KRASNAÏA POLIANA, Russie - Malgré les obstacles et les embûches qui se sont dressés devant elle depuis un peu plus de quatre ans, la skieuse alpine Larisa Yurkiw a obtenu sa place au sein de l'équipe canadienne pour les Jeux olympiques. Et une fois à Sotchi, ses ambitions étaient élevées. Sa prestation lors de la descente féminine l'aura finalement bien désappointée.

Seule Canadienne en lice, mercredi matin, l'Ontarienne de 25 ans a réalisé le 20e temps de l'épreuve, en une minute 43,46 secondes, soit un peu moins de deux secondes derrière les co-lauréates de la médaille d'or, la Suissesse Dominique Gisin et la Slovène Tina Maze, qui ont toutes deux stoppé le chrono à 1:41,57.

«Il n'y a aucun doute que la sensation d'être ici est bien différente de celle que je ressens après ma course. C'est le plus incroyable des honneurs que de prendre part aux Jeux olympiques, mais je suis très déçue de ma performance aujourd'hui. Malheureusement, j'ai commis trop d'erreurs. Je croyais vraiment en moi aujourd'hui et j'ai tout donné sur la piste, ce que je ne regretterai pas, a déclaré Yurkiw.

«J'étais anxieuse, c'est sûr, et c'est la sensation que vous voulez ressentir, mais pas à l'extrême. Je n'ai pas skié comme j'en suis capable, et ça m'a privé d'un résultat (satisfaisant).»

Yurkiw s'est tordu une cheville à l'entraînement la semaine dernière, et a manqué la descente d'entraînement du lendemain. Elle est toutefois retournée sur les pentes pour prendre part à la quatrième et dernière séance d'entraînement, dimanche.

Elle n'a pas voulu l'admettre et elle refusait de s'en servir comme excuse, mais elle était probablement encore ennuyée par sa blessure.

«Je ne suis pas la seule; il y a des gens qui se déplacent en béquilles dans la salle à manger. C'est la nature de notre sport, et du sport en général. Non, ça n'a pas été un facteur», a tranché Yurkiw.

Alors que le Canada vit une disette de 20 ans sans médaille en ski alpin, Yurkiw ne cache pas qu'elle avait des vues sur l'une des trois marches du podium.

«Je visais une médaille. Je savais que ce serait un grand défi mais toute cette saison a été un grand défi. Je ne voulais pas me fixer des objectifs trop modestes. Plein de choses sont arrivées cette saison, et tout aurait pu survenir aujourd'hui. Je sais que mon objectif était ambitieux, mais beaucoup d'éléments étaient alignés pour que cet objectif se réalise», a confié Yurkiw, qui prendra part au Super-G, samedi.

Yurkiw vivait sa première expérience aux Jeux olympiques, malgré le fait qu'elle évolue régulièrement sur le circuit de la Coupe du monde depuis 2008. Mais en décembre 2009, lors d’une descente d’entraînement à Val d’Isère, elle a subi des déchirures du ligament croisé antérieur, du ligament latéral interne du genou, du tendon rotulien ainsi que des ménisques externe et interne du genou gauche, lui faisant rater les Jeux de 2010 à Vancouver.

Ce n'est qu'en décembre 2011 que Yurkiw a pu effectuer un retour à la compétition, mais en 2013, elle a dû se débrouiller par ses propres moyens pour financer ses séances d'entraînement et ses déplacements après avoir été laissée de côté par les dirigeants de l'équipe canadienne en vue de la saison 2013-2014. Ses efforts ont rapporté des dividendes alors que Yurkiw a réalisé deux top-10 en descente au cours des deux derniers mois, le 6 décembre à Lake Louise, avec une septième place, et le 11 janvier en Autriche, où sa sixième position lui a permis d'obtenir son billet pour les Jeux de Sotchi.

Tout le labeur des dernières années lui aura finalement laissé un sentiment de satisfaction.

«J'ai tellement appris au cours de cette aventure, et j'ai rencontré quelques-unes des personnes les plus remarquables, des personnes qui seront mes amis pour le reste de ma vie. Et ça m'a permis de découvrir des qualités que je n'avais pas, et que je transporterai pour toujours avec moi.

«Cette journée aurait pu changer ma vie pour toujours, mais en réalité, cette aventure entière a véritablement changé ma vie. Et pour le mieux.»