Résumé des ligues et événements touchés par le coronavirus

 

Le coronavirus ne les frappe pas de la même façon que les aînés, car statistiquement, les athlètes de haut niveau, qui ont pour la très grande majorité moins de 30 ans, ont en effet beaucoup moins que 1 % de risque d’en décéder. Il n’en demeure pas moins vrai que la COVID-19 les atteint de plein fouet en mettant un terme aux saisons sportives professionnelles ou en empêchant la tenue des grandes compétitions pour lesquelles certains mettent parfois des années à se préparer.

 

Ainsi, on sait par exemple que les athlètes olympiques suivent actuellement un entraînement progressif qui les amène à atteindre leur plus haut sommet de performance pour les Jeux qui se tiendront cet été au Japon (en tout cas, rien n’est encore officiellement annulé). Or, les compétitions internationales de sélections, celles qui leur permettent de s’y rendre, sont presque toutes contremandées. Une vague qui peut amener dans son sillage une catastrophe psychologique pour de nombreux athlètes.

 

Pour eux non plus, il n’y a pas de vaccin pour absorber le choc. Dans un premier temps, la tâche de ceux qui les entourent consiste à les aider à rester concentrés sur ce qu’ils peuvent contrôler. Ils doivent d’abord accepter cette situation sans précédent et admettre qu’ils n’ont aucune prise sur la maladie, pas plus qu’ils n’en ont sur la tenue ou non des Olympiques. Ils conservent toutefois le contrôle sur leur approche de la situation.

 

Aux athlètes avec lesquels je travaille, je dis de travailler comme si tout avait lieu comme prévu. Ils ne doivent pas se laisser abattre par les événements. Au contraire, ils doivent rester optimistes, croire en leurs possibilités et améliorer leur performance pour être prêts à toutes éventualités. C’est là-dessus qu’ils ont du contrôle. Ils peuvent même voir ces retards imprévus comme une opportunité pour mieux se préparer.

 

Par ailleurs, je les invite à s’habituer à trouver leur motivation à l’intérieur d’eux-mêmes. Il est en effet possible que les Jeux olympiques se tiennent, mais sans public. Or, on sait parfaitement que les cris d’encouragements des gens constituent un puissant moteur pour aller encore plus loin et pousser davantage la machine. Les athlètes doivent être en mesure de parvenir à trouver le même niveau d’intensité et d’énergie qu’il y ait ou non des gens dans les estrades. En bout de piste, c’est leur force mentale qui permettra aux meilleurs de sortir du lot et d’atteindre le succès tant souhaité.

 

Enfin, ceux avec lesquels on travaille le plus fort au niveau psychologique, ce sont les athlètes qui arrivent en fin de carrière et pour qui les Olympiques de 2020 représentent la dernière occasion de participer à un tel événement. Dans leur cas, la déception d’une annulation pourra entraîner une très grande déception et beaucoup de regrets puisqu’ils auront vainement consacré temps et efforts pour s’y préparer et que cette chance ne se présentera plus. Il ne faut pas prendre leur situation à la légère, car dans certains cas (extrêmes je l’espère) les conséquences pourraient même aller jusqu’à la dépression!

 

En conclusion toutefois, il faut toujours être capable de rationaliser et relativiser les choses. Bien entendu, que la saison de hockey ou de basket soit annulée, ou que les autorités décident de ne pas tenir les Jeux olympiques, cela aura de violents impacts sur bien des athlètes. Pourtant, il ne s’agit que de sport. L’essentiel pour tout le monde, quel que soit notre passion ou notre travail, est de tout faire pour rester solidaire et accepter de poser les gestes qui aideront à traverser la crise avec le moins de perte possible.