprendre qui supervisait les exercices. Une fois qu’on a allumé que c’était la nouvelle embauche du Canadien, ce fut tout aussi rapide pour être intrigué par ses méthodes différentes. 

Pendant plus d’une heure, le directeur du développement hockey a orchestré des situations pour développer les réflexes offensifs en espaces restreints. Nicholas a même tracé des lignes pour diviser le territoire offensif en trois petites zones afin de pousser le tout à un autre niveau. 

La nomination de Nicholas a été annoncée le 4 mars et il tentait de trouver le moment idéal pour sa première visite à Laval depuis quelques jours. De ce que l’on comprend, il sera le bienvenu pour revenir fréquemment dans l’entourage du Rocket. 

« C’était super, j’ai bien aimé. C’est une très bonne chose pour nos jeunes et nos vétérans. Il a fait beaucoup de choses pour promouvoir l’attaque en zones restreintes. Pour que ton cerveau passe rapidement d’offensif à défensif aussi. C’est bon pour les joueurs d’entendre une autre voix. Ça donne une autre manière de pratiquer et nos joueurs ont adoré », a commenté l’entraîneur-chef, Jean-François Houle, qui lui a laissé les rênes de cette pratique. 

« Ça tombe bien pour nous, c’est là qu’on doit être meilleurs pour créer de l’attaque. On va l’utiliser à plusieurs reprises », a-t-il enchaîné. 

Le vétéran Gabriel Bourque semblait également déjà convaincu par cette approche.  

« J’ai aimé ça, je n’avais jamais fait une pratique comme celle-ci, c’était plaisant. Ça apporte beaucoup de points en offensive, je trouve que c’est bon pour moi et pour tout le monde », a noté celui qui a disputé 413 matchs dans la LNH et qui vit sa première saison dans la Ligue américaine depuis 2016-2017. 

À 31 ans, Bourque ne dirait pas non à ajouter quelques nuances offensives à son répertoire. 

« Il prône de rester en mouvement, toujours être rapide et penser à l’attaque. Souvent, ça m’arrive de me laisser aller, de moins bouger mes pieds. C’est vrai que ça fait du bien de se faire rafraîchir les idées là-dessus. On l’a vu pendant la pratique, quand les gars n’allaient pas vite, ça ne fonctionnait pas. Quand ça bougeait offensivement, ça créait une belle attaque », a admis Bourque. 

L’implication de Nicholas arrivait aussi à un moment opportun pour Cédric Paquette qui doit retrouver le bon état d’esprit pour reprendre sa place dans la LNH. La philosophie de Nicholas le pousse à travailler de manière plus créative en zone offensive. 

« J’étais content, les pratiques avec Martin (St-Louis) ressemblaient à ce qu’on a fait aujourd’hui. Comme Martin dit, c’est dans de telles pratiques que les situations de match se produisent. Ça va m’aider et les autres aussi », a décrit Paquette. 

« Je pense que l’organisation avait besoin d’une ressource comme lui », a-t-il ajouté. 

Paquette a retenu quelques points en particulier. 

« De toujours être en mouvement même quand tu n’as pas rondelle, te démarquer et penser le jeu avant d’avoir la rondelle, tu dois voir l’action se développer. Tu ne penses pas trop à ça quand tu es jeune, tu fais le jeu que tu as en tête. C’est vraiment intelligent et les jeunes pratiquent ça de plus en plus. On ne faisait pas ça avant », a constaté Paquette qui a fait ses débuts dans la LNH en 2013-2014. 

Quant au style énergique de Nicholas, la réaction a été positive. L’entrain était au rendez-vous et ça permettait aux joueurs de voir une nouvelle approche. 

Comme Bourque le dit gentiment, c’est parfois « agréable de changer le mal de place ».

« On va se débrouiller, on n’a pas le choix »

Le vent rafraîchissant soufflé par Nicholas ne peut toutefois pas résoudre la situation des blessures. Même si Alex Belzile est venu observer l’entraînement au banc du Rocket, il renouera avec l’action uniquement à la fin du mois. Quant à Tobie Bisson, ça ira à la mi-avril. C’est encore moins réjouissant pour Gianni Fairbrother, il devra patienter jusqu’en mai ce qui complique ses chances de participer aux séries, si séries il y a. 

Une certaine incertitude règne encore par rapport à Lukas Vejdemo et Cameron Hillis. Pour Josh Brook, l’état de son genou (qui était enflé) progresse, mais l’équipe joue de prudence. 

Ce rapport exposé par Houle n’a rien de réjouissant. 

« On va se débrouiller avec ce qu’on a, on n’a pas le choix et on l’a fait toute la saison. Aucun sauveur ne viendra nous aider. Même que si des transactions surviennent, il y a de bonnes chances que nos joueurs montent avec le Canadien. On doit composer avec les ressources disponibles et on va gérer notre énergie. On veut faire les séries, c’est important pour nos joueurs et aussi pour nos partisans », a conclu Houle avec le réalisme essentiel d’un entraîneur de la Ligue américaine.