F.-O. Roberge a beaucoup appris sur lui-même
Amateurs jeudi, 28 janv. 2010. 13:10 vendredi, 15 nov. 2024. 05:46MONTRÉALÂ -- Les choses ne se sont pas déroulées comme François-Olivier Roberge l'avait imaginé au cours des quatre dernières années. Seizième à l'épreuve de 1000 mètres aux Jeux olympiques
MONTRÉAL -- Les choses ne se sont pas déroulées comme François-Olivier Roberge l'avait imaginé au cours des quatre dernières années. Seizième à l'épreuve de 1000 mètres aux Jeux olympiques de Turin en 2006, le patineur de vitesse longue piste pouvait légitimement rêvasser à un podium à Vancouver, quatre ans plus tard.
D'autant qu'avant Turin, comme il le souligne, il avait montré une belle courbe de progression. Après avoir décroché une qualification inespérée aux JO, il se voyait poursuivre sur cette lancée. À l'âge de 20 ans, il se disait que tous les espoirs lui étaient permis.
"J'ai été confronté à énormément d'adversité depuis ce temps, admet-il. Avant Turin, je n'avais jamais connu de mauvaises passes. Chacune des courses à laquelle je prenais part était une expérience positive. Je n'avais aucun stress, c'était toujours bon. Je ne me posais jamais de question."
Depuis ce temps, la carrière sportive du patineur natif de l'arrondissement Saint-Nicolas, à Lévis, sur la rive-sud de Québec, a fait du surplace.
"Je n'ai pas obtenu les résultats espérés et j'ai dû surmonter plusieurs épreuves, dit-il. Mais ces situations difficiles m'ont beaucoup appris sur moi-même. J'ai réalisé que je pouvais m'en sortir même si ça n'allait pas toujours bien, que je pouvais élever mon niveau de compétitivé quand ça comptait le plus. J'ai découvert en moi cette capacité de faire fi de l'adversité. Je suis heureux de ça parce que je me dis que ça ne pourra que m'aider dans tous les autres aspects de ma vie, après ma carrière de sportif."
Aux Jeux de Vancouver, le 17 février, Roberge abordera l'épreuve du 1000 mètres comme il le fait toujours, soit en ayant en tête de rafler l'or.
"Mais comme je n'ai pas gagné de médaille en Coupe du monde depuis un an, de façon réaliste, je viserai un top-10, affirme-t-il. Monter sur le podium demeure cependant toujours une possibilité. Quand je m'aligne au départ d'une course, je veux toujours la gagner."
Roberge réalise pleinement la chance qu'il a de participer à des Jeux olympiques dans sa cour puisque ses entraîneurs Robert Tremblay et Gregor Jelonek lui parlent souvent de leur participation aux Jeux de Calgary en 1988, en patinage de vitesse.
"Ils ne cessent de me dire combien c'est grandiose, souligne-t-il. Je constate en tout cas depuis un an que la pression va être forte sur les athlètes canadiens parce qu'on ne parle que des Jeux. Pour moi, ce n'est pas un aspect négatif. En piste, je vais me nourrir de cette énergie additionnelle. C'est rare qu'on ait la chance de patiner devant une foule partisane. Nous ne sommes pas des joueurs de hockey."
Un communicateur-né
Après les JO, Roberge va recentrer ses efforts à compléter le baccalauréat en communication qu'il a amorcé au tiers. Il ne sait pas s'il va continuer jusqu'aux Jeux de Sotchi en 2014.
"Je vais retourner à l'école à temps plein au cours de la première année, tout en essayant de rester au sein de l'équipe nationale, annonce-t-il. Je ne sais pas si c'est faisable. Je vais voyager beaucoup moins, en tout cas. Je veux rester dans la région de Québec et m'occuper de la relève en patinage de vitesse."
À longue échéance, celui qu'on appelle "Franco" dans l'entourage de l'équipe nationale veut faire carrière en relations publiques ou comme conseiller en communication, préférablement à l'extérieur du milieu sportif.
Il est un communicateur-né, comme on le constate en consultant ses pages personnelles des réseaux sociaux Facebook et Twitter. Son site Internet (www.foroberge.com) est également très étoffé. Il y relate en long et en large les moments forts de sa carrière, en plus de lever le voile sur des traits intéressants de sa personnalité. On y apprend, entre autres, que son film fétiche à l'enfance a été Ninja et qu'il a été un grand fan du chanteur pop Michael Jackson, dont il maîtrisait même quelques-uns de ses pas de danse.
"J'ai vite perdu ça, glisse-t-il quand on lui demande s'il est un bon danseur. La première cassette de musique que j'ai eue, c'était 'Dangerous' de Michael Jackson. Et non, je n'ai pas pleuré à sa mort l'an dernier, ajoute-t-il. Mais j'ai réécouté ces disques."
Roberge s'est découvert une passion pour la lecture au cours des dernières années. Il dévore des romans québécois, ceux des auteurs Guillaume Vigneault, Stéphane Bourguignon et Stéphane Dompierre. Mais particulièrement ceux de l'auteur haïtien Dany Laferrière au cours de la dernière année.
"J'ai été plongé au coeur de Haïti depuis un an et j'ai développé une fascination pour ce pays, souligne-t-il. Pour cette raison, cet autre malheur qui s'est abattu sur le peuple haïtien dernièrement m'a énormément bouleversé."
La musique est une autre de ses passions. Elle l'accompagne dans ses moments libres, ses entraînements hors glace, ses déplacements et surtout en voyage. Ses goûts musicaux ont évolué, voire se sont diversifiés, depuis Michael Jackson. Après le hip-hop et le rap, il a été un adepte de vieux soul des Ray Charles et Stevie Wonder. Maintenant, il affectionne le rap de Movèzerbe ou de Jay-Z.
"Avec l'aide de mon ipod et d'un simple clic du bout du doigt, je peux m'évader, me détendre, me divertir ou me 'crinquer' pour un entraînement", mentionne-t-il.
Quand on lui demande ce qu'il écoutera tout juste avant de s'élancer au 1000 mètres olympiques, le 17 février, il répond que ça dépendra de son humeur du moment.
"Actuellement, je dirais que ce serait du Mike Brown (musique alternative et électro-pop)", conclut-il.