PARIS (AP) - Jamais le Trophée Lalique qui débute jeudi au palais omnisports de Paris-Bercy n'aura revêtu autant d'importance pour Marina Anissina et Gwendal Peizerat. A trois mois des JO de Salt Lake City où tout autre médaille que l'or serait ressentie comme un échec, les danseurs français vont présenter leurs nouveaux programmes, très attendus.

Ils seront notamment opposés aux champions canadiens Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz, qui chercheront à obtenir un troisième titre d'affilée en danse.

Cet été, les Lyonnais entraînés par Muriel Zazoui ont effectué leur révolution. Tout a été remis à zéro, un nouveau chorégraphe Bruno Vandelli a intégré la structure, la gestuelle a été énormément travaillée. Résultat, la danse originale de flamenco et leur danse libre intitulée 'Liberta' sont censées leur donner l'amplitude qui faisait défaut la saison dernière, marquée par un important coup d'arrêt. Les champions du monde de Nice en 2000, n'ont obtenu que l'argent au Mondial de Vancouver derrière les Italiens Barbara Fusar-Poli et Maurizio Margaglio.

"S'ils avaient travaillé correctement l'an dernier, ils n'auraient jamais perdu" leur titre mondial, a indiqué Didier Gailhaguet lors de la récente rencontre des athlètes au Comité national olympique et sportif français pour le "J-100" du compte à rebours de l'ouverture des JO de Salt Lake City.

Le président de la Fédération des sports de glace indique qu'il a fallu recadrer les deux champions, sans doute en phase de décompression après leur titre mondial de Nice. "Il a fallu contrôler leur démesure. Muriel (Zazoui) a dû comprendre que s'il est difficile de monter, il est encore plus difficile de rester au sommet".

Rien n'a été négligé pour retrouver la suprématie. Plusieurs semaines ont été passées à Séville pour travailler la danse originale et trouver les costumes adéquats pour ce flamenco monté avec le ballet national de Madrid. Des intervenants étrangers ont été consultés pour ne pas commettre de faute de goût pour la danse libre, un exercice de style sur le thème de la liberté parsemé de fragments du célèbre discours du pasteur américain Martin Luther King "I have a dream". Les juges ont été mis au parfum, pour éviter toute déconvenue.

"Il faut convaincre, séduire, savoir se vendre, sans se prostituer", indique Gailhaguet.

Chez les hommes, le triple champion du monde, le Russe Alexei Yagudin visera un quatrième succès consécutif dans ce 15e Trophée Lalique où il aura pour principal adversaire l'Américain Todd Eldredge.

Chez les dames, la Russe Maria Butyrskaya ex-championne du monde, visera un deuxième titre consécutif à Paris, mais devra se méfier de la petite bombe américaine Sarah Hugues. Vanessa Gusmeroli et Laetitia Hubert tenteront de tirer leur épingle du jeu pour la France.

En couple, les Français Sarah Abitbol et Stéphane Bernadis, assurés de leur billet pour Salt Lake City après leur victoire dans le Golden Spin de Zagreb, se mesureront aux ex-doubles champions du monde, les Russes Elena Berezhnaya-Anton Sikharulidze.