TOKYO – Dans toute l'embrouille dans laquelle s'est retrouvée plongée Laurence Vincent-Lapointe, une victime collatérale a souvent été oubliée : Katie Vincent. C'est pourquoi la Trifluvienne était d'autant plus fière d'avoir remporté cette médaille de bronze du C2 500 m en compagnie de sa partenaire des dernières années.

« C'est tellement satisfaisant que cette mésaventure se termine de cette façon, a déclaré la céiste de 25 ans de Mississauga. Les dernières années ont été complètement folles et nous avons passé au travers plusieurs turbulences. De conclure cette histoire avec une médaille de bronze aujourd'hui me rend si heureuse. Je suis fière de Laurence et moi. Nous avons persévéré à travers toutes ces épreuves et nous avons malgré tout été capables d'offrir une bonne performance à Tokyo. »

« Je suis extrêmement fière de l'effort que nous avons donné, a ajouté Vincent-Lapointe. On n'a jamais abandonné. Malgré tous les pas de recul que nous avons dû prendre, nous n'avons jamais lâché. »

Les Canadiennes ont franchi la distance en 1 minute, 59 secondes et 41 millièmes (1:59,041) au terme d'une superbe remontée sur les eaux du canal de la Forêt de la mer.

À mi-parcours, les Canadiennes accusaient un retard important sur le podium, se retrouvant en cinquième place, derrière les Allemandes et les Hongroises. Vincent-Lapointe et Vincent ont peu à peu comblé ces écarts et dépassé les deux embarcations pour se hisser sur le podium.

Les Chinoises Shixiao Xu et Mengya Sun, championnes du monde en titre, sont devenues les premières médaillées olympiques du C2 féminin de l'histoire. Elles ont signé un temps de 1:55,495. Intraitables, elles ont remporté chacune des vagues qu'elles ont nagé à Tokyo et ont mené cette finale de bout en bout.

Les Ukrainiennes Liudmyla Luzan et Anastasiia Chetverikova ont complété le podium, en 1:57,499.

« Je savais que les Chinoises étaient vraiment fortes, a admis Vincent-Lapointe. Je voulais juste qu'on ne se retrouve pas trop loin derrière.

« On avait notre plan de course et on s'y est tenu jusqu'à la fin, a ajouté la Québécoise de 29 ans. On savait qu'on était capable de pousser dans le dernier 200 mètres. C'est ce qu'on s'était dit: pousser jusqu'à la fin. »

Une fois le fil d'arrivée franchi, les deux femmes se sont retrouvées à l'eau.

« Nous étions tellement excitées! Nous avons tenté de nous donner un high five et nous sommes tombées », a raconté Vincent.

« Je suis tombée; elle ne le dira pas, mais c'est moi qui suis tombée et elle a basculé ensuite », est intervenue Vincent-Lapointe.

« Notre carrière n'aurait pas été complète si nous n'avions pas fait une petite baignade ensemble, a renchéri Vincent J'ai eu beaucoup de plaisir. C'est un moment dont je me souviendrai toute ma vie. »

Une 23e médaille

Cette médaille est la 23e remportée par le Canada aux Jeux olympiques de Tokyo, ce qui constitue sa plus importante récolte pour des Jeux non boycottés.

« Je ne réalise pas encore que je viens de gagner une deuxième médaille; ça va venir », a dit Vincent-Lapointe, qui avait décroché l'argent au C1 200 m deux jours plus tôt.

« On est arrivées ici en espérant deux médailles. Je suis heureuse que nous ayons réussi à l'accomplir.

« Je suis fière de la délégation canadienne, a-t-elle ajouté. Tous les athlètes ont travaillé fort du début à la fin. Je pense que tout le monde a fait preuve de résilience (pendant la pandémie). Je pense que tous ont utilisé cette résilience et ont prouvé qu'on est capable de représenter notre pays. »

La meilleure récolte du Canada avait été de 22 médailles jusqu'ici. La délégation de l'unifolié avait atteint ce plateau deux fois, à Atlanta, en 1996, ainsi qu'à Rio de Janeiro, en 2016.

Los Angeles, lors du boycott du Bloc de l'Est de 1984, le Canada avait terminé avec 44 médailles.

Aucun autre finaliste

Aucune des autres embarcations canadiennes en lice samedi n'a réussi à se tailler une place en finale.

Au K4 500 m, le quatuor formé de Pierre-Luc Poulin, Mark de Jonge, Nicholas Matveev et Simon McTavish a terminé cinquième de sa demi-finale et a été éliminé, aucune finale B n'étant disputée dans cette épreuve.

« Je pense qu'on a eu une très bonne course, a analysé Poulin, de Lac-Beauport. On a eu du mal à finir fort dans les deux autres: on a réussi ça (samedi) matin. Malheureusement, ce n'était pas assez. Ça va vraiment vite. On a tout donné, on a fini fort, c'était ça l'important pour nous. Il nous en manquait un petit peu.

« Ce sont des courses extrêmement serrées. Malheureusement, on arrive trop souvent à court. Si on avait connu une bonne course ce matin et une autre en finale, est-ce que ça aurait été une huitième, sixième, cinquième place? On ne le saura jamais, mais je pense qu'on a un très bon niveau. »

Le K4 500 m féminin, composé d'Andréanne Langlois, Michelle Russell, Alanna Bray-Lougheed et Madeline Schmidt, qui avait été incapable de se qualifier pour les demi-finales la veille, a conclu la finale B de samedi au troisième rang. L'équipage a terminé les Jeux de Tokyo en 11e place.

Finalement, au C1 1000 m, le Néo-Écossais Connor Fitzpatrick a connu une demi-finale difficile, prenant la huitième et dernière place pour passer à la finale B. Il a conclu en sixième place pour terminer ses JO au 14e rang.