Choisir entre le junior majeur et le hockey universitaire américain est probablement le choix le plus difficile qu’aura à faire un hockeyeur canadien au cours de sa carrière. D’un côté, un chemin rapide vers la LNH, et de l’autre, un chemin plus long, mais une après-carrière préparée.

En choisissant le junior majeur, le jeune hockeyeur canadien prend un chemin rapide vers LNH alors qu’il pourra y accéder dès l’âge de 18 ans. Le parcours universitaire, quant à lui, est accessible à partir de l’âge de 18 ans, ce qui retarde quelque peu le processus vers les rangs professionnels.

William Veillette dans l'uniforme des Cataractes de ShawiniganSource: Cataractes de Shawinigan
Légende: William Veillette dans l'uniforme des Cataractes de Shawinigan

Toutefois, ce qui peut agacer avec le hockey junior canadien, c’est leur tendance à négliger les études de leurs joueurs. Malgré le fait que la ligue prétend le contraire, il faut se rendre à l’évidence, que ce n’est effectivement pas leur priorité. William Veillette, joueur évoluant au sein de la LCH avec les Cataractes de Shawinigan, nous a d’ailleurs dit ceci, lorsque questionné sur son parcours scolaire: « Notre horaire (de Cégep) est assez peu chargé, donc on y va rarement ». Il nous a aussi mentionné n’avoir qu’un cours par jour, soit entre 8 et 12 h par semaine. Ce n’est effectivement pas beaucoup alors qu’un étudiant à temps plein au Cégep aura entre 30 et 35 heures de cours par semaine.

Kevin Dufour dans l'uniforme des Falcons de Bowling Green State UniversitySource: BGSU Falcons
Légende: Kevin Dufour dans l'uniforme des Falcons de Bowling Green State University

La NCAA quant à elle est une référence d’un point de vue académique. Comme le confirme Kevin Dufour, ancien joueur des Falcons de l’Université Bowling Greens en NCAA: « Tu es tellement bien encadré, tu es traité comme un roi ». En effet, les équipes sont en relation directe avec les Universités, ce qui permet aux joueurs d’être très bien suivis au niveau scolaire. Il est même possible pour les joueurs d’obtenir un diplôme universitaire à la fin de leur stage avec l’équipe et, du même coup, préparer leurs après-carrières.

De plus, la LCH permet à ses protégés de se mettre davantage en valeur, puisqu’ils joueront un total de 68 parties en saison régulière comparativement à 37 en NCAA. Le fait de jouer plus au niveau junior majeur est un facteur à prendre en compte.

Bien que de nombreux autres facteurs pourraient influencer le choix de la LCH ou de la NCAA, les côtés sportifs et académiques restent ceux qui feront pencher la balance. Vu la visibilité quasi égale des deux circuits de compétition, ce sera un choix qui devra être longuement réfléchi en fonction des valeurs du joueur, car l’accès aux rangs universitaires américains sera rendu impossible après un parcours dans la Ligue canadienne de hockey.

Un texte de Marc-Antoine Corneau, La Table du Hockey