Après s’être fait remarqué à Montréal et avoir signé un faramineux contrat de 4 ans avec les Blackhawks de Chicago, Cristobal Huet avait toutes les raisons de croire que sa place dans la Ligue nationale de hockey était assurée jusqu’à la fin de sa carrière. Malheureusement, suite à deux participations à la finale de la coupe Stanley (dont une victoire), assis confortablement sur le banc, le gardien français s’est fait poliment indiqué le chemin de la Suisse, où il évolue maintenant en Ligue A, sous les couleurs de Fribourg-Gottéron.

Huet se dit heureux d’être de retour en Suisse, un pays qu’il connaît bien pour y avoir joué au hockey à plusieurs reprises et pour sa femme qui est originaire du royaume du ski. « Je suis ici pour avoir du plaisir, c’est ce qui est le plus important pour moi, confirme-t-il. Nous jouons bien, mais les résultats ne sont pas constants. Notre formation est jeune, avec quelques étrangers et nous sommes compétitifs à tous les matchs, mais les victoires ne viennent pas facilement. » Personnellement, Huet ne connaît pas une mauvaise saison, mais il est incapable de faire la différence dans les rencontres à pointage serré et n’obtient pas beaucoup de support de son attaque, si bien que Fribourg-Gottéron n’a pu faire mieux que la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires. Par ailleurs, la direction a perdu patience, à quelques jours de la fin de la saison régulière, congédiant l’entraîneur-chef québécois, Serge Pelletier. Huet ne cherche pas d’excuses et ne croit pas que l’adaptation au hockey européen ait été un facteur. « Je connaissais déjà la ligue, ajoute-t-il. Le calibre est très bon et la vitesse du jeu rend les choses intéressantes pour un gardien. Avec les meilleurs joueurs du pays et les quelques étrangers, la ligue suisse est devenue l’une des meilleures en Europe. Pour ma part, je me concentre à avoir du plaisir et à donner mon maximum afin d’aider mon équipe à gagner. »

Après avoir perdu son poste de numéro un à Chicago pour une deuxième année consécutive, Huet s’attendait à changer d’adresse et n’a pas été surpris de voir que les Blackhawks n’ont pas réussi à l’échanger à une autre formation de la LNH. « Chicago a tenté une transaction, mais aucune formation n’était intéressée à cause de mon salaire et de mes performances sur la glace, poursuit-il. J’étais donc une cible facile pour faire de la place sur la masse salariale. Mon agent a alors amorcé des pourparlers avec Fribourg et les Blackhawks ont accepté le transfert. Il s’agissait de la meilleure décision pour les deux partis. J’ai cependant été très surpris de voir que Niemi n’était pas le gardien partant au début de la saison. Je croyais que Niemi serait leur gardien d’avenir, mais d’un autre côté je comprends. Ils avaient tellement de problèmes avec leur plafond salarial; ils ont choisi de garder leur noyau offensif et de sacrifier devant les buts. »

Même s’il n’a pas été un facteur dans la conquête de la coupe Stanley, Huet a profité de chaque instant de ce moment unique. « C’est un sentiment incroyable, se souvient-il. C’était génial de célébrer cette victoire avec mes coéquipiers à Chicago, mais surtout d’apporter la coupe Stanley en France. Nous avons fait tout un party. »

Malgré le fait qu’il possède encore une autre année à son contrat avec les Blackhawks, Huet ne s’attend pas nécessairement à être de retour avec la formation suisse la saison prochaine. « Il peut se passer toutes sortes de choses d’ici septembre prochain, soutient-il. Quand tu joues en Suisse, il est très probable de tomber dans les oubliettes, mais il se peut que je reçoive un appel des Blackhawks ou qu’une autre formation soit intéressée à mes services. Ce n’est pas vraiment ma décision. Si rien ne se produit, je serai de retour avec Fribourg et je verrai les options qui s’offrent à moi lorsque je deviendrai joueur autonome. »

En terminant, Huet a tenu à spécifier à quel point il avait apprécié son séjour chez le Canadien. « Montréal est la meilleure ville de hockey au monde, conclut-il. J’ai d’excellents souvenirs de mon passage avec le Canadien et de ma relation avec l’équipe, la ville, mais surtout les partisans. »