MONTREAL (PC) - Si vous apercevez une athlète coiffée d'un chapeau de cow-boy aux abords de la piscine du complexe de natation de Manchester pendant les Jeux du Commonwealth, il y a fort à parier qu'il s'agit de la nageuse Jennifer Carroll.

Carroll, championne du monde du 50 mètres dos, ne part jamais pour une grande compétition sans son chapeau. Si la Montréalaise âgée de 21 ans représente un espoir de médaille à Manchester, elle a bien failli avoir la natation en aversion dès le début.

"C'est ma mère qui m'a inscrit à un cours de natation parce que mon père avait peur de l'eau. Elle voulait le rassurer.

"Au début, ça peut paraître drôle, j'avais moi aussi une peur incroyable de l'eau. Je ne voulais pas entrer dans la piscine. Je piquais des crises, je feignais un mal de ventre pour qu'on me sorte de l'eau."

Et ce n'était pas à cause d'un caprice d'enfant.

"A ma première journée à la piscine, l'instructeur a dit qu'il fallait nager le plus vite possible pour atteindre l'autre extrémité du bassin parce qu'il y avait un requin dans le fond de l'eau. A sept ans, ce n'est pas la meilleure chose à dire."

Mais Carroll a surmonté cette mauvaise expérience et elle a poursuivi son développement.

"De 7 à 15 ans, je nageais pour le plaisir. J'aimais ça parce que je gagnais, mais je ne savais pas exactement pourquoi."

Puis en 1996, elle est venue s'entraîner au centre national et la natation est devenue une priorité pour elle.

"Je nageais, nageais et nageais encore. La natation était tout pour moi. J'allais à l'école mais mes notes en ont souffert."

Puis l'an dernier, elle désirait un changement d'encadrement quand sa coéquipière Nadine Rolland l'a approchée pour se joindre à la nouvelle équipe qu'elle venait de créer.

"Quand Nadine m'a parlé de son projet complètement différent du système actuel, j'ai décidé de plonger dans l'aventure. Depuis, je m'amuse à fond. C'est certain que je m'entraîne très dur comme tout athlète. Mais l'approche est différente. Ce concept fait place à l'individu. Et ça marche super bien pour moi. Je suis championne du monde, ça dit tout."

Et quand elle décidera de passer à autre chose, ce ne sont pas les idées qui lui manquent.

"J'aimerais prendre des cours de peinture à l'huile. J'aime aussi danser et c'est quelque chose que j'aimerais faire après la natation. L'idée d'ouvrir un resto me plaît. J'aime faire la cuisine. Et pourquoi pas une ligne de vêtements."

Mais auparavant, il lui reste à prendre part aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004.

"Depuis l'âge de 14 ans que j'y pense. Certains athlètes disent qu'ils aimeraient y participer. Moi, je vais être là. Les Jeux olympiques sont faits pour moi."