Il a joué avec les Fabien Barthez, Arjen Robben, Frank Lampard, Yaya Touré et Cesc Fabregas de ce monde. Au passage, il a remporté la Premier League et la FA Cup à quatre reprises, la Ligue des champions, la Süper Lig turque, ainsi qu’une pléiade d’autres médailles qui pourraient se retrouver dans un foyer de la métropole sous peu.

Les supporteurs de l’Impact ont encore peine à y croire, mais Didier Drogba enfilera bientôt le maillot de leur club. Rien de trop dépaysant pour l’Ivoirien, qui troquera tout simplement le bleu de Chelsea pour celui du Onze montréalais.

Un profil différent

« Nous sommes un peu minces devant. » Qu’on le prenne au sens propre ou figuré, ce commentaire souvent remâché par Frank Klopas cette saison est maintenant obsolète. Avec son énorme présence physique, Drogba apportera une toute nouvelle dimension à l’attaque du Bleu-blanc-noir.

En plus d’être sans pitié dans la surface, son habileté à jouer dos au but et sa capacité à gagner des ballons aériens seront des armes de taille que l’Impact n’a jamais eues dans son arsenal depuis son entrée en MLS.

Pour capitaliser sur ces atouts, il faudra cependant les exploiter. En ce sens, il sera intéressant de voir quel type de chimie s’installera entre l’Ivoirien et Ignacio Piatti. Ce dernier avait développé une belle cohésion avec Marco Di Vaio en fin de saison dernière, mais s’est d’avantage replié sur lui-même en 2015. Moins généreux, Nacho a pris l’habitude d’en faire beaucoup seul et devra maintenant partager l’axe du terrain avec une personnalité forte qui voudra lui aussi le ballon.

À moins que l’arrivée de Drogba ne pousse Klopas à le décaler à gauche… À suivre!

Un personnage

Son jeu physique, sa confiance débordante et ses pointes d’arrogance en ont fait une cible de choix pour les partisans adverses au fil des ans. Sa passion, son engagement et sa force mentale sous pression en ont fait une légende vivante aux yeux de ses fidèles à Stamford Bridge. Certains l’ont adoré, d’autres l’ont détesté, mais personne n’est resté indifférent. Dans toute bonne histoire, il y a un héros et un vilain. Au cours de sa carrière, Didier Drogba a fièrement porté les deux chapeaux. Ça fait partie du personnage.

C’est maintenant au tour des partisans de l’Impact d’assister aux prochaines aventures du super-héro ivoirien.

Voir plus grand

Sans même avoir frappé un seul ballon en sol montréalais, Didier Drogba a changé les attentes. Les amateurs, la haute direction et les joueurs ont maintenant les yeux rivés sur les plus hauts sommets en MLS. L’objectif avoué par le club en début de saison était de faire les séries. Avec l’arrivée d’un titan du foot mondial, cette mission semble maintenant modeste, trop modeste. L’atteinte des séries pour y sortir au premier tour serait-elle satisfaisante? Marco Schällibaum répondrait probablement par la négative. Frank Klopas et son personnel technique doivent déjà sentir la pression de ces nouvelles attentes.

Avec la venue de Drogba, quel devrait-être l’objectif de l’Impact pour cette saison?

Aux petits soins

Avec un contrat de 18 mois offert au buteur ivoirien, Joey Saputo voudra rentabiliser son investissement le plus rapidement possible. Paolo Pacione et son département de préparation physique devront toutefois s’assurer de bien le préparer physiquement. Avec un début d’année atypique en raison de la Ligue des champions, l’Impact a coupé les coins ronds à ce niveau en début de saison. Les nombreuses crampes de Victor Cabrera, l’énorme baisse de régime de l’équipe lors des secondes moitiés et les performances décevantes de Marco Donadel, jusqu’à ce qu’il retrouve sa pleine forme physique en juin, en ont été le résultat.

Il est peut-être un phénomène de la nature, mais Drogba reste un joueur de 37 ans qui n’a eu que huit départs en Premier League la saison dernière. Mieux vaut le traiter aux petits soins à son arrivée pour que son influence se fasse sentir au maximum dans la seconde moitié de saison.

Attention aux mascarades

Déjà beaucoup plus excitant que la saison dernière, l’ajout de Drogba - et possiblement celui de Johan Venegas - pourrait faire de l’Impact une puissance offensive redoutable en MLS. Ce côté tape-à-l’œil peut toutefois faire oublier que l’Impact a des ennuis derrière. Avec leurs 27 buts encaissés en 18 matchs, les Montréalais ont l'une des défenses les moins étanches de la ligue.

Les miracles de Laurent Ciman lui ont valu une place au match des étoiles (qu’on vous présente mercredi soir à 21 h sur les ondes de RDS), mais collectivement l’équipe est largement à court.

L’arrivée d’un attaquant de premier plan doit servir à tirer le groupe vers le haut et non à masquer des lacunes ailleurs sur le terrain. Enzo Concina est le deuxième entraîneur en autant de saisons à qui l'on donne la tâche d’organiser la défense, et force est d’admettre qu’il y a toujours une énorme amélioration possible. Combinée à une plus grande force de frappe devant, un meilleur travail défensif du Onze montréalais pour lui permettre de rêver aux plus grands honneurs.

L’Impact de Montréal champion de la Coupe MLS... qu’en diriez-vous?