TORONTO - Depuis son arrivée au football universitaire québécois, le programme du Rouge et Or de l'Université Laval a développé une multitude de joueurs d'impact et la 48e coupe Vanier, présentée vendredi à 19h30 à RDS, mettra un terme à la carrière amateur de l'un de ses piliers, Arnaud Gascon-Nadon.

Vaincu l'an dernier de façon dramatique en deuxième prolongation en finale canadienne, Gascon-Nadon a décidé de revenir disputer une dernière saison avec le Rouge et Or au lieu de tenter sa chance avec les Tiger-Cats de Hamilton qui l'ont repêché en troisième ronde cet été.

Cette décision était inspirée par plusieurs objectifs, dont celui de terminer son parcours universitaire avec un championnat, qui serait son deuxième.

« C'est une grosse satisfaction de revenir à la coupe Vanier après la décision que j'ai prise de demeurer avec le Rouge et Or. J'ai investi beaucoup d'efforts et les étoiles se sont alignées pour qu'on puisse y retourner, mais il reste l'étape la plus importante à accomplir et nous sommes sur la bonne voie », a-t-il raconté mercredi à la suite de l'entraînement des siens au Varsity Stadium de Toronto.

Samedi dernier, dès que le Rouge et Or a hérité de son billet pour la coupe Vanier, Gascon-Nadon ne s'est pas caché derrière les clichés en étant le premier à admettre qu'il rêvait d'affronter les Marauders de McMaster pour venger la défaite crève-cœur de 2011 et son vœu a été exaucé.

En tant que l'un des meneurs défensifs, il réalise mieux que quiconque que son unité devra être encore plus efficace contre le redoutable quart Kyle Quinlan qui avait mené sa troupe à un gain dramatique de 41-38 en deuxième prolongation.

« Il faudra le mettre sous pression intelligemment pour ne pas lui ouvrir trop de corridors de course en plus d'être prêt à décrocher de nos blocs pour le plaquer s'il décide de courir », a noté le pan de mur de six pieds trois pouces et 255 livres.

« L'an passé, il a beaucoup couru (106 verges), mais ce serait un match complètement différent si on parvenait à mieux le contenir cette fois. C'est à nous de lui montrer qu'il ne peut pas rester confortable longtemps dans la pochette et que nous serons là chaque fois qu'il essaiera de courir. »

Avec les pertes notamment du porteur de ballon Sébastien Lévesque et du receveur Julian Feoli, certains observateurs croient que le Rouge et Or ne peut guère se permettre d'embarquer dans un festival offensif avec les Marauders comme l'an passé.

« Au contraire, je pense que notre attaque est beaucoup plus explosive que l'an dernier alors que nous étions plus méthodiques pour franchir le terrain avec le quart Bruno Prud'homme et Julian Feoli qui était à son meilleur dans les zones courtes. Cette année, on a un bras canon avec Tristan Grenon ainsi que des receveurs rapides en Yannick Morin-Plante, Junior Seydou Haïdara, Guillaume Rioux, Matthew Norzil et Julian Bailey qui peuvent tous courir 50-60 verges pour un touché sans oublier notre attaque au sol très redoutable qui peut toujours réussir un jeu d'impact », a répliqué Gascon-Nadon qui n'adhère pas à cette hypothèse.

« On a quand même une très bonne attaque, mais l'an passé notre quart-arrière pouvait s'appuyer sur notre course. Maintenant, on court plus par comité sans le côté explosif de Sébastien », a expliqué l'entraîneur Glen Constantin à ce sujet.

Un enseignant ou un entraîneur en devenir?

À 24 ans, Gascon-Nadon rêve bien sûr d'une carrière florissante au niveau professionnel ce qui ne l'empêche toutefois pas de réfléchir à son avenir à long terme.

« C'est clair que le métier d'entraîneur pourrait m'intéresser. Le sport, c'est une passion pour moi autant le comprendre que le jouer et je crois que j'ai une bonne connaissance du foot », a indiqué le fils de la comédienne Nathalie Gascon et du comédien Guy Nadon.

Cette avenue pourrait aussi lui permettre de revenir dans le giron du Rouge et Or, une famille qui est difficile à quitter. Son dernier match au Peps lors la coupe Uteck lui a fait réaliser cet aspect une fois de plus.

« Mon expérience au complet avec le Rouge et Or représente les plus belles années de ma vie. C'est clair que je vis une période assez émotive présentement. Je vais m'ennuyer de ce passage qui restera toujours gravé dans ma mémoire », a-t-il confié.

Mais ses vieux jours ne sont pas coulés dans le béton parce qu'il caresse un autre désir qui semble cadrer à merveille avec sa personnalité.

« J'ai toujours eu d'autres plans en tête à part le football. Être sportif fait partie de ma vie, mais j'aimerais aussi devenir enseignant. J'ai une facilité pour parler aux gens et j'aime enseigner des trucs ainsi qu'apprendre, je suis très curieux », a exprimé celui qui a développé des liens particulièrement serrés avec ses coéquipiers Frédéric Plesius, Guillaume Bourassa, Yannick Morin-Plante, Jean-Alexandre Bernier et Jonathan Laliberté au fil des ans.